Le Bonhomme-têtard ou l'émergence du modèle intérieur
Eh oui le bonhomme tétard, que vous avez du souvent rencontrer caché dans un dessin d'enfant.
le joli gribouilli du cher petit.
Eh pourtant l'enfant fait naître ainsi dans ses gribouillage, des trait isolés, puis des formes circulaires, qui, en se répétant, se relient - par hasard d'abord, puis avec une certaine intention - Et ainsi, font éclore un début de bonhomme têtard.
... Un miracle de la vie! ...Sur lequel il ne faut pas cesser de veiller.
C'est là décrit en quelques images et quelques lignes les fondements du développement de l'enfant et de son intelligence. Une éclosion qui doit être accompagnée par l'éducateur car elle est la source de créativité individuelle. C'est dans le regard sur les petites choses que se découvre les vraies richesses de la science.
En opposition aux dessins pré-digéré, aux chablon, aux formes géométrique qui font mourir et emprisonne l' élan créatif.
Eh oui dans le gribouillis du petit enfant se cache le miracle de la vie humaine.....
Un miracle que Renée Delafontaine m'a fait découvrir et admirer......!!!
Voici comment elle nous en parle à la page 72 de son ouvrage Quand ils ont cassé leur ficelle aux édition du sentier.
Le monde imaginaireOui… Mary Poppins existait et la porte des tableaux s’appelait l’imagination, oui le rêve de l’enfant allait pouvoir se réaliser et l’humanité s’en trouverait transformée. La lune s’approchait alors à grands pas ouvrant tout ses bras de fée de la nuit. L’enfant enfin pouvait s’envoler, accompagner par l’adulte qui avait appris à voler.
L’imagination est plus importante que le savoir, Albert Einstein
Pour Eric Bonvin, le terme imagination est plus adéquat que celui d'inconscient.
Les vertus curatives de l’imagination furent déjà implicitement mises en évidence au XVIIIe siècle par la première commission scientifique de notre histoire moderne. Mandatée par le roi de France Louis XVI, celle-ci avait pour mission de statuer sur la réalité du magnétisme animal dont faisait état Franz Anton Mesmer pour expliquer les phénomènes de guérison qui se produisaient au contact du fameux baquet qu’il avait mis au point. Après plus de deux années de travail, la commission conclut que les guérisons observées ne pouvaient être attribuées qu’à l’imagination et non à cet hypothétique magnétisme animal dont faisait état Mesmer. Pourtant, à la suite de cette conclusion, seul l’hypnotisme, avant son déclin, retint cette potentialité de l’imagination et en fit le levier de son application. A sa suite, dès le début du XXe siècle, la psychologie et les grands modèles du soin de l’âme et de l’esprit ont réservé un accueil le plus souvent dubitatif, si ce n’est franchement dépréciatif, aux possibilités thérapeutiques de l’imagination.[6].
Une des propositions de la thérapie par la transe hypnotique est de mettre la personne en contact avec son imagination de façon plus libre et plus complète. Durant le processus de la transe, l’individu centré sur sa propre expérience, la réévalue, la recadre et découvre des possibilités de changement.
Mme Renée Delafontaine[7] décrit tout au long de son ouvrage le cheminement intérieur de l’intelligence chez l’enfant handicapé profond. Elle souligne le processus de maturation par assimilation et accommodation comme l’a décrit Piaget. En effet le processus de représentation interne permet l’émergence de symboles, d’objets, de représentations stables dans la mémoire de l’enfant qui lui permettent d'appréhender le monde de façon plus stable. Elle le démontre, dans l'exemple du bonhomme têtard.
Petite Cla, enfant gravement touchée et autistique, commençait à faire naître dans ses gribouillages, des traits isolés, puis des formes circulaires, qui, en se répétant, se relièrent par hasard d’abord, puis avec une certaine intention – Et ainsi, firent éclore un début de « de bonhomme têtard »
…Un miracle de la vie !.... Sur lequel il ne faut cesser de veiller.
Hélas, Cla a été placée dans une école… efficace comme point de départ et a priori de progrès spectaculaire.
On est venu en effet, me montrer ses progrès !... un magnifique cahier rempli de dessins faits sous direction, fleurs, maisons, et, entre autres, un personnage évolué avec des vêtements, parties du corps, membres en trait double, …et le cou ! Tout cela qu’on lui dictait probablement, élément par élément !
J’admire pour ne pas décevoir sa pauvre maman si fière de l’évolution de sa fille
Et je demande à la petite Cla de me dessiner une personne, et la regarde faire :
…Cla ajoute indéfiniment des formes circulaires – base ou elle en était restée intérieurement – les unes en dessous des autres … et ce n’est que le bas de la page qui l’arrêta !
Elle aurait disposé d’un rouleau de papier…. C’est des kilomètres d’embryons morts dont elle aurait avorté !
… En croyant bien faire, on lui avait dicté non la vie mais une stéréotypie !
Cette description de Renée Delafontaine met en évidence l’importance du processus d’assimilation et d’accommodation. Cette puissance de l’imagination est au centre de la pratique hypnotique. L’enfant a besoin d’être accompagné dans son processus de maturation. Il lui permet de répondre aux attentes de la vie. Sa vie intérieure est sacrée, sa perception du monde aussi. Il nous faut, en tant qu’éducateur, savoir être à l’écoute de cette musique intérieure, afin d’accompagner son processus créatif. L’enfant a en lui les ressources pour répondre aux demandes de la vie. Pourtant ne tombons pas dans l’angélisme de Rousseau et souvenons-nous que parfois l'imaginaire peut être un adversaire, par exemple chez les personnes souffrant de dépression chronique.
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Michel Lemay dans son ouvrage de l'éducation spécialisée aux presse universitaire de Montréal, développe bien cet aspect.
page 133
" A l'échelon individuel, elle (la médiation éducative) va perpétuellement tenter de créer les meilleures conditions possibles pour qu'un sujet puisse bénéficier des multiples occasions de la vie quotidienne afin de constituer sa propre manière d'être et de faire. Nous ne sommes pas ici dans la dimension éducative du modèle (qui est pourtant nécessaire) mais dans celle de l'émergence d'un désir qui- suffisamment soutenu et alimenté autant par la parole que par les actes- peut s'actualiser dans une trace qui signe le mouvement vers d'autres possibles. L'enfant est devant une feuille blanche, un terrain recouvert de gazon, l'écran d'un ordinateur, la plage au bord d'un lac. Il ne fait rien; puis ce qui était vide se remplis d'évocations dont l'émergence dépend de toute l'aventure existentielle antérieure mais se ramasse en une séquence singulière grâce à une présence silencieuse sollicitant la communication.
Des mouvements s'esquissent; ils s'arrêteront si l'adulte ne s'intéresse pas à la naissance de <<préformes>>. Que vienne une directive cassante et tout s'immobilise, mais que cesse le geste empathique et tout se bloque. La médiation est donc cet art de <<l'entre deux>> où l'éducateur fonctionne comme l'intermédiaire privilégié entre ce qui n'est pas encore mais se constitue à bas bruit et ce qui adviendra dans une série un stimulus remarqué et un organisme désireux de s'en servir."
Oui je pense que Michel Lemay met en évidence la leçon principale pour un éducateur, c'est que l'émergence de la créativité chez un individu est l'essentiel. Apprendre a apprendre, apprendre a pêcher au lieu d'apporter de la nourriture, etc.... Plusieurs slogans qui vont dans le même sens.
Si vous découvrez le bonhomme tétard dans un dessin, demander lui ce que c'est peut être est ce qu'il vous a dessiné vous, histoire de rigoler c'est déjà arriver.
Allez voir cette page http://mandalaz.port5.com//fr/mandalas_petits.html, vous y découvrirez différents mandalas
http://perso.wanadoo.fr/maryna.maivka/ site sur les mandalas très bien fait une page personnelle a visiter
Le fait pour un enfant de dessiner un mandala est un processus vraiment important, je dirais même vital et qu'il réalise souvent quand on ne s'en rend pas compte, par exemple durant une activité poterie. Voyez ces exemple cliquez ici
Le plus frappant pour moi a été un enfant qui suite aux cours de poterie que je lui donnait, a eut un rêve archétypique puissant qui lui permis de retrouver goût à la vie. Alors qu’il ne rêvait que de mort de blessé d’accident, suite aux cours de poterie, il a fait un rêve extrêmement fort qu’il est venu me raconter. En effet durant ce rêve il était entouré de personne décédée, il a fait une poterie qui durant sa fabrication est devenue lumineuse, d’une telle luminosité qu’elle a éclairé les cadavres autour de lui, la poterie a pris la forme d’une assiette tourbillonnante de couleurs et les personnes autour de lui se sont relevée et on recommencé à vivre.
Depuis ces cauchemars ont disparu et la vision de cette assiette de poterie semblant résoudre son conflit m’ont beaucoup interpellé. En en parlant ensuite avec Mme Chies la thérapeute de notre institution, elle m’a expliqué que la poterie permet selon l’approche Jungienne une résolution de certain problème psychique chez l’enfant. En effet la forme tourbillonnante est le symbole profond du mandala, symbole qui sommeille dans la psyché de chacun de nous. c'est le cercle de vie etc....
Depuis cet incident il est arrivé plusieurs fois que je découvre un enfant réalisant un tel mandala, mais je l'ai remarqué plus particulièrement dans des processus de deuil.
La technique des trois dessins est une technique développée par Mills dans son ouvrage5. Elle permet à l’enfant de chercher des ressources inconscientes par une légère transe.
L'enfant fait un premier dessin où on lui propose de représenter sa difficulté. Le dessin peut être figuratif ou même très abstrait quand on lui demande de dessiner une douleur ou une émotion.
On lui demande ensuite de redessiner une deuxième fois le problème mais de le représenter cette fois-ci sous sa forme résolue. C'est-à-dire qu'il dessine "comme si…" ce qui est déjà une ouverture au processus imaginaire. Il est étonnant amusant même de voir à quel point cela ne représente pas de difficulté majeure pour lui.
Dans un troisième temps, on lui propose de réaliser un troisième dessin qui représentera les ressources. Il devra dessiner ce qu'il s'est passé pour que le dessin 1 devienne le dessin 2.
A ce stade il est courant que l’enfant se bloque et dise "je sais pas" …. Je maintiens alors la position basse et je réponds que je ne sais pas non plus. Il faut le laisser chercher, se concentrer. On peut l'aider soit en le laissant tranquille soit en l'accompagnant mais il faut le laisser entièrement libre et l'encourager en reconnaissant ses compétences à trouver la réponse. Après un temps j'ai pu observer ses yeux se déplacer et se focaliser à la recherche d’une solution. C'est alors que la troisième esquisse jaillit comme une ébauche de solution.
Dans notre institution, nous affichons les trois esquisses au-dessus du lit, comme symbole et comme moyen d’échanger avec les autres éducateurs.
Michel est Victor se sont battus violemment. J’interviens pour les séparer et je décide en colloque de reprendre cette situation qui semble récurrente avec eux. Victor a très peur de son copain Michel qui l’a frappé, il est comme paralysé et se laisse frapper. Je parle un peu avec Victor pour bien cerner le sentiment qui le bloque. Je lui propose ensuite de dessiner sa peur. Il réalise le premier dessin puis le second. Et enfin le troisième.
Le troisième dessin représente la solution: les alliances qu’il a déjà mises en place avec d’autres copains. Des copains qui ont promis de le protéger. Avec étonnement il réalise qu’il avait passé un contrat d'alliance avec Michel et qu'il ne la donc pas respectée. Je lui propose de questionner Michel à ce sujet. Michel lui répond qu’il veut bien le protéger mais que lui Victor, doit respecter ses engagements et ne plus attaquer les plus petits car Michel trouve cela très injuste !
Dessin 1. Il décrit la peur comme une rivière en bas du dessin. Cette représentation est vraiment passionnante, j'aime cette manière de décrire un sentiment et il y aurait certainement beaucoup à dire de ce dessin sur le plan symbolique
.
Dessin 2. L’enfant représente la situation sans cette peur.
Dessin 3 L'enfant décrit sa solution, obtenue après un moment de transe devant la feuille blanche. Il dessine plusieurs petits copains avec lesquels il a construit des alliances.
Quand à Michel il réalisera qu’il frappe par colère, voilà ses trois dessins.
Dessin 1 il représente sa colère. (Je suis surpris par sa représentation de la colère qui le rend agressif vis-à-vis de ses copains en général. On le verrait ici plus tôt triste).
Dessin 2: il serait heureux
.
Dessin 3. Il se décrit dans sa famille réunie à nouveau. Ce serait la solution pour qu’il passe de la colère au bonheur.
Pour l'enfant le moyen de passer du dessin 1 au dessin 2 est sa famille. Cette réponse qui paraît basique nous obligera à repenser la situation de cet enfant depuis son point de vue d'enfant. Sa colère se nourrit de sa tristesse face à la séparation d'avec sa famille, c’est pour lui très difficile à vivre et nous n’en étions pas assez conscient. Si la solution n’est pas forcément réalisable, par contre la prise de conscience de l’équipe est importante dans cette situation. L'affichage avec l’accord de l’enfant de ses trois dessins au-dessus de son lit et c’est un moyen d’échange avec les autres adultes qui viennent lui souhaiter une bonne nuit.
Le docteur Winnicott[11] décrit avec beaucoup de clarté l’utilisation du petit jeu qui permet de découvrir le monde imaginaire de l’enfant: les squiggles.
Il est très simple à exécuter. D'abord l'éducateur trace une courbe libre sur une feuille et laisse l'enfant le compléter à sa guise pour en faire un petit dessin représentatif.
Ensuite l’enfant réalise une autre courbe de son choix et l'éducateur le complète. Cela se fait plusieurs fois à tour de rôle. C’est très amusant et puissamment focalisant pour l’enfant. L'accès à l’imaginaire se fait de façon extrêmement simple et ludique.
Cette technique est très utile avec des enfants ayant des difficultés à s'exprimer en présence d'un adulte, à entrer en relation avec les adultes ou souffrant de troubles dans la relation directe. De plus cette méthode permet de laisser l'éducateur spontanément en position basse.
Dans l'atelier de poterie, je travaille en plaçant l'enfant seul face au plan de travail. Je donne un minimum de conseils techniques et laisse l'enfant interagir avec les matériaux et son imaginaire.
La terre est un puissant catalyseur dans ce type d’activité et convient bien aux enfants kinesthésiques qui ont rarement autant de possibilités d'exprimer leurs émotions par leur canal préférentiel. L’enfant peut ainsi sentir, toucher, malaxer etc.
La transe s’induit tout à fait naturellement dés que l’enfant laisse libre cours à son imaginaire dans la création des petits objets. La terre, universelle et ancestrale, permet à l'enfant de développer son imaginaire, même devant un adulte. Elle le confirme dans sa qualité et dans la qualité de ses réalisations et lui permet de progresser dans son sentiment d'être reconnu à part entière.
Fred travaille librement à l’atelier de poterie, rêvant pendant de longues minutes en créant des petites assiettes en forme de mandala. Il ne rêve que de morts, de blessés, d’accidents, suite aux cours de poterie. Pendant la nuit suivante, il fait un rêve fort qu’il vient me raconter. Durant ce rêve, il est entouré de personnes décédées. Il fait une poterie, pendant sa fabrication la poterie est devenue lumineuse. D’une telle luminosité qu’elle éclaire les cadavres autour de lui, la poterie prend la forme d’une assiette tourbillonnante de couleurs et les personnes autour de lui se relèvent et recommencent à vivre. Ce rêve archétypique puissant lui permet de retrouver goût à la vie.
Depuis ces cauchemars ont disparu. Le travail de la terre permet selon l’approche jungienne une résolution de certains problèmes psychiques chez l’enfant. La forme tourbillonnante est le symbole profond du mandala, symbole qui sommeille dans la psyché de chacun de nous. C'est le cercle de vie.
Depuis cet événement, il est arrivé plusieurs fois que je découvre un enfant réalisant des mandalas. Je l'ai remarqué plus particulièrement dans des processus de deuil.
De nouveau l’imaginaire m’avait joué un tour.
Squiggles de D. W. Winnicott et espace transitionnelle :
La
consultation thérapeutique et l'enfant
de D.
W. WinnicottDonald Woods
C'est
dans l'excellent ouvrage la consultation thérapeutique de l'enfant
gallimard
1991, que j'ai découvert les travaux de Winnicott, je
vous conseille aussi la lecture du texte de Winnicott Jeu et Réalité
l'espace
potentiel aux éditions gallimard.Voici
une brève présentation de son travail et de sa personnalité.
Donald Woods Winnicott (1897-1971)
JEU
ET REALITE
de Winnicott
d W
Pédiatre et
psychanalyste, D.W.Winnicott est la grande figure de la psychanalyse
britannique. Sa contribution au mouvement analytique consiste en une
exploration originale de la relation mère-enfant.
C'est en 1951, dans un article qui fait date, que Winnicott accomplit sa découverte théorique majeure : le phénomène transitionnel. Il correspond au moment où l'enfant sort de l'illusion de pouvoir créer l'objet de son désir, illusion engendrée et entretenue par la bienveillance maternelle qui va toujours au-devant des attentes supposées du nourrisson et du bébé. L'enfant surmonte cette désillusion à l'aide d'un objet quelconque mais irremplaçable (pouce, peluche...) par lequel il crée entre lui et le monde l'univers du jeu. Si l'objet élu est destiné à être abandonné avec l'âge, l'"espace potentiel" qu'il décrit ne disparaît pas : contrairement à l'espace des choses auxquelles nous devons nous adapter, il est le lieu des objets qui dérivent de notre imagination, l'espace de tout acte créateur. --Emilio Balturi
Sa vie
Pédiatre et psychanalyste anglais, Donald Woods Winnicott occupe une place à part dans la psychanalyse infantile du fait de son originalité, de son non-conformisme et de sa position en marge des deux écoles britanniques d'Anna Freud et de Mélanie Klein. Ses émissions radiophoniques à la B.B.C. ont eu un impact considérable sur les parents. La plupart des textes de ces émissions sont publiés. Il s'agit essentiellement d'entretiens destinés aux mères de famille. Ses recherches théoriques et ses observations cliniques s'attachent toutes à reconstruire la dynamique de la petite enfance, celle du narcissisme primaire où la relation de la mère et du nourrisson est essentielle. Il essaie de raccorder la connaissance analytique aux notions héréditaires, biologiques, physiologiques indispensables pour comprendre les phénomènes de l'enfance. Son sens de l'humour donne un côté très agréable à ses écrits.
Ses théories
Son approche thérapeutique et ses travaux théoriques ne peuvent être dissociés de sa personnalité singulière. Sa technique du "squiggle game" ou "griffonnage" par exemple est restée célèbre : l'adulte et l'enfant proposent et interprètent tour à tour des "gribouillis" librement dessinés sur une feuille blanche. Winnicott a surtout marqué l'histoire de la psychologie infantile pour ses contributions à deux thèmes : l'objet transitionnel (pouce, bout de couverture, ours en peluche) et la notion de "self". Par ce dernier mot, le psychanalyste désigne une fonction tout à fait originale, qui n'est ni tout à fait le "moi", ni le sujet, ni encore la personnalité. Ce terme s’interprète par contraste avec le "faux self" qui correspond à tout ce qui, chez une personne, est en "toc" ou faux-semblant. Le faux self fonctionne comme protection contre l'angoisse et les agressions mais est aussi révélateur d'un déséquilibre profond. Le vrai "self" représente par opposition la part vivante, spontanée, inventive de l'individu.
Winnicott apporte un éclairage nouveau sur le fonctionnement mental du très jeune enfant. Il considère que le bébé est une personne dès les premiers jours. Il estime que le bébé sait plus de choses sur sa mère qu'elle en connaît sur lui car il a partagé durant 9 mois sa vie intime. Il est persuadé qu'une mère qui aime "normalement" son enfant est une bonne mère. Winnicott s'est aussi penché sur les soins prodigués aux nourrissons. Il donne beaucoup d'importance à la manière dont la mère porte son enfant (holding), la manière dont elle le soigne (handling) et la manière qu'elle a de lui présenter les objets nouveaux (objet presenting). Il estime que les soins doivent posséder des caractéristiques de continuité, de fiabilité et d'adaptation progressive aux besoins de l'enfant. Le "holding", difficilement traduisible, est l'ensemble des attitudes adoptées inconsciemment par la "mère suffisamment bonne " (good enough mother) qui offre à son bébé une sorte de nidation extra-corporelle après la vie intra-utérine. C'est un moyen de le préserver contre l'angoisse, la rupture, la perte. Winnicott insiste sur le fait qu'aucun traumatisme n'est irrémédiable, qu'il existe toujours une possibilité de le réparer. C'est la raison pour laquelle on oppose souvent les conceptions "optimistes" de Winnicott à la vision tourmentée de Mélanie Klein.
"Pour commencer, je pense que vous serez soulagée d'apprendre que je n'ai pas l'intention de vous indiquer ce que vous devez faire. Je suis un homme et, par conséquent, je ne peux pas savoir réellement ce que c'est que de voir là, emmitouflé dans un berceau, un petit morceau de ma personne, un petit morceau de moi ayant une vie indépendante et qui, peu à peu, devient une personne. Seule une femme peut vivre cette expérience. (...). Parmi les choses courantes que vous faites, vous accomplissez tout à fait naturellement des choses très importantes. Ce qui est beau ici, c'est qu'il n'est pas nécessaire que vous soyez savante ; vous n'avez même pas besoin de penser si vous ne le désirez pas. Peut-être avez-vous été désespérément mauvaise en arithmétique à l'école, peut-être toutes vos amies ont-elles eu des bourses, mais vous n'aimiez pas la vue d'un livre d'histoire, ce qui fait que vous n'auriez pas réussi même si vous n'aviez pas eu la rougeole juste avant l'examen. Peut-être encore êtes-vous vraiment savante. Peu importe toutefois, cela n'a rien à voir avec le fait que vous soyez ou non une bonne mère. Si un enfant peut jouer avec une poupée, vous pouvez être une mère normalement dévouée et je suis persuadé que vous êtes cela la plus grande partie du temps. N'est-il pas étrange qu'une chose d'une aussi grande importance dépende si peu d'une intelligence exceptionnelle !"
D. W. Winnicott, pédiatre et psychanalyste a travaillé toute sa vie avec les enfants. Ses travaux, issus de Melanie Klein s'en éloigneront et reconnaîtront la fonction de l'objet externe et l'influence de l'environnement primaire. Il insistera sur le « tenir » : le holding et le handling. Il développera la conception originale d'un espace de création, l'espace transitionnel, qui se situe comme intermédiaire dans le champ de la relation précoce et est à la base de la culture. La mère est le premier miroir de l'enfant et la représentation du vécu corporel de l'enfant passe par l'image du corps de la mère. La relation objectale la plus ancienne contient aussi la menace d'annihilation. La présence excessive ou empiètement double l'angoisse d'abandon liée à l'absence de l'angoisse d'intrusion, source de désorganisation. La capacité anticipatrice de la mère ne doit pas excéder les besoins de l'enfant sauf à éteindre son dynamisme propre. D.W. Winnicott a placé la haine nécessaire du côté d'un suffisamment bon chez la mère en élaborant la conception d'une haine qu'il placera aussi dans le fonctionnement psychique de l'analyste au travail en parlant d'une haine dans le contre transfert. D. W Winnicott dont les travaux ont inspiré fortement les recherches des psychanalystes, en particulier sur les états limites, concevra la relation précoce mère-bébé comme étant à l'origine d'une maladie normale, la préoccupation maternelle primaire. Pour D. W. Winnicott, le jeu deviendra le lieu de l'expérience de la réalité, l'espace où se déroulent les contacts, les transitions entre l'intérieur et l'extérieur. Le jeu est un exercice de création d'objets. Le symbole est dans la distance entre l'objet subjectif et l'objet qui est perdu objectivement
Personnellement Winnicott m'apporte beaucoup dans la compréhension de la meilleure gestion de la distance dans l'intevention éducative, a vous de voir ce que vous en pensez.
Ses principaux ouvrages
Dr Lyonel Rossant et Dr Jacqueline Rossant-Lumbroso, le 15 mai 2000
http://www.squiggle-foundation.org.uk/
Ouvrage de référence sur les dessins d'enfants
Delafontaine | Renée | Quand ils ont cassé leur ficelle | Lausanne | Suisse | des sentiers | 1990 |
Delafontaine | Renée | L'éveil à la vie Jour après jour.... | Lausanne | Suisse | des sentiers | 1992 |
Luquet | G.H | Le dessin enfantin | Neuchatel | Suisse | Delachaux et Niestlé S.A | 1977 |
Le
dessin enfantin
de Georges
Henri Luquet, Jacques
Depouilly
Un excellent ouvrage sur la progression du dessin chez l'enfant, c'est un ouvrage de référence de Mme Delafontaine.
La
consultation thérapeutique et l'enfant
de D.
W. WinnicottDonald Woods
C'est
dans l'excellent ouvrage la consultation thérapeutique de l'enfant
gallimard
1991, que j'ai découvert les travaux de Winnicott, je
vous conseille aussi la lecture du texte de Winnicott Jeu et Réalité
l'espace
potentiel aux éditions gallimard.Voici
une brève présentation de son travail et de sa personnalité.
Donald Woods Winnicott (1897-1971)
JEU
ET REALITE
de Winnicott
d W
Pédiatre et
psychanalyste, D.W.Winnicott est la grande figure de la psychanalyse
britannique. Sa contribution au mouvement analytique consiste en une
exploration originale de la relation mère-enfant.
C'est en 1951, dans un article qui fait date, que Winnicott accomplit sa découverte théorique majeure : le phénomène transitionnel. Il correspond au moment où l'enfant sort de l'illusion de pouvoir créer l'objet de son désir, illusion engendrée et entretenue par la bienveillance maternelle qui va toujours au-devant des attentes supposées du nourrisson et du bébé. L'enfant surmonte cette désillusion à l'aide d'un objet quelconque mais irremplaçable (pouce, peluche...) par lequel il crée entre lui et le monde l'univers du jeu. Si l'objet élu est destiné à être abandonné avec l'âge, l'"espace potentiel" qu'il décrit ne disparaît pas : contrairement à l'espace des choses auxquelles nous devons nous adapter, il est le lieu des objets qui dérivent de notre imagination, l'espace de tout acte créateur. --Emilio Balturi
Sites consacré aux dessins d'enfants
Allez quelques excellents sites à visiter.
http://www.squiggle-foundation.org.uk/
http://mandalaz.free.fr/index.html Découvrir les mandalas
Espace Renée Delafontaine page du site Educh consacrée à l'éminente pédagogue vaudoise.
Un site de dessins, de poème d'enfants vraiment sympa http://www.jedessine.com
Planète Québec: Excellent site sur les mots et dessins d'enfants....
Global Children's Art Gallery - The Natural Child Project
http://www.multimania.com/maitping/index.htm: un site de dessin d'enfant superbe et sympa....
http://pages.globetrotter.net/desgros/index.html excellente référence en psychanalise.