Dans le cadre d’une évaluation de l’efficacité des différentes formes de traitements psychologiques ou psychothérapies , l’INSERM (Institut National de la santé et de la recherche médicale) a réuni un groupe d’experts (psychiatres, psychologues, épidémiologistes et biostatisticiens) qui ont pris en considération trois approches psychothérapiques, les plus utilisées en France :
l’approche psycho-dynamique (psychanalytique), - l’approche cognitivo-comportementale, - l’approche familiale et de couple.
Durant plus d’une année, les experts ont analysé plus de 1 000 articles issus de la littérature scientifique internationale et ont rendu public un rapport sous le titre « psychothérapie, trois approches évaluées ».
Ainsi, pour la première fois en France, une démarche d’évaluation des psychothérapies a été réalisée dans le traitement des principaux troubles psychologiques chez l’adulte (troubles anxieux, troubles dépressifs, troubles des coduites alimentaires, troubles de la personnalité, schizophrénie, alcoolo-dépendance, etc.) et chez l’enfant (autisme, hyperactivité, troubles des conduites, troubles des comportements alimentaires, troubles de l’humeur, et troubles anxieux), soit un total de 16 troubles étudiés.
L’approche psycho-dynamique (psychanalyse)
L’approche psycho-dynamique s’appuie sur la théorie psychanalytique incluant le transfert qui désigne le fait qu’une personne se met à actualiser (projeter dans le présent) sur une autre personne, des désirs ou des situations inconscients, liés à son propre passé. Née des travaux de Sigmund Freud, elle s’est récemment diversifiée dans sa pratique, avec de nombreuses variantes cliniques (psychanalyse, thérapie psychanalytique, thérapie brève psycho-dynamique, thérapie interpersonnelle psycho-dynamique...).
Les psychothérapies psychanalytiques sont des traitements de plusieurs années, avec une ou plusieurs séance(s) par semaine, visant à des changements de la structure et de l’organisation psychique.
L’approche cognitivo-comportementale
Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) se sont appuyées tout d’abord sur les théories de l’apprentissage. Elles ont ensuite pris pour référence les théories cognitives du fonctionnement psychologique, et en particulier le modèle du traitement de l’information.
La relation thérapeutique se fonde sur " l’ici et maintenant ", la sélection avec le patient de problèmes concrets à résoudre et une démarche thérapeutique établie en commun.
Deux principes sont appliqués pour favoriser la réussite de cette démarche : la segmentation de la difficulté, en classant les étapes à affronter, et la valorisation des comportements positifs du patient par le thérapeute.
L’intervention cognitive vise à modifier les croyances irrationnelles que présente la personne en fonction du trouble.
Les TCC sont des thérapies courtes se pratiquent sur une base de 10 à 25 séances dont la durée varie selon les troubles de 45 minutes à 3 heures.
L’approche familiale et de couple
Dans l’approche familiale, la famille est considérée comme une collectivité de personnes présentant des schèmes comportementaux, émotionnels et cognitifs qui peuvent être perturbés par l’existence de troubles mentaux de l’un de ses membres. Les perturbations observées au sein de la famille sont toujours considérés comme secondaires à la maladie, et non pas comme à l’origine du trouble.
Les thérapeutes informent la famille des caractéristiques de la maladie, de son évolution, de son traitement et des attitudes adaptatives à adopter face aux perturbations liées à la maladie.
Les résultats de ce volumineux rapport (plus de 500 pages) ont été rendus publics le 26 février 2004. Pour les troubles examinés, les thérapies comportementales et cognitives (TCC) ont une efficacité établie pour 15 troubles sur 16. Les thérapies familiales sont efficaces pour 5 troubles sur 16 et la psychanalyse (thérapies psycho-dynamiques) n’a fait preuve d’efficacité que pour 1 trouble sur 16. De plus, les TCC ont une supériorité nette en comparaison aux diverses formes de psychothérapies, même pour les cas où ces dernières sont efficaces.
Les conclusions de l’expertise collective de l’INSERM sont donc très claires et sans ambiguïté, elles rejoignent d’ailleurs, sans grande surprise celles d’autres études et rapports internationaux (Royaume Uni, Etats-Unis) concluant toutes à la grande efficacité des psychothérapies comportementales et cognitives qui apparaissent ainsi être l’approche psychothérapeutique ayant le plus haut niveau de validation scientifique.
Dr Alaoui Hafidi Psychiatre-Sexologue - Psychothérapeute - cognitivo-comportementaliste