Véronique Rochat-Pollen, 37 ans, mère de deux enfants (Camille, 8 ans et demi et Arnaud, 5 ans et demi), femme d'agriculteur à Bioley-Orjulaz (VD), a toujours été attirée par les animaux. Elle passe son enfance à Pully et la vie en appartement ne se prête guère à la garde d'animaux!
Ce n'est qu'à l'âge de 15 ans qu'elle peut s'offrir des leçons d'équitation et donner libre cours à sa passion. A l'âge de 18 ans, elle découvre un manège à Savigny où l'on pratique, ce qui est à l'époque encore rare, une méthode d'équitation naturelle. Il faut réapprendre à monter différemment, en travaillant le poids du corps, en étant attentif à son influence sur les réactions du cheval. C'est là aussi qu'elle découvre l'hippothérapie. Elle assiste à quelques cours avec des handicapés. Un jour, elle est bouleversée en constatant les progrès d'un enfant après la séance et en voyant le bonheur que cela lui apporte ainsi qu'à ses parents et aux accompagnants.
Après un apprentissage de dessinatrice en architecture, elle se retrouve au chômage puis travaille à temps partiel; elle met à profit ce temps libre pour se remettre à l'équitation. Elle a l'occasion de donner des cours à des enfants dans une ferme de Malapalud. Le bouche-à-oreille aidant, elle a de plus en plus de demandes.
Le hasard va la mettre sur le chemin de la thérapie: une maman d'enfant handicapé lui demande si elle pourrait le prendre pour des cours. Les bienfaits de ces séances seront tels que la physiothérapeute de l'enfant souhaite rencontrer Véronique Rochat. Une collaboration s'installe entre elles, l'une conseillant l'autre sur les mouvements à effectuer et lui envoyant d'autres enfants.
Lorsque Véronique se marie avec son époux, agriculteur à Bioley-Orjulaz, elle n'a plus autant de chevaux à sa disposition et ne peut pas continuer les séances avec les enfants à handicaps. Elle se contente de donner des cours à des enfants de la région.

En 2004, la famille déménage dans une autre ferme de Bioley-Orjulaz qu'elle transforme en écurie polyvalente dans le but de proposer des activités de loisirs et de développement pour chacun: stabulation libre, petit carré, parc, sellerie, pièce chauffée, rampe pour handicapés... Dans cette optique, elle reprend contact avec la physiothérapeute, Marianne Meiner. Celle-ci, diplômée en hippothérapie-K et de l'Association suisse de thérapie avec le cheval, accepte de reprendre la collaboration et de superviser les séances. En effet, l'hippothérapie nécessite la présence d'un professionnel de la santé. C'est une thérapie qui peut être prescrite sur ordonnance et remboursée par les assurances.
Dans son écurie, Véronique Rochat, avec ses collaboratrices, tient à garder une atmosphère familiale. En semaine, tous les jours après l'école, elle donne ses cours aux enfants. Ils n'apprennent pas seulement à monter, mais à découvrir l'équitation dans son ensemble: soigner, comprendre, respecter son cheval permet d'avoir plus d'assurance et de progresser, pour devenir plus autonome. Elle cherche à garder l'esprit d'équipe, tous les âges sont mélangés, les plus avancés aidant les autres. «Dans les cours, j'aime donner un aperçu de tout ce qu'on peut faire avec les chevaux: du travail en liberté à pieds, de la voltige, des jeux, du dressage, des randonnées...» Lorsqu'elle reçoit des handicapés pour la thérapie, elle tient à ce qu'ils ressentent la séance comme un plaisir et non comme un soin.

(Pour tous renseignements: Ecurie «Au Gré du Vent», 1042 Bioley-Orjulaz, mobile 079 750 69 94.)