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Prévenir les comportements à risques des
adolescents
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Mesure n° 5
Favoriser la création de maisons des adolescents
Le constat :
- L’adolescence est aujourd’hui considérée comme une classe d’âge à part entière,
correspondant à une période de la vie bien spécifique, tant du point de vue physiologique
que social. Elle comporte des pathologies caractéristiques qui justifient une approche
spécifique, tant médicale que psychologique.
- Parallèlement des unités médicales spécialisées se sont créées les dernières années à Paris,
à Marseille, au Havre, à Strasbourg, à Bordeaux. Elles accueillent des mineurs qui sont
sinon répartis de façon aléatoire entre les services pédiatriques et les services d’adultes.
Mais ces expériences restent pour le moment très liées à des pionniers.
L’objectif :
- Faciliter la mise en réseau des professionnels et de leurs familles confrontés à des
problèmes de santé ou de comportements chez les adolescents.
- Créer un lieu d’écoute et d’information dédié aux adolescents et organiser leur prise en
charge.
La mesure :
- Pour inciter à la création de ces structures, l’Etat accordera une aide financière au
démarrage dans le cadre de co-financements. Ces financements correspondront à des
dépenses d’équipement telles que l’achat de matériel informatique ou de mobilier, ainsi
qu’à des dépenses d’investissement telles que les frais de construction ou d’acquisitions
immobilières. Le maître d’ouvrage pourrait être notamment une collectivité locale
(département, ville) ou une association.
- La maison des adolescents est un centre de référence pour les professionnels, les familles
et les adolescents. Elle propose un accueil, une écoute et, le cas échéant, une prise en
charge médicale ou médico-sociale. Elle peut être adossée au système de soins. D’accès
facile, l’adolescent pourra faire part de toutes les questions qu’il se pose à un instant
donné et qu’il n’ose pas aborder nécessairement avec son médecin traitant ou sa famille.
- Elle permet de mutualiser les compétences et de créer un partenariat avec les institutions
et les professionnels intervenant dans les champs sanitaire, social, éducatif et judiciaire.
- Les moyens dégagés par l’Etat lui permettront de participer financièrement dans la limite
de 5 millions d’euros par an pendant 5 ans.
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Mesure n° 6
Instaurer un entretien de santé personnalisé en classe de 5e
Le constat :
- Après l’âge de six ans, il n’est aujourd’hui prévu aucun examen systématique de
prévention jusqu’à l’âge adulte, hormis l’examen d’orientation au cours de la classe de 3e
et l’examen réalisé à l’occasion de la journée de préparation à la défense. En revanche,
entre la naissance et l’âge de six ans, et dans le cadre de la PMI (Protection Maternelle
Infantile) vingt examens médicaux sont prévus (neuf au cours de la première année, trois
pendant la deuxième année, puis huit entre la troisième et la sixième année). A ces
examens s’ajoute celui fait par la médecine de l’éducation nationale, avant l’entrée au
cours préparatoire.
- L’adolescence est la période de l’existence où l’on consulte le moins. Or à cet âge
l’expression de la souffrance et de la maladie est particulière : la demande est en effet
souvent détournée ou indirecte. Les aléas de la croissance (retards, insuffisances) et les
transformations de l’adolescence (acné, problèmes de règles, image corporelle, etc.) sont
trop souvent peu ou mal pris en compte. Il existe une forte imbrication des différents
aspects physiques, psychiques et sociaux sur la santé des adolescents : plainte somatique,
doute portant sur la normalité, problème scolaire, trouble d’humeur ou du comportement,
demande de contraception…ce qui exige une réponse appropriée à l’expression d’une
demande elle-même spécifique.
- La préoccupation du suivi à l’adolescence figure dans le projet de loi relatif à la politique
de santé publique qui prévoit « des consultations médicales périodiques de prévention et
des examens de dépistage ». Elle figure aussi en annexe de la loi d’orientation et de
programmation pour la ville et la rénovation urbaine du 1er août 2003 qui entend
« développer les programmes de prévention en direction des jeunes » et assurer « une
attention particulière à la réalisation des prescriptions de soins à l’issue des bilans de
santé ».
L’objectif :
- Repérer les troubles sanitaires et sociaux susceptibles d’intervenir dans le développement
de l’adolescent, détecter précocement les situations à risque (troubles psychologiques,
conduites addictives) ;
- Accompagner les adolescents et leurs familles sans attendre des passages à l’acte ou des
mises en danger des adolescents ;
- Orienter au plus tôt les adolescents vers le système de soins quand cela s’avère
nécessaire ;
- Développer les connaissances sur l’état de santé des adolescents.
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La mesure :
- Mise en place d’une consultation approfondie en classe de 5ème à travers un entretien
personnalisé permettant d’offrir aux adolescents un lieu d’échange avec un médecin.
Il s’agit aussi de pouvoir impliquer les familles dans l’accompagnement des cas de
pathologies graves et d’identifier les pathologies émergentes à risque chez l’adolescent.
- Cette consultation concerne une classe d’âge de 740.000 adolescents. Le coût de la
mesure devrait se situer autour d’une quinzaine de millions d’euros.
- Cette consultation sera fortement conseillée en début d’année scolaire et donnera lieu à
l’envoi d’un document spécifique par le ministère de l’éducation nationale. La situation
des jeunes handicapés sera tout particulièrement suivie.
- Elle sera effectuée par des médecins libéraux avec information aux médecins scolaires.
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Mesure n° 7
Améliorer la formation en santé des professionnels
qui sont en contact avec les adolescents
Le constat :
- La qualité du suivi de la santé des adolescents souffre aujourd’hui d’un trop grand
cloisonnement entre les pratiques des différents professionnels oeuvrant dans les secteurs
de la santé, de la justice, de la culture, de l’éducation, du sport... Elle souffre également
d’un manque d’information et de mise à jour des connaissances de ces mêmes
professionnels.
- Un bon suivi implique des modalités spécifiques d’exercice professionnel liées aux
besoins et aux caractéristiques propres des adolescents. Pour y parvenir, il conviendrait de
pouvoir mieux identifier ces besoins et de renforcer la formation des différents
professionnels impliqués dans la santé des adolescents.
L’objectif :
Il s’agit de renforcer la qualité des formations afin d’encourager de nouvelles pratiques
professionnelles de la part des différents acteurs impliqués dans la santé des adolescents :
- renforcer la formation des professionnels de santé d’horizons différents oeuvrant auprès
des adolescents afin qu’ils puissent réagir de façon adaptée aux besoins spécifiques de ces
derniers ;
- développer une culture de « réseau » avec des professionnels qui pourront devenir des
acteurs clairement identifiés pour les maisons des adolescents ;
- prendre appui sur un ou plusieurs référents par département ayant en particulier pour
mission d’identifier les besoins en formation, de recenser les structures existantes ainsi
que les actions entreprises.
La mesure :
- 500 formations annuelles permettront d’avoir chaque année de nouveaux référents
en matière de santé des adolescents (médecins généralistes, travailleurs sociaux,
éducateurs spécialisés…).
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Mesure n° 8
Elargir les services d’écoute téléphonique aux questions liées
à la santé, à la sexualité et à la prévention des conduites à risque
Le constat :
- L’entrée dans l’adolescence est parfois complexe, avec des répercussions possibles sur la vie
sociale du jeune et sur sa santé à travers un certain nombre de conduites à risques : tentatives
de suicides, troubles du comportement alimentaire (anorexie, obésité), prises de risque vis-àvis
du sida et d’autres maladies sexuellement transmissibles, syndromes dépressifs.
- La sexualité chez les jeunes est à la fois surmédiatisée et sous expliquée. On constate dans
certains quartiers des relations particulièrement difficiles entre les garçons et les filles, ainsi
qu’une grande rigidité dans les comportements, qui sont préjudiciables à des relations
équilibrées et à l’épanouissement des individus.
L’objectif :
- Permettre aux adolescents de trouver les réponses aux questions qu’ils se posent par le biais
des différents services d’écoute téléphonique existants.
La mesure :
- Mettre les différents services d’écoute téléphonique du type « fil santé jeunes », « sida
info service », « drogue alcool tabac info service », en mesure d’apporter aux adolescents
des réponses portant sur les comportements à risque et sur leurs comportements
affectifs et sexuels.
- Lancement par l’INPES (Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé)
en 2005 d’une campagne d’information sur ces dispositifs d’écoute téléphonique à
destination des adolescents.
Comportement à riques
Posté par : Luthi Pierre-Alain le :
Prévention Dépendance, toxicomanie, alcoolisme | Site web :
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