PARIS (AP) - Après les cas d'enfants maltraités découverts cet été, la ministre de la Famille et de l'Enfance, Marie-Josée Roig, souhaite qu'un "adulte référent" coordonne l'action des différents services qui s'occupent d'une même famille afin qu'aucun enfant n'échappe à la vigilance des autorités.
Dans un entretien au "Journal du dimanche", elle rappelle: "Actuellement, une dizaine d'institutions différentes peuvent parfois s'occuper d'une seule famille (...) Je pense que l'enfant devrait avoir un référent mieux identifié. Une seule personne pour assurer le suivi de l'enfant sur une durée de trois ans, par exemple. Chargé d'assurer le lien entre les différents intervenants, cet adulte référent pourrait permettre aussi d'éviter des situations d'échappement".
Pour améliorer les signalements de mauvais traitements, Marie-Josée Roig estime qu'il faudrait aussi "mettre en place au niveau national des critères objectifs pour mieux évaluer, de façon pluridisciplinaire, les cas de maltraitance physique mais aussi psychologique".
Par ailleurs, "le dispositif de prise en charge gratuite de la protection maternelle et infantile, la PMI, s'arrête (actuellement) à l'âge de six ans; faut-il (...) le prolonger jusqu'à 10 ou 11 ans?" s'interroge la ministre. "La question mérite d'être posée".
Elle estime en outre que les caisses d'allocations familiales "doivent exercer un devoir de vigilance", notamment lorsque les certificats médicaux des examens de santé obligatoires des enfants ne leur sont pas adressés. "S'il n'est pas question de priver des parents d'allocations", l'absence de ces certificats médicaux "doivent attirer l'attention sur une famille et l'on doit aller voir ce qui s'y passe", préconise-t-elle.
La journée nationale de l'enfance maltraitée se tiendra mardi. Marie-Josée Roig souhaite un "grand débat public" sur la question. "Des groupes de travail pourraient être mis en place dans les prochaines semaines et me faire des propositions concrètes d'ici le printemps prochain". AP