Un séjour chez les welsch article migros
Les séjours linguistiques en Suisse romande sont à nouveau à la mode. Rencontre avec la Bernoise Yasmine Dietz et sa famille d'accueil à Saint-Prex (VD).
Yasmine est belle!» dit Fabrice, 4 ans, en regardant avec admiration la jeune fille qui vient de lui boutonner sa veste. Julien, son frère de 7 ans, roule les yeux, tandis que leur mère Barbara Regamey rit: «Yasmine représente une chance pour nous.» Depuis le mois d'août, après la fin de sa scolarité à Langenthal, elle est engagée au pair à Saint-Prex, un village vaudois situé sur la côte lémanique. Le ton est chaleureux, on se tutoie. Barbara Regamey déclare: «Yasmine n'est pas simplement une employée, elle fait partie de la famille.»
Les Regamey vivent dans une grande villa jumelle, construite juste en dessous des vignes. Originaire de Berthoud, dans le canton de Berne, Barbara parle français avec son mari François et ses fils, et elle a repris récemment son métier d'avocate qu'elle exerce à 50%. Elle travaille actuellement à domicile. Une situation idéale pour Yasmine Dietz qui, à 15 ans, est l'une des plus jeunes filles au pair placées par l'office «oui si yes» de l'Eglise réformée. C'est la première fois qu'elle s'éloigne si longtemps de sa famille. Elle apprécie de ne pas être seule durant des heures avec les deux garnements et d'avoir au besoin une personne à qui s'adresser sur place. Quant à sa maman d'accueil, elle s'avoue ravie que ses fils puissent rester à la maison durant son travail.
Travail réglementé
Hormis la garde des enfants, Yasmine se charge de la cuisine, du ménage et de la lessive. La jeune fille travaille quarante heures par semaine, fixées par contrat. En contrepartie, elle reçoit un salaire mensuel de 590 francs, nourriture, logement et assurance accidents déjà déduits.
«Une jeune fille ne représente pas une main-d'oeuvre bon marché, qui peut être exploitée et contrainte à faire de nombreuses heures supplémentaires», explique Helen Ott, chargée du placement chez «oui si yes» et personne de contact pour Yasmine, dans le cas où celle-ci connaîtrait des problèmes dans sa famille d'accueil.
Yasmine se rend à Morges à l'école deux après-midi par semaine. Elle s'acquitte elle-même de l'écolage, les Regamey étant tenus pour leur part de lui donner congé pour se rendre aux cours. Une seule autre jeune fille au pair se trouve dans sa classe. Le reste des élèves sont des dames entre 30 et 40 ans, venant des Etats-Unis, de Grande-Bretagne et même de Russie, que des raisons professionnelles ou privées ont amenées en Suisse romande, et qui bûchent maintenant la grammaire avec les deux filles au pair. Yasmine entraîne principalement ses connaissances orales de français avec «ses» deux garçons. «Fabrice est un maître incorruptible», se réjouit sa mère.
Une demande accrue
Depuis trois ans environ, la demande en places de jeunes filles au pair croît de nouveau sensiblement en Suisse. Selon Helen Ott, cette situation est provoquée par le manque de places d'apprentissage, mais aussi par le fait que de nombreuses entreprises formatrices exigent une année transitoire entre la fin de la scolarité et la formation professionnelle.
Yasmine Dietz, qui hésite encore entre un apprentissage de décoratrice d'intérieur et l'école des arts et métiers, considère son année en Suisse romande comme une chance de pouvoir réfléchir à son avenir professionnel.
Mais pourquoi avoir choisi Saint-Prex plutôt que Nice ou Paris? La jeune fille sourit, embarrassée. La faute à ce fichu mal du pays. Depuis Saint-Prex, elle peut facilement rentrer chaque fin de semaine en Suisse alémanique.
La jeune femme a tout de même déjà noué des relations dans sa nouvelle commune de domicile. Elle joue notamment dans le club de football Amical Saint-Prex, tout comme François, son père d'accueil. Et elle connaît bien sûr d'autres jeunes filles au pair de la région. Mais où a- t-elle fait leur connaissance? Yasmine rit: «99% des filles qui sont dans l'intercity pour la Suisse romande le dimanche soir sont au pair! On les reconnaît à leurs grands sacs.»
Almut Berger, Photos Loan Nguyen
Sur Internet: «oui si yes», office de placement de l'Eglise réformée: www.aupair.ch (informations en français pour les familles d'accueil romandes).
Association suisse Pro Filia: www.profilia.ch
Posté par : Luthi Pierre-Alain le :
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