Et si le conflit n'était pas indispensable dans les relations ?
Bernard Benghozi, formateur et médiateur en relations humaines et Cati Dessolin, initiatrice des soirées de sensibilisation à l'aide à la parentalité |
Parce qu'éduquer, élever, accompagner un enfant, n'est pas tâche facile, parce qu'en tant qu'adulte, tout un chacun peut être confronté au conflit, parce que, parfois, il peut arriver de se sentir perdant ou vainqueur et pour bien d'autres raisons, le Relais et la crèche halte-garderie de Charnay-lès-Mâcon proposent des soirées de sensibilisation à « l'aide à la parentalité », à l'initiative de Cati Dessolin, coordinatrice et sous la conduite de Bernard Benghozi, formateur et médiateur en relations humaines.
La première de ces rencontres traitait de l'évolution de la cellule familiale, des conséquences sur la vie sociale en général et l'éducation des enfants en particulier, l'évolution du couple parental, le rôle et la place du père. La seconde abordait plus précisément le conflit entre adultes et entre enfants-adultes. Nous avons choisi de nous arrêter quelques instants sur ce thème afin de nous interroger et d'apporter quelques éléments de réponse sur la question « Le conflit est-il indispensable dans les relations ? ».
Ainsi, peut-on penser que le conflit fait partie de la nature humaine, de la relation entre deux personnes, ce « nous » qui est un peu de l'un, un peu de l'autre et un peu des deux. Nous entrons en conflit à partir du moment où nous tentons de prendre le pouvoir sur l'autre (la logique de guerre naît d'un rapport de force, d'une opposition). Mais la relation « dominant-dominé » n'est pas une relation de partenariat et ne peut engendrer que deux perdants. Dans le conflit parent-enfant, le dominant (parent) soumet le plus faible (enfant), d'où l'impossibilité d'épanouissement personnel.
Deux termes peuvent être différenciés : affrontement et confrontation. Si le premier terme (a-frontement : opposition) induit la notion de gagner, le second (con-frontation : faire avec) permet de grandir face à l'autre. Dans une relation de couple, le rapport de force est de savoir qui a raison ou qui a tort. Ainsi, le but pourrait être d'essayer de ne plus voir son conjoint comme un adversaire, mais de le prendre comme partenaire.
Le principe de l'éducation se situe dans l'acte de faire autorité, l'autorité permettant de rendre l'autre acteur, responsable, de l'aider à prendre conscience de ses actes, de lui apprendre à s'autodiscipliner, de favoriser une situation dans le but de pouvoir faire autrement la prochaine fois. L'autoritarisme n'autorise que le rapport de force qui entraîne la soumission ou la rébellion : « On ne peut pas obliger une fleur à s'ouvrir en tirant sur ses pétales ! ».
Chez un enfant, le caprice n'est qu'une expression de la colère qui, si elle est réprimée, ne fera que s'amplifier pour resurgir plus tard, sous une autre forme. Au caprice, le parent pourra répondre : « Je ne suis pas d'accord avec ce que tu fais, mais je continue à être d'accord avec ce que tu es », tant il est vrai que nous ne sommes pas ce que nous faisons. Une colère peut monter en puissance si peur et (ou) tristesse ne sont pas reconnues en tant que telles. En étant d'égal à égal avec l'enfant, le parent peut essayer de comprendre ce qui ne va pas. Ainsi, petit à petit, l'enfant pourra sortir hors de lui, comme le papillon de sa chrysalide.
Le troisième volet abordera « Regard positifs et constructifs de l'enfant ».
Marie-Joëlle Baltzer
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