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ZURICH - En Suisse, une personne sur dix est incapable de comprendre ce qui est écrit sur une notice de médicament malgré neuf années d'école. Cette incapacité des adultes à maîtriser la lecture et l'écriture s'appelle l'illettrisme.
Autrefois, ce phénomène se disait "l'analphabétisme fonctionnel". Mais il ne faut pas confondre analphabètes et illettrés. Contrairement aux illettrés, les analphabètes sont des personnes qui n'ont jamais appris à lire et écrire.
Le plus important est de diagnostiquer le problème le plus vite possible. Souvent, le phénomène est dû à la conjonction de plusieurs circonstances malheureuses, a expliqué Cornelia Daftarian, porte-parole de la section zurichoise de l'organisation "Lire et écrire".
La démission des parents et le manque de soutien à l'école peuvent influencer l'illettrisme. Il suffit qu'il manque au corps enseignant les moyens d'aider un enfant qui rencontre des problèmes pour aboutir sur un échec.
Selon une estimation de l'OCDE, 13 à 19 % des adultes ont des difficultés à lire et à comprendre un texte de la vie de tous les jours en Suisse. En excluant les étrangers, le taux atteint 10 %. Ces chiffres rejoignent ceux du reste de l'Europe.
Un rapport sur l'illettrisme, commandé par l'Office fédéral de la culture (OFC), montre que les personnes touchées par ces difficultés ont en fait rencontré un problème dans leur cursus scolaire ou dans leur formation.
"Lire et écrire" comprend sept sections en Suisse romande, Berne y compris. Elles rassemblent actuellement des idées pour lancer une campagne de sensibilisation nationale, organisent des cours de formation destinés à des adultes et s'engagent auprès des autorités, pour la garantie du droit à la formation.