Lorsqu’un professionnel parle d’un « problème », il renvoye à une situation concrète qu’il vit lui-même et qui implique d’autres personnes. Chacune d’elles pourrait tenir à son sujet son propre discours, avec ses intérêts, ses valeurs, sa fonction, la mission de son institution, les contraintes, etc.
Il s’agit de faire une distinction entre une question théorique et la situation pratique qui fait problème, par ex. les conflits dans une équipe éducative, la solitude d’un professionnel qui doit prendre une décision, impliquant telles personnes, dans telles circonstances et dans tel cadre.
Les problèmes éthiques font souvent apparaître des questions de pouvoir, de confiance et de responsabilité, des conflits d’intérêts, notamment quant à la répartition des ressources ; ils peuvent renvoyer à des question de justice sociale, de liberté, d’autonomie. Les problèmes éthiques viennent de ce que nous vivons avec des Autres. Il importe de les distinguer des problèmes psychologiques, sociologiques, ou de gestion.
J’ai un problème «éthique» quand je suis devant une question de «conscience», quand je me demande, seul(e) ou avec d’autres, en tant que professionnel(le) ou comme citoyen(ne), quelles seraient les meilleures ou les moins mauvaises parmi plusieurs possibilités d’agir, tout en tenant compte du contexte et des conséquences pour les personnes impliquées, en réfléchissant sur les valeurs, les normes et le cadre législatif, la mission et les pouvoirs en présence.
Dans ces conditions, il est préférable de ne pas parler de « problème éthique », mais plutôt des « dimensions éthiques » d’un problème.
Christiane Besson