De plus en plus d’établissements deviennent des champs de bataille et les maîtres se désespèrent de ne pouvoir réaliser l’impossible : enseigner à des enfants démunis de l’outil indispensable à la compréhension et à l’accès aux savoirs : une langue orale de haut niveau. Quand celle-ci est en place, lire et écrire ne posent guère de problème ; par contre, si on se concentre trop précocement sur ces apprentissages, on bloque d’innombrables enfants dans des positions d’échec et de refus.
Pour l’instant, l’enseignement de la langue orale — en application de ce que préconisent les Instructions du ministère — se limite la plupart du temps à apprendre à discuter, à "tchatcher". Les enfants n’acquièrent pas un discours maîtrisé, mais se contentent d’utiliser ce qu’ils connaissent. Les élèves qui n’ont pas été "nourris de langue" lors de leur prime enfance sont voués à un échec inéluctable. On veut leur faire acquérir un "socle", mais on ne s’est pas préoccupé de bâtir l’assise de ce socle, qui est la langue intériorisée. Chaque année, des dizaines de milliers d’adolescents, sortent sans qualification de ce système, dans lequel ils ont souffert, se sont repliés sur eux-mêmes ou se sont révoltés. Leur avenir est sombre.
Afin de transmettre ce "bien entendre et grand parler", Christian Montelle propose des moyens très clairs, à la lumière de son expérience professionnelle qu’il a orientée dans ce sens tout au long de sa carrière. Cette transmission s’appuie sur la poésie, le théâtre et les textes de la tradition orale, qui sont redéfinis, car ils ont perdu leur sens au fil de la dégradation des conditions d’enseignement, et qui doivent retrouver leur puissance symbolique et leur pouvoir fondateur.
L’ouvrage aborde d’autres domaines qui interrogent l’école et les parents en ce moment : nouvelle approche de la lecture et du lexique, transmission des valeurs éthiques, esthétiques et civiques par les récits (les hommes sont faits des récits qu’ils reçoivent), rôle de l’identité narrative des objets étudiés, comme moyen de faciliter la rétention des savoirs.
Ce livre s’adresse à tous les transmetteurs de langue : parents et grands-parents, enseignants de français, éducateurs, formateurs. Il ne connaît pas une diffusion générale et ne peut être reçu, pour l’instant, que sur commande :
(FNAC, FORUM, Alapage et autres sites Internet, librairies, ou directement à l’Harmattan, 16 rue des Écoles, 75 005 Paris, diffusion.harmattan@wanadoo.fr ; http://www.editions-harmattan.fr).
Christian Montelle aura plaisir à répondre à vos questions sur ce mail :
moncri@wanadoo.fr
Contenus
Introduction : Les fils de la parole
I La lecture
Déchiffrer n’est pas lire
Constellations et réservoirs sémantiques
II L’oral et la parole
La langue
L’oral
La parole
III L’écoute : la lecture par l’oreille
Berceuses et enfantines
Réitération
IV Travail sur la voix
Respiration
Articulation
Orthoépie
Volume
Timbres et vibratos
Vitesse de débit et rythme
Prosodie et intonation
Sentiments, accents
Virelangue et vire-oreilles
Chant
V Construire sa parole
Les différents discours
Histoires drôles
VI La poésie
La poéticité
Poésie vivante
Pédagogie
VII Le théâtre
Quel théâtre ?
Le théâtre en scène
Un exemple de travail théâtral
L’école du spectateur
VIII Les textes fondateurs
Définition des textes fondateurs
Catégories et fonctions des textes de la tradition orale
IX Rôles des récits fondateurs
Acquisition de la langue et connaissance du monde
Construction du temps
Valeurs éthiques
Valeurs esthétiques
X Les contes
Définitions
Les catégories de contes et leurs fonctions
XI Autres textes de la tradition orale
Les autres récits : légendes, épopées, mythes
Les non-récits : proverbes, devinettes
XII Enseignants et enfants conteurs
Types et versions des contes populaires
Critères de choix
La pratique
Lire ou raconter des contes ?
Faut-il employer le passé simple à l’oral (et à l’écrit) ?
Choisir un texte
Mémoriser
Préparer la séance de contage
Oraliser et raconter
L’enfant-conteur