Nos enfants, cobayes de la psychiatrie ?
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
3 avril 2006
Parution 6 mars
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Nos enfants, cobayes de la psychiatrie ?
Enquête sur la médicalisation des problèmes de l’enfance
de PIERRE VICAN
Journaliste, écrivain
Éditions Anagramme, 192 pages, 17,90 €
LE PROJET NATIONAL DE DÉPISTAGE SYSTÉMATIQUE DES « TROUBLES COMPORTEMENTAUX » DES JEUNES ENFANTS – DÈS LA MATERNELLE – ET DE LEUR TRAITEMENT MÉDICAMENTEUX POUR RÉSOUDRE LE PROBLÈME SOCIAL DE LA DÉLINQUANCE, SOULÈVE LES PLUS VIVES INQUIÉTUDES EN FRANCE QUANT AU RESPECT DES DROITS DE L’HOMME.
Spécialiste des problèmes de santé et de bien-être, le journaliste indépendant Pierre Vican s’interroge sur la validité des notions psychiatriques appliquées aux enfants telles que le « TOP » – trouble oppositionnel avec provocation – (sic) ou l’« hyperactivité ». Il aborde avec clarté et précision les aspects éthiques relatifs au risque de manipulation comportementale et psychique des enfants par des psychostimulants qui sont des amphétamines. Il révèle que la composition de la Ritaline et du Concerta destinés à traiter le TDAH – trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité – est similaire à la cocaïne. Il dévoile les conséquences à long terme de cette chimiothérapie censée « rééquilibrer » le cerveau des élèves en difficulté scolaire ou dont le comportement est jugé « anormal ». Il s’inquiète de l’étonnante parenté entre l’actuel projet de prévention généralisée des déviances mentales dans les écoles et l’ancienne ambition eugéniste* d’avant-guerre.
Soumis à une batterie de tests élaborés sur la base des théories anglo-saxonnes de la psychiatrie neurobiologique, les enfants seront diagnostiqués – sans véritable examen médical – et selon des critères subjectifs largement remis en cause par la communauté scientifique internationale. La personnalité « pathologique » qui sera décelée conduira, à partir de six ans – et moins – à l’administration de psychotropes dont les effets délétères physiques et mentaux ne peuvent être ignorés. En outre, les enfants dont la personnalité sera considérée « non orthodoxe » risquent d’être fichés pour le reste de leur vie comme individus potentiellement asociaux ou criminels, dans un « carnet de comportement » annexé à leur dossier médical, un casier judiciaire avant la lettre.
De quoi s’inspire cette politique d’hygiène mentale que des milliers d’observateurs dénoncent dans une pétition nationale comme une volonté normalisatrice de la population infantile ? De références standardisées publiées dans le DSM – Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux – la « bible » de l’Association américaine de psychiatrie. Les fiches diagnostiques qui s’y trouvent décrivent des centaines de pathologies psychiques dont les bases ne reposent sur aucune preuve médicale mais dont l’existence… est votée à main levée lors de réunions professionnelles dites de « consensus » !
Pour ce courant de la psychiatrie « neuro-biologique », la valeur d’un enfant et son rôle futur dans la société sont déterminés par des processus biochimiques ayant pour siège le cerveau. Cette branche de la psychiatrie n’a jamais fourni la preuve scientifique des théories qu’elle avance ni des « pathologies » mentales qu’elle définit. Malgré cela et la multitude de ses contradictions internes, elle inspire les choix politiques des gouvernants en matière de santé publique et recommande chaudement la prescription de psychotropes dont les terribles effets sont reconnus depuis longtemps par le corps médical.
Pourquoi les difficultés d’apprentissage, de lecture et d’étude, qui ont toujours existé, sont-elles désormais classées dans la rubrique des troubles mentaux ? N’y a-t-il pas une dérive à l’américaine dans cette volonté de médicaliser dès l’âge de trois ans les comportements des enfants dont la majorité se révèle somme toute parfaitement normale ?
De mauvais diagnostics font courir des risques inconsidérés aux enfants
La lecture des critères du diagnostic du TDAH révèle combien les références psychiatriques utilisées pour traiter les jeunes élèves sont nébuleuses et subjectives. Voici trois exemples concernant les enfants, tirés du DSM : « (b) a souvent du mal à soutenir son attention au travail ou dans les jeux » ; « (c) a souvent l'air de ne pas écouter ce qu'on lui dit » ; « (f) parle souvent trop »… Quelle mère de famille ne reconnaîtrait pas chacun de ses enfants dans cette liste ? Ces critères simplistes auxquels s’ajoutent d’autres considérations aussi peu scientifiques, suffisent à étiqueter un enfant, sans autre examen, comme « hyperactif » et à le soumettre à la spirale infernale des cures de drogues que sont la Ritaline et les antidépresseurs.
Psychostimulants et antidépresseurs prescrits aux enfants : mêmes effets qu’une drogue dure
On découvre dans le livre fort bien documenté de Pierre Vican que les remèdes préconisés font l’objet de controverses virulentes dans les cercles scientifiques. On recommande chaleureusement des molécules considérées par de nombreux spécialistes comme extrêmement dangereuses. Leurs effets secondaires peuvent aller jusqu’à entraîner des phénomènes d’accoutumance et provoquer des lésions graves, notamment des accidents cardiaques, ainsi qu’aboutir à des automutilations, des décès, des tentatives de suicide et des passages à l’acte suicidaire. Ces risques sont passés sous silence, et l’on va de la simple interrogation à la perplexité, pour conclure avec l’auteur à une franche inquiétude sur le système dans lequel sont plongés les parents en recherche d’une solution pour leur enfant.
Les Nations Unies tirent la sonnette d’alarme
Le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies s’est penché en octobre 2005 sur l’abus des diagnostics des enfants et de l’administration à leur égard de drogues puissantes destinées à traiter le TDAH. Dans ses conclusions finales, on peut lire : « Le Comité est également préoccupé par les informations indiquant que le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) est mal diagnostiqué et qu’en conséquence on prescrit trop souvent pour le traiter des psychostimulants dont les effets délétères sont pourtant de mieux en mieux connus. […] »
Des enfants morts sous Ritaline
Le pédiatre Fred Baughman, membre de l'Académie américaine de neurologie, un des plus grands experts internationaux des troubles psychiques infanto-juvéniles, a témoigné en novembre 2001 à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Son rapport intitulé Procès du diagnostic et du traitement du TDAH et des troubles associés et de leurs traitements par des stimulants, est particulièrement poignant : « Les enfants dont je vais vous parler ne sont plus hyperactifs ou ne sont plus inattentifs, ils sont morts […] » annonce-t-il. Morts de quoi ? Du traitement par la Ritaline que leurs parents étaient contraints, par les services sanitaires des écoles, de faire suivre à leurs enfants, sous prétexte qu’ils étaient « hyperactifs ».
Exemples de questions soulevées dans ce livre :
• Les causes de l’hyperactivité sont-elles connues ou toujours ignorées des spécialistes de la psychiatrie infantile ?
• Sait-on que l’emploi de la Ritaline et des autres psychostimulants sur les élèves en difficulté n’améliore pas réellement les performances scolaires, contrairement aux affirmations des psychiatres qui les prescrivent ?
• Le méthylphénidate, molécule de la Ritaline, figure dans la liste officielle des substances prohibées du Code mondial antidopage. Le Modiodal, autre substance en cours d’étude et susceptible d’être utilisée chez les enfants, est l’excitant employé par des soldats de la Légion étrangère.
• Existe-t-il un rapport entre les violences et les tueries inexpliquées dans certaines écoles et la prescription de psychotropes aux élèves ?
• Quelles sont les origines des troubles psychiques infantiles couramment négligées par la pédopsychiatrie ?
• Quels remèdes naturels pour éviter les drogues psychiatriques ?
[*eugéniste, eugénisme : eu- (élément grec : « bien ») + genos : « gêne, race »].
Pierre Vican
pvican@wanadoo.fr
Posté par : Luthi Pierre-Alain le :
Hyperactivité Hyperactif Ritaline | Site web :
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