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Handicap - Un tiers des gens passant par l’agence Intégration pour tous trouve un poste stable.
serge guertchakoff
Publié le 16 mars 2005 sur la tribune de genève
Il y avait foule hier dans l'aula de la Fédération des entreprises romandes pour la journée «Emploi, Santé et Handicap: comment les entreprises peuvent-elles agir?» Organisée par la Fondation Philias à l'instigation du Département cantonal de l'action sociale et de la santé. L'occasion de rencontrer Clément Colliard, directeur d'une agence de placement très particulière: «Intégration pour tous» (IPT).
Clément Colliard. © S. Iuncker Gomez
«Nous nous occupons de favoriser l'intégration et la réinsertion professionnelle de toute personne atteinte dans sa santé», résume le directeur de cette fondation créée en 1972 par des chefs d'entreprise.
Présente dans quatre cantons romands, elle a mis sur pied un réseau de 5000 entreprises en Suisse romande, dont un millier sur le canton. Cela a permis à 80% des candidats suivis de bénéficier d'une mesure de réinsertion en entreprise. Un tiers des gens pris en charge – ils étaient environ 1350 en 2003 – ont été placés dans un poste stable et durable dans un délai de quatre à six mois.
Un beau succès si l'on tient compte du fait que 54% des gens dont IPT s'occupe ne travaillent plus depuis plus de deux ans et n'a pas de formation ou alors qu'une formation élémentaire. Pour bénéficier du savoir-faire d'IPT, il faut formuler «une demande de collaboration».
Dans un premier temps, un bilan socioprofessionnel est établi, puis, afin de monter un projet professionnel solide, la personne doit donner son accord pour que le conseiller d'IPT puisse prendre contact avec ses anciens employeurs et son réseau médico-social. «Nous faisons ensuite une synthèse qui est discutée avec le candidat.
»Après cela, le conseiller puise dans sa boîte à outils pour mettre en place un stage en entreprise et/ou un module de formation dans un de nos quatre ateliers: gestion du changement, raisonnement logique, «vers une nouvelle activité professionnelle» et atelier emploi.
Les deux premiers visent à restaurer une image positive de la personne, les deux derniers à la préparation à un retour à l'emploi.»Tout ce travail permet d'aboutir au moment où le conseiller décide que la personne est apte au placement. Puis la recherche active débute, avec l'appui du conseiller.»
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Une réelle alternative aux délocalisations
«Les entreprises que nous contactons veulent rester compétitives et donc choisissent de sous-traiter des activités à plus faible valeur ajoutée à des entreprises sociales telles que la Fondation Trajets, Pro, Clair Bois, l'association Réalise ou encore le Centre d'intégration professionnelle (CIP)», a indiqué hier Steeves Emmenegger, l'ancien directeur du Bureau de la Fondation Pro, durant l'un des débats.
Ensemble, ces entreprises sociales représentent approximativement 1000 places de travail. «Cette capacité de production est trop souvent méconnue, notamment auprès des entreprises nouvellement arrivées à Genève», a regretté Christophe Dunand, de l'association Réalise. «Nous sommes une réserve de main-d'œuvre locale, qui entre rarement en concurrence avec des entreprises classiques. Par exemple, nous sommes la dernière entreprise en Suisse romande à fabriquer encore des circuits imprimés», ajoute Serge Lançon, directeur au CIP.
Et Ghislaine Jacquemin, directrice des ressources humaines chez Caran d'Ache d'insister: «Offrir des places de stage permet de leur donner la possibilité de remettre le pied à l'étrier.» (sg)