Je désirerais échanger avec des personnes ayant fait l'atelier de réinsertion dans la vie active (ARVA). d'avance merci et meilleures salutations.
genève Suisse
voir ce site http://www.fer-ge.ch/publications/entreprise_romande/dossiers/handicapes/readaptation.shtml Le Centre d'intégration professionnelle, établissement de droit public autonome rattaché au Département genevois de l'action sociale et de la santé, a été créé en 1952. Il fête donc cette année son jubilé. En collaboration avec les entreprises, il soutient les personnes handicapées sur le chemin de l'intégration professionnelle. "Procurer aux personnes handicapées (physiquement, psychiquement ou socialement) un travail adapté, valorisant et productif: le cœur en plus." Voici en une phrase résumée la mission du Centre d'intégration professionnelle (CIP). Quelques mots qui cachent une organisation complexe et évolutive, composée de divers services conçus pour aider spécifiquement plusieurs publics-cible. "Nos activités se répartissent aujourd'hui en deux grandes familles: la réadaptation professionnelle, dont l'objectif est de placer les personnes dans le circuit économique traditionnel, et les ateliers protégés, qui permettent aux bénéficiaires d'une rente invalidité d'exercer une activité professionnelle dans un cadre de travail adapté à leur handicap", explique Serge Lançon, directeur adjoint du CIP. Dans les deux cas, le CIP adopte la même approche: observation et valorisation des capacités de la personne en vue de son orientation vers une activité professionnelle adaptée. Cette démarche est suivie de cas en cas d'un plan de formation et, lorsque cela s'avère possible, d'un suivi de placement en entreprise (stages ou contrat à long terme). "L'idée est que toute personne doit pouvoir réintégrer, même partiellement, le marché du travail", poursuit Serge Lançon. Réadaptation professionnelle Ce secteur accueille des gens de passage envoyés au CIP par l'Assurance invalidité (AI), l'Hospice général ou, plus récemment, par l'Office cantonal de l'emploi (voir ci-dessous l'Atelier de réinsertion professionnelle ARP). Il se distribue en plusieurs services: 18-28: pour les jeunes en rupture affective ou sociale, envoyés par l'AI ou le Tribunal des mineurs. Cette structure accueille, pour des durées de trois mois à deux ans (selon le mandat de l'AI), une quinzaine de jeunes gens entre 15 et 28 ans. "Le système d'enseignement scolaire ne leur a pas permis d'évoluer. Ils souffrent de lacunes souvent substantielles dans les connaissances de base". Le but de ce stage consiste à déterminer les capacités de formation de chacun, puis à les orienter vers une formation adaptée (préapprentissage, apprentissage, placement direct ou ateliers protégés). Ces jeunes suivent également un programme de développement socio-éducatif (activités physiques, créatives, artistiques, etc.). "60% d'entre eux vont finalement réussir leur scolarité et décrocher un CFC. Les autres pourront travailler dans les ateliers protégés". OSER (Observation - Stages -Evaluation - Réinsertion): ce groupe accueille pour une durée de trois mois une vingtaine de personnes âgées de quarante à cinquante ans environ, qui sont en cours de demande pour une rente AI. "Notre but n'est pas de prouver que ces personnes ont besoin d'une rente, mais, par l'observation de leurs capacités de travail, de leur permettre autant que possible de reprendre confiance en eux, de les orienter et de les réinsérer dans un domaine professionnel" précise Serge Lançon. Pour les cas où la réinsertion est jugée possible, le CIP s'occupe du placement en stages en entreprise ou oriente les personnes vers l'atelier APAIL (Atelier de préparation à une activité industrielle légère: reprise d'un rythme de travail "normal" en effectuant des travaux de sous-traitance industrielle et de menuiserie) pour une période d'entraînement au travail en vue d'un placement ultérieur. Certains devront changer de métier. "Ils peuvent suivre chez nous une formation en horlogerie d'une durée d'un an (préapprentissage) puis de trois ans (apprentissage), dispensée par des professionnels de la formation horlogère et débouchant sur un CFC (horloger praticien, option décolletage). Nous formons entre 4 et 6 horlogers chaque année. Ils sont souvent embauchés avant même de sortir de chez nous! Nous offrons cette formation car elle correspond à une demande du marché. Dans le passé, nous avons également proposé des formations en électronique et dans le dessin en bâtiment, mais les débouchés étaient insuffisants: nous les avons donc abandonnées." COPAI (Centre d'observation professionnelle de l'Assurance invalidité): cette structure offre une quinzaine de places à des personnes envoyées par l'AI. "Le COPAI ressemble à l'OSER. Mais ici les personnes se dirigent plus sûrement vers une rente. Le but, c'est d'aider l'AI à y voir plus clair sur la capacité de travail du candidat." Au terme des 4 à 8 semaines de ce stage, si une capacité de travail, même partielle, est décelée, le candidat est placé en stage en entreprise. ARVA (Atelier de réinsertion dans la vie active): "Ce groupe accueille des personnes envoyées par l'Hospice général. Elles sont en rupture sociale. Nous les aidons, trois mois durant, à renouer des relations sociales et à reconstruire un projet de vie". La tâche du CIP ne va pas jusqu'au placement de ces personnes en entreprise, mais consiste à définir, pour l'Hospice général, leurs capacités d'apprentissage et d'intégration sociale. Enfin, tout ce mécanisme est complété par les services DEMO-FORCE (Département d'enseignement de modules de formation certifiées, qui permettent d'augmenter les chances de placement, que ce soit en entreprise ou en apprentissage) et ESPACE (aide au placement en entreprise). Quelque 600 personnes passent chaque année dans le secteur réadaptation professionnelle. Plus des deux tiers retrouvent un travail. Les ateliers protégés "Au début, ces ateliers ne devaient accueillir que des personnes souffrant d'un handicap physique assorti d'une problématique psychique. Depuis une vingtaine d'années, la situation a peu à peu évolué: aujourd'hui, le handicap psychique prédomine et la population rajeunit." remarque Serge Lançon. Les personnes en ateliers protégés sont toutes bénéficiaires d'une rente AI; leur présence relève d'une démarche volontaire; elles sont sous contrat de travail avec le CIP, la majorité pour des temps partiels. De plus, elles passent avec le CIP un contrat de progrès, destiné à favoriser le développement de leurs compétences et leur autonomie en vue d'un éventuel retour dans le cycle économique normal. "Nos employés et employées continuent de toucher leur rente, pour autant que leurs gains, au sein des ateliers, ne dépassent pas un certain seuil", précise Serge Lançon. Le secteur des ateliers protégés groupe quelque vingt-cinq métiers (édition, imprimerie, reliure, mise sou pli, conditionnement, menuiserie, électricité et électronique, serrurerie, etc.) et emploie 160 personnes. Les ateliers protégés doivent être productifs et rentables (socialement et économiquement): de fait, ils dégagent un chiffre d'affaires d'environ trois millions de francs par an et une marge positive, entièrement reversée à l'Etat. "Nous ne pratiquons pas de dumping salarial et facturons nos prestations aux prix du marché" rassure Serge Lançon. "Pour l'ensemble de nos activités, nous développons des partenariats - et non une concurrence - avec les entreprises." Le dernier-né des services du CIP se préoccupe de chômeurs "L'Atelier de réinsertion professionnelle (ARP) est le résultat de plus de trois ans de travail entre l'Office cantonal de l'emploi, le Service logistique des mesures du marché du travail, l'Hospice général, l'atelier ARVA et la direction du Centre d'intégration professionnelle" annonce Philippe Rochat, directeur du CIP. Ce nouveau service - un concept novateur en Suisse dans le cadre de l'assurance chômage - est destiné aux chômeurs qui connaissent des difficultés prononcées à re-trouver un poste sur le marché du travail. Des personnes qui ont totalement perdu confiance en elles, qui n'arrivent plus à s'imposer d'horaires, qui sont en rupture sociale grave. Elles passeront, par groupes de seize au maximum, de six à trente-six semaines au sein de l'ARP. Les six premières semaines sont consacrées à établir un bilan des capacités globales de chaque personne (capacités physiques, intellectuelles, sociales) et à rechercher une orientation professionnelle. Les candidats passent ensuite de six à douze semaines en atelier de ré-entraînement au travail, complétées éventuellement par des modules de formation (DEMO-FORCE du CIP). Enfin, le placement en stages et dans le circuit économique normal (service ESPACE) occupe les douze dernières semaines. Un mécanisme, financé par le Fonds de compensation du chômage, qui coûte cher. Mais le jeu en vaut la chandelle. "Nous espérons faire sortir du chômage 40% des personnes qui passent par l'ARP", commente Christian Nouveau, secrétaire général au DEEE. Cela représente, selon Olivier Nussbaum, du seco, une économie de 400 000 francs sur trois ans. Mais, pour autant, toutes ces personnes ne seront pas financièrement indépendantes: "Sortir du chômage, dans ces cas-là, c'est aussi, pour 10% d'entre elles, entrer à l'AI" précise Aldo Tacchini, directeur de l'ARP et membre du Conseil de direction du CIP.