Le stress de la vie quotidienne des femmes de 30 à 45 ans peut facilement faire basculer dans la dépression. Or le premier signe est la baisse de la libido. Heureusement, pour que la vie sexuelle ne subisse pas les effets d'un rythme de vie trop chargé, quelques trucs existent.
[Marie-Gaëlle Le Perff] - Sophie court toute la journée. Entre
ses enfants, son boulot, les courses, il lui est difficile d'être une super
amante le soir venu. Rien de grave, elle est simplement fatiguée une fois que
tout est en ordre et n'a plus assez d'énergie pour ressentir du désir.
Métro, boulot… libido dodo
Ce portrait ressemble à celui de très nombreuses femmes. "Qui n'est pas passé
par là, s'interroge la sexologue Marie-Hélène Colson. C'est un motif très
fréquent de consultation. Ce sont en général des femmes de 30 à 45 ans,
actives, habitant dans une grande ville, ayant deux enfants en bas âge et une
maison à tenir. En général, elles ne comprennent pas d'où vient leur manque de
goût pour les relations sexuelles, pourquoi elles ne jouissent plus qu'une fois
sur trois".
En fait, la fatigue et une dépression latente face à de nombreuses obligations
entraînent une perte de désir ou des difficultés à atteindre l'orgasme. Quant
au stress, chacun est capable de s'adapter à un ou deux événements
émotionnellement forts : un mariage, un deuil… Mais lorsqu'ils s'accumulent en
quelques mois, il est impossible de faire face. Le stress devient alors la
porte d'entrée vers la dépression. Pourtant, "l'état de stress ou de dépression
à l'origine de la baisse de libido n'est presque jamais perçue par les femmes.
Elles ne font pas le lien entre leur mode de vie trépidante et trop exigeante
avec leurs difficultés sexuelles", remarque la spécialiste.
Quelques astuces pour sortir du stress
Pour s'en sortir lorsque la situation n'est pas trop grave, il existe quelques
trucs. D'abord prendre conscience que l'on ne peut pas être une super-woman,
être au top sur tous les fronts. Cela permet de faire d'une pierre deux coups :
ainsi la femme devient plus tolérante avec elle-même, s'impose moins de
contraintes, de plus elle se dégage aussi du temps pour moins courir, donc être
moins stressée et fatiguée. Dans la pratique, il faut choisir un domaine où
l'on acceptera d'être moins impliquée. Pour l'une, il s'agira de moins
consacrer de temps au ménage chez soi, pour l'autre ce sera de partager des
taches avec son conjoint.
Un autre truc lorsqu'il y a perte du plaisir est d'accepter de se recentrer sur
son couple, de prendre du temps pour cela. "La femme a besoin de temps partagé
avec son conjoint avant d'avoir une relation sexuelle. Laisser les enfants et
partir en amoureux pour un week-end est une bonne amorce", suggère le Dr
Colson. Difficile en effet de passer à l'acte le soir si le mari lâche la
télécommande pour plonger dans le lit.
De nombreux antidépresseurs diminuent l'accès au plaisir
Lorsque la dépression est plus importante, les trucs n'ont plus d'utilité et il
faut recourir le plus souvent à des médicaments antidépresseurs. Or ces
substances ont pour la plupart des effets négatifs sur la libido. La majorité
diminue l'accès au plaisir, certains chez la femme gênent la lubrification,
d'autres encore font les deux à la fois.
Bref, la libido déjà diminuée par la dépression est encore aggravée par son
traitement. "Il est important de mettre des priorités, avertit la spécialiste.
Il faut d'abord soigner la dépression qui est la cause. Quand la personne aura
retrouvé son élan vital, alors on pourra l'aider à reprendre sa sexualité".
Le premier signe de toute dépression, chez la femme comme chez l'homme est une
diminution de la libido. Pensez-y !