14.02.06: Nyon
- Un lieu protégé permet aux enfants de garder le contact avec leurs
parents
Introduits il y a une dizaine d’années en Suisse romande, les Points
rencontres, qui avaient le statut de fédération et fonctionnaient
surtout avec le bénévolat, ont été récemment intégrés à la Fondation
Jeunesse et familles, suite à une requête du Service cantonal de
protection de la Jeunesse.
Trois lieux dans le canton de Vaud (Lausanne, Nyon et Yverdon) et
bientôt un quatrième dans l’est vaudois, offrent un espace pour le
maintien de la relation enfants-parents en situation de séparation,
mais uniquement lorsqu'il n’y a pas d’autre alternative, ou pour
protéger l’enfant. Une centaine de cas sont suivis simultanément.
A Nyon, entre dix et vingt-cinq familles transitent le week-end par
les locaux des Classes Tartines, mis à disposition de la fondation
par la commune. Et nous n’arrivons pas à absorber toutes les
demandes, relève Jean-Yves Tharin, directeur général de La Fondation
Jeunesse et familles.
L’accès au Point rencontre se fait sur ordonnance judiciaire
exclusivement. Des professionnels assurent l’accompagnement et le
suivi de ces rencontres. Les familles se retrouvent deux fois par
mois.
Le parent qui a la garde de l’enfant, amène l’enfant au Point
rencontre où il est accueilli et quinze minutes plus tard l’autre
parent arrive, afin d’éviter que les ex-conjoints se croisent. Selon
la gravité de la situation, les possibilités de visite diffèrent.
Soit l’enfant reste avec son père ou sa mère à l’intérieur des
locaux pour une durée de deux heures au maximum, soit il peut sortir
pour trois heures avec le parent qui a le droit de visite, mais sans
l’accompagnement des spécialistes, soit encore l’enfant a la
possibilité d’aller passer une nuit avec son autre parent, explique
Christine Boillod Martin, coordinatrice du Point rencontre de Nyon.
Ce service est un intermédiaire quand il n’existe pas d’autre
solution de rencontre, notamment lors de situation conflictuelle
grave lors d’une séparation et lorsque la relation parent-enfant est
coupée, mais aussi en cas de soupçons d’abus et que la justice
estime l’enfant en danger. Nous ne sommes pas un lieu de médiation
familiale ou conjugale ajoute la coordinatrice. Notre but est
uniquement de protéger l’enfant et ce qui se vit ici est
confidentiel. Nous ne travaillons pas en réseau.
Pour François Félix, assistant social auprès des écoles nyonnaises,
ce lieu neutre permet à l’enfant de garder un lien avec le parent
qui a le droit de visite, car même si la situation est extrêmement
grave, ce lien doit être sauvegardé si l’enfant le souhaite.
La Fondation Jeunesse et familles, reconnue d’utilité publique est
financée presque essentiellement par le canton et a pour mission le
soutien des enfants en danger dans leur développement, ceux qui ont
des difficultés d’intégration sociale ou familiales, mais elle aide
aussi des adultes.
Trois foyers hébergent trente enfants dans la région
La Fondation Jeunesse et familles chapeaute sept unités
d’hébergement réparties dans le canton de Vaud, dont L’Aube-Claire à
Nyon, Le Foyer de Founex, plus connu comme Le Nid et le Foyer de
Lully-sur-Morges. Quelque
75 enfants et adolescents âgés de 0 à 18 ans y sont placés. Chaque
foyer peut recevoir une dizaine de placements et ces derniers
doivent être le plus court possible. Ces jeunes sont issus de
familles précarisées, soit sont enfants de toxicomanes. Souvent les
enfants vont bien suivent leur scolarité normalement, mais c’est
dans leur milieu d’origine qu’il y a des difficultés, note Jean-Yves
Tharin, directeur général de la fondation. Des petits délinquants
peuvent aussi être placés, mais ils représentent une minorité. A
Lully, deux mères et leur bébé qui rencontrent des difficultés de
vie ou qui font des dépressions post-partum peuvent également être
accueillis. L’encadrement dans tous ces endroits est assuré par des
éducateurs spécialisés.
> Autres services
La Fondation Jeunesse et familles dispose de différents autres
secteurs d’accueil:
L’Aemo, l’action éducative en milieu ouvert avec quatre antennes
dans le canton, dont une à Nyon. Ce service suit jusqu’à 560 cas,
mais les interventions sont limitées dans le temps.
L’ADJ, l’accueil de jour spécialisé pour les enfants de
6 à 12 ans en dehors des heures d’école.
Violence et famille, qui propose une aide à celui qui est violent
envers ses proches.
Marie-Léa Collardi
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