Source : Internet-Actu, le 31/07/2005 à 10h07
Pour Rémy Oudghiri, directeur du département "tendances et prospective" au sein de l'institut et interviewé par Libération, cette génération élevée à l'internet et aux jeux vidéo, a de nouvelles valeurs :
"Premier enseignement, la gratuité devient un fait accompli, massif et sans doute irréversible. Elle se pratique dans l'échange de fichiers musicaux ou de films, l'information, la consommation à outrance d'outils de communication en ligne comme les blogs ou la messagerie instantanée. Autre nouveauté, l'absence d'intermédiaires. La communication est directe et instantanée comme à travers les chats, les sites de stars ou de marques, etc. L'information va se chercher directement à la source. Corollaire de ce basculement vers les réseaux comme nouveau média dominant et qui détrône la télévision à partir du collège, la vitesse. Tout va toujours plus vite, plus loin et en temps réel. Enfin ce nouveau monde est celui de la dématérialisation généralisée : dans les relations humaines, la consommation de biens culturels, le troc en ligne, etc. Le virtuel au sens de ce qui se passe sur les réseaux prend autant d'importance que le réel."
Une tendance qui se confirme même auprès des préscolaires. Wired rappelle également que 33 % des enfants de 3 à 5 ans ont déjà utilisé l'internet et que l'une de leur activité préférée serait d'écrire des mails ou d'envoyer des messages instantanés à leurs grands-parents.
De là à ne voir que les apports positifs des nouvelles technos, il n'y a qu'un pas, que tente de franchir cette étude réalisée par l'organisation non gouvernementale Children's Partnership. Selon les auteurs, les apports de l'utilisation des TIC pour les enfants permettraient d'améliorer leur santé, leur réussite scolaire et professionnelle et leur participation à la vie de la communauté. Cependant, selon le rapport, les enfants de famille à faibles revenus qui bénéficient de l'internet le consomment plus que les enfants de famille à hauts revenus et semblent, dans certains cas, s'en servir pour compenser leurs lacunes.
S'intéressant à la "crise de l'autorité" souvent pointée du doigt, et dont l'usage des technologies serait à la fois un signe et un facteur aggravant, les sociologues d'Ipsos parviennent de leur côté à une conclusion nuancée : les préados ont gagné "l'autonomie et le pouvoir d'agir", mais ils ne sont "pas rebelles, car conscients que la réussite passe par l'intégration au système", voire même en demande d'une autorité sous la forme d'un véritable "coaching".