Les sites sur la grippe aviaire
Les infos
Sur 24 heures:
http://www.24heures.ch/vqhome/le_journal/suisse/grippe_aviaire_question-reponses.html
http://www.24heures.ch/vqhome/le_journal/nos_dossiers/grippe_aviaire.html
Infos en France:
http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/grippe_aviaire/sommaire.htm
La grippe aviaire est une infection due à un virus de la
famille des Orthomyxoviridae qui comprend plusieurs genres (ou types) dont
Influenzavirus A. Celui-ci est divisé en sous types parmi lesquels les
sous-types H5 et H7. Cette infection peut toucher presque toutes les espèces
d’oiseaux, sauvages ou domestiques. Elle peut être fortement contagieuse
surtout chez les poulets et les dindes, et être susceptible d’entraîner une
mortalité extrêmement élevée dans ces espèces. Le virus Influenza aviaire peut
éventuellement infecter d’autres espèces animales comme le porc et/ou d’autres
mammifères.
Le virus de la grippe aviaire, lorsque la souche est hautement pathogène, peut
se transmettre exceptionnellement à l’homme, comme cela a été observé pour le
virus influenza A/H5N1 à Hong Kong en 1997 et en février 2003 ou, plus
récemment, au Vietnam où des foyers de virus aviaire ont été observés fin 2003.
Des cas de transmission à l’homme du virus influenza A/H7N7 ont été également
été observés aux Pays-Bas au printemps 2003. La transmission s’effectue lors de
contacts fréquents et intensifs avec des sécrétions respiratoires ou des
déjections d’animaux infectés. Une transmission du virus aviaire à l’homme
risque de favoriser des échanges de matériel génétique entre les deux virus
chez une personne déjà contaminée par le virus de la grippe humaine. Un tel
réassortiment génétique entre ces deux virus pourrait engendrer l’apparition
d’un nouveau type de virus susceptible de s’adapter plus facilement à l’homme.
Ce mécanisme faciliterait ainsi la transmission inter humaine de ce nouveau
type de virus qui pourrait diffuser sur un mode épidémique voire pandémique,
comme cela s’est vu dans le passé.
Chaque foyer de grippe aviaire animale nouvellement identifié nécessite que
soient mises en œuvre par les autorités sanitaires des pays affectés des
mesures ayant pour objectifs d’éviter toute exposition au virus et d’éradiquer
la maladie. Les stratégies de lutte contre l’influenza aviaire reposent
essentiellement sur le diagnostic, l’hygiène, l’éducation, la quarantaine et la
réduction de la taille des élevages (politique d’abattage massif).
Epidémie de grippe aviaire au Pays Bas et en Belgique de février à mai 2003
Une épidémie de peste aviaire a sévi dans des
exploitations avicoles de certaines régions des Pays bas et en Belgique au
printemps 2003. Au Pays-Bas, une transmission du virus influenza A/H7N7 à
l'homme a été observée dans plus de 80 cas. Une transmission inter humaine de
type intra-familiale a par ailleurs été observée chez trois personnes.
Cette épidémie a entraîné la mise en alerte, au niveau européen, du réseau de
surveillance de la grippe. Les différentes recommandations et mesures qui
avaient été élaborées en cas d’apparition de cas sur le territoire national afin
de prévenir et de limiter la transmission du virus aviaire à l'homme (mesures
d'hygiène, de protection individuelle et collective) sont les suivantes :
- Conduite à tenir devant un foyer d'influenza aviaire à virus hautement pathogène et à risque établi de transmission humaine lors d'une épizootie en France ou dans les régions limitrophes (actualisation février 2005)
- Avis relatif aux recommandations de prévention de la transmission du virus A/H7N7 à l'homme (5 mai 2003)
- Avis du Conseil Supérieur d'hygiène publique de France (16 mai 2003)
- Communiqué de presse du 26 avril 2003
LES VIRUS DE LA GRIPPE
Décrite dès l'Antiquité et au Moyen-Age, la grippe a été identifiée comme une cause d'épidémies au fil des siècles. Si l'on ne sait pas vraiment quand les virus sont apparus chez l'homme, on est aujourd'hui en mesure d'expliquer l'origine et la cause de la ré-émergence périodique des pandémies de grippe.
Un virus très variable.
La grippe est due à trois groupes de virus, A, B et C. Tandis que le virus de type C est relativement stables, les virus de type A et B évoluent sans cesse.
Un premier mécanisme de
variation est appelé glissement antigénique : des mutations de gènes
codant pour des protéines de surface provoquent des modifications mineures du
virus. Le nouveau variant reste très proche du précédent, si bien que
l'immunité conférée par une grippe contractée précédemment protégera contre le
nouveau variant.
Cependant l'accumulation de ces modifications entraîne une différence
antigénique qui aboutit à une moindre reconnaissance du nouveau virus par les
systèmes immunitaires qui ont rencontré ces virus dans le passé. Ce phénomène
impose le changement des souches vaccinales plus ou moins régulièrement.
L'aspect progressif de ces changements explique que la plupart des épidémies
sont souvent mineures ou de moyenne importance.
Pour les virus de type A,
il existe un deuxième phénomène de variation, appelé cassure, qui peut
être plus grave. Des changements radicaux des protéines antigéniques du
virus, avec le remplacement d'une protéine par une autre, donnent naissance à
un nouveau virus, totalement différent de celui qui circulait jusque-là.
Brutalement ce nouveau virus apparaît et gagne tous les continents. C'est la
pandémie. L'immunité pré-existante ne protège pas et un vaccin préparé avec
les souches précédentes est inefficace.
C'est ainsi que de nouveaux virus sont apparus, causant des pandémies
dramatiques : grippe espagnole en 1918 (40 millions de morts), grippe
asiatique en 1957 (4 millions de morts) et grippe de Hong Kong en
1968 (2 millions de morts).
Une cassure impliquant le gène de la protéine majeure de surface du virus,
l'hémagglutinine, constitue le point de départ d'une pandémie potentielle, après
laquelle une période de circulation dans l'espèce humaine s'installe avec des
épidémies saisonnières "normales".
Depuis vingt-cinq ans, les virus en circulation sont des descendants du virus
Hong-Kong (1968). Les vaccins légèrement modifiés chaque année sont efficaces.
A ces deux mécanismes, il faut ajouter la possibilité de ré-émergence d'un virus ancien. Ainsi, un sous-type disparu depuis 1957 est réapparu en 1977 causant "l'épidémie de grippe russe" et les virus qui en sont dérivés circulent toujours aujourd'hui..
Un virus qui vient des oiseaux
Où dorment ces virus
pendant des années ?
Sans doute chez les animaux et notamment les porcs et les oiseaux. Les
oiseaux sont vraisemblablement l'hôte original des virus de la grippe : ils
servent de réservoirs à tous les sous-types de virus A. Les réservoirs
animaux jouent un rôle important dans l'apparition de nouveaux virus chez
l'homme. L'exemple le plus documenté est l'apparition du virus de Hong Kong
en 1968. Ce nouveau virus s'est rapidement étendu aux pays voisins puis au monde
entier en l'espace d'une année. Les virus humains qui circulaient seuls depuis
1957 appartenaient au sous-type A (H2N2). Deux gènes dont un gène majeur ont
alors été remplacés par leurs équivalents de virus aviaires : H3 a remplacé H2.
Les pandémies de grippe prennent souvent naissance en Extrême-Orient où la population très dense vit en contact étroit avec les animaux. L'élevage conjoint du porc et du canard favorise le passage du virus de l'animal à l'homme. Les canards domestiques sont contaminés par des canards sauvages migrateurs. Les porcs respirent de grandes quantités de virus aviaires. Si le porc est également contaminé par un virus humain, un virus hybride peut apparaître. Ensuite, les fermiers sont contaminés par voie respiratoire par le nouveau virus. Après quelques mutations, le virus s'adapte à l'homme et commence à se répandre dans la population.
Les virus grippaux des oiseaux constituent un gisement de gènes viraux. On pensait jusqu'à récemment que ces virus n'infectaient pas l'homme mais pouvaient infecter le porc, que des virus humains peuvent aussi contaminer. Le porc semblait être l'intermédiaire obligatoire entre l'oiseau et l'homme. L'épisode de "la grippe du poulet" survenu à Hong-Kong en 1997 a cependant montré que des virus aviaires pouvaient directement provoquer des cas humains de grippe, parfois sévères : 18 personnes furent touchées dont 6 décédèrent. Le même virus aviaire (H5N1) infecta en 2003 deux autres personnes dont une mourut, toujours à Hong Kong. Deux cas en 1999 et un en décembre 2003 ont encore été recensés dans cette ville, mais dûs à un autre virus aviaire A(H9N2). Un troisième virus aviaire A(H7N7) a provoqué la mort d'un vétérinaire et touché 83 personnes aux Pays-Bas en avril 2003.
* bilan OMS au 29 septembre 2005, depuis janvier 2004. Ces cas humains sont apparus en trois phases : de janvier à mars 2004 (35 cas, dont 24 mortels), d'août à octobre 2004 (9 cas, dont 8 mortels) et de décembre 2004 à aujourd'hui (72 cas, dont 28 mortels). |
A l'Institut Pasteur
L'Unité de Génétique
moléculaire des virus respiratoires, dirigée par Sylvie van der Werf à
l'Institut Pasteur à Paris, est également Centre National de Référence pour la
grippe (France-Nord) et Centre Collaborateur de l'OMS de référence et de
recherche sur les virus de la grippe et d'autres virus respiratoires. Plusieurs
instituts du Réseau International des Instituts Pasteur en Asie sont impliqués
dans la surveillance de la grippe aviaire dans cette région du monde.
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Septembre 2005
Sommaire du dossier Les virus émergents
Voir aussi :
La grippe sous haute surveillance à l'Institut Pasteur
(dossier, septembre 2002)
Centre National de Référence de la grippe (France-Nord)
(extrait du dossier Les Centres Nationaux de Référence à l'Institut Pasteur)
(extrait du dossier Les Centres Collaborateurs de l'O.M.S. à l'Institut Pasteur)
Le Centre National de référence de la Grippe pour la région Antilles-Guyane
(extrait du dossier Les Centres Nationaux de Référence à l'Institut Pasteur)
L'Institut Pasteur est une fondation privée à but non lucratif dédiée à la recherche biomédicale, à la santé publique et à l'enseignement. Près de 2600 personnes travaillent sur son campus à Paris, où une grande partie des recherches est axée sur les maladies infectieuses. Son budget dépend de la générosité du public : pour aider la recherche à l'Institut Pasteur, consultez nos pages "dons et legs".
LA GRIPPE AVIAIRE
Qu'est-ce que la grippe aviaire?
La grippe
aviaire est une infection provoquée par des virus grippaux de type A,
et en particulier les sous-types H5, H7 et H9. Cette infection peut toucher
presque toutes les espèces d'oiseaux, sauvages ou domestiques.
Elle est généralement asymptomatique chez les oiseaux sauvages,
mais peut devenir fortement contagieuse et entraîner une mortalité extrêmement
élevée dans les élevages industriels de poulets et de dindes,
d'où le nom de peste aviaire. Le virus influenzae aviaire peut parfois infecter
d'autres espèces animales comme le porc et d'autres mammifères.
Le virus de la grippe aviaire H5N1 a été repéré pour la première fois en 1997,
lors d'une épidémie à Hongkong. Il avait alors causé la mort de six personnes.
Il est réapparu fin 2003, provoquant d'abord des épizooties chez les volailles
dans plusieurs pays d'Asie, suivies des premiers cas humains.
Voir :
la
menace de la grippe aviaire
Quels risques présente le virus en France et dans le monde ?
A l’heure
actuelle, dans tous les cas avérés les personnes étaient en contact direct avec
des volailles infectées et aucun cas de transmission entre humains du
virus H5N1 n’a encore été mis en évidence. Alors pourquoi redouter une
épidémie ? Parce que tous les facteurs sont aujourd’hui réunis pour que le
risque perdure. En effet, la propagation de l’infection chez les oiseaux
augmente la probabilité de l’apparition d’un nouveau virus grippal dans la
population humaine .
Comme tous les virus grippaux de type A, le sous-type H5N1 a une grande capacité
à muter au cours du temps, mais aussi à échanger ses gènes avec
des virus grippaux appartenant à d’autres sous-types infectants d’autres
espèces.
Comment un changement soudain de sous-type peut-il survenir? Deux cas sont
envisageables.
- La première possibilité serait que la circulation de la population humaine
d’un sous-type s’arrête pendant plusieurs années, mais que le virus
reste présent dans une population animale. Dans ce cas, si la
population animale est en contact direct avec un être humain elle pourra alors
lui transmettre à nouveau le virus. Par exemple, le sous-type H1N1 qui a
provoqué la grippe espagnole, a disparu de la population humaine vers 1957.
Pourtant, il est resté présent chez le porc, ce qui lui a permis de réapparaître
chez l’homme 20 ans plus tard en 1977.
- La seconde possibilité est qu’un sous-type soit nouvellement créé par
réassortiment génétique. Il se produit lors d’une co-infection d’un
hôte par deux virus différents, qui dans le cas qui nous intéresse seraient un
virus aviaire et un virus infectant les mammifères (et donc l’homme). Au sein
d’une même cellule, les deux virus vont se multiplier, faisant ainsi de
nombreuses copies de leurs génomes. Lors de l’assemblage des nouveaux virus, des
virus mosaïques ayant incorporé aléatoirement des segments de
génome de l’un et de l’autre des virus parentaux seront formés. Si ce nouveau
virus possède des segments H5 et N1 propres au virus aviaire, il
échappera complètement à la reconnaissance du système immunitaire
humain. S’il possède également des gènes qui lui permettent de se multiplier
efficacement chez les mammifères, il aura alors la capacité de se transmettre
d’homme à homme aussi efficacement que la grippe « classique ».
L’apparition d’un virus grippal appartenant à un sous-type viral totalement
inconnu de la population humaine comme H5N1 rend inefficace la mémoire
immunitaire de la population générale générée au cours des épidémies
saisonnières dues aux virus grippaux classiques (actuellement H3N2 et H1N1).
Ceci est en faveur d’une dissémination rapide et mondiale du virus répondant à
la définition de pandémie.
Il reste cependant une inconnue : ce virus pandémique n’existe pas
encore, et personne ne peut prédire sa virulence chez l’homme.
Sera-t-il aussi mortel que celui de la grippe espagnole ou sera-t-il semblable à
celui de la grippe asiatique (H2N2) de 1957 dont le taux de mortalité n’excéda
pas celui de la grippe classique. Il est à noter que le nombre des victimes de
cette grippe classique se compte en centaine de milliers chaque année de part le
monde.
Le dispositif de veille en France et dans le monde
Face au
risque d’une possible pandémie grippale, l’Organisation mondiale de la santé
(OMS) demande que chaque pays se prépare au mieux à cette redoutable
éventualité.
L’OMS souligne
l’importance de surveiller l’apparition de flambées dans les
populations de volailles et d’oiseaux migrateurs et les maladies respiratoires
chez les sujets exposés à des volailles infectées, de prendre rapidement les
mesures de lutte de la FAO et de l’OIE et d’identifier les virus dans les
laboratoires de référence. L’expansion géographique du virus est en effet une
source d’inquiétude car elle augmente les risques d’exposition de l’être humain.
En
France, L’Institut de veille
sanitaire (InVS), établissement public de l’Etat, placé sous la
tutelle du ministère des Solidarités, de la Santé et de la Famille, a pour
mission de surveiller l’état de santé de l’ensemble de la population, et d’alerter
les pouvoirs publics en cas de menace pour la santé publique.
Dans le cadre du plan de lutte contre une pandémie grippale, la Direction
générale de la santé a demandé à l’InVS d’estimer l’ampleur qu’aurait un tel
événement en France et d’estimer l’impact épidémiologique de différentes
stratégies de lutte.
La Direction générale de la santé (DGS) a élaboré un plan gouvernemental de lutte. (http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/grippe/pandemiegrippale_plan.pdf). Que les cas humains détectés à l’étranger soient ou non associés à une épizootie, un certain nombre de mesures sont à prendre à ce niveau d’alerte, notamment pour détecter le plus précocement possible l’éventuelle introduction du virus en France.
La cellule d’aide à la décision décrite dans le cadre général du plan est
activée. Elle est pilotée par la DGS. Elle a un
rôle d’expertise, sa composition est limitée aux experts et aux autorités
techniques. Il lui revient notamment de :
• recueillir et d’analyser les données épidémiologiques,
• proposer toute mesure utile de mobilisation des réseaux de surveillance, afin
de doter le ministre du meilleur niveau de connaissance possible sur le profil
et la progression du virus. Elle a également une mission de conseil en matière
d’utilisation des thérapeutiques et de stratégie vaccinale.
A l'Institut
Pasteur,
le
Centre
National de Référence (CNR) des virus Influenzae (Région Nord) est aussi un
centre collaborateur du Réseau H5 de l’OMS. Dans ce cadre, il a effectué la
caractérisation de souches de virus H5N1 envoyées par
l’Institut Pasteur de Phnom Pehn au Cambodge, et transmis ces résultats en temps
réel à l’OMS, contribuant à la surveillance épidémiologique de la grippe
aviaire.
Ces résultats sont extrêmement importants pour suivre l’évolution des virus
H5N1, mettre éventuellement en évidence une dérive antigénique de ces virus, des
événements de réassortiments qui pourraient être à l’origine de l’adaptation
du virus H5N1 à l’homme. Cette surveillance est aussi indispensable
pour vérifier que le vaccin « anti-pandémique » qui est en cours de
développement (la phase d’étude clinique a débuté) reste efficace contre les
souches de H5N1 les plus récentes. Plus globalement les CNR nationaux, le réseau
épidémiologique européen (EISS) sont et seront mis à contribution pour
l’identification (via leurs réseaux de médecins sentinelles) et au diagnostic de
la grippe aviaire chez des sujets infectés dans les pays de l’Asie du sud est
revenant dans leur pays, et si une pandémie venait à toucher
leur territoire.
Les mesures de prévention
Les mesures mises
en œuvre dans les pays touchés par le virus :
Lorsqu’un foyer animal est identifié, les mesures consistent en une mise
en quarantaine puis l’abattage des animaux infectés ainsi que celui des
animaux potentiellement exposés. Des procédures de décontamination du matériel
utilisé doivent alors être appliquées afin d’éviter une contamination entres
fermes.
En juillet 2005, une conférence internationale, sous l’égide de l’OMS, de l’OIE
et de la FAO, a statué sur les mesures nécessaires pour prévenir la transmission
du virus. Elle a notamment insisté sur la nécessité d’élever les
différentes espèces animales séparément, en évitant
tout contact entre les volailles et les porcs, et d’encourager les éleveurs à
signaler les cas suspects de grippe aux autorités.
En dehors des recommandations destinées à l’élevage, des mesures de précaution
individuelles sont recommandées pour les personnes exposées à des volailles
infectées. De même, pour les voyageurs se rendant dans des zones où il existe
des foyers animaux, il convient de respecter certaines précautions. Lien page
Information à l'intention des voyageurs
http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/grippe_aviaire/affiches.htm
En France
Le plan gouvernemental de lutte élaboré par la Direction générale de la santé
distingue différentes phases pour une mise en œuvre graduée des mesures de
lutte.
- La première mesure de lutte consiste à supprimer tous les réservoirs
aviaires susceptibles de contribuer à la propagation de l’épidémie, ce
qui explique les destructions massives de poulets et autres volailles qui sont
effectuées dans les zones touchées. Le premier élevage industriel touché serait
donc dépeuplé et un vide sanitaire serait organisé. Il en serait de même pour
les autres élevages de volailles dans un rayon fixé par les autorités
vétérinaires.
- Si le risque de pandémie se précisait, des mesures draconiennes pourraient
être imposées : limitation des déplacements, fermeture des frontières, arrêt des
transports en commun… Certaines de ces mesures pourraient être prises dès la
confirmation de cas de transmissions d’homme à homme.
L’objectif de ces mesures est de ralentir la vague épidémique afin de donner le
temps aux autorités de s’adapter aux conditions réelles de la pandémie et de
limiter le risque de désorganisation des structures de soins.
Les traitements contre la grippe aviaire ?
- un vaccin pour prévenir la maladie
Chaque année, l’industrie pharmaceutique produit des vaccins dirigés contre les
souches de virus grippaux humains les plus récents. La composition de ces
vaccins est décidée par l’OMS au mois de février, afin que les vaccins soient
disponibles en octobre, avant le début de la nouvelle saison
grippale.
Le développement d’un vaccin « anti-pandémique » à l’initiative
de l’OMS a soulevé de nombreux problèmes dont le plus important est que le virus
pandémique n’existe pas encore. Le deuxième est un problème de sécurité, car on
ne manipule pas un virus aussi dangereux que le virus H5N1 à l’échelle
industrielle. La biologie moléculaire a permis de contourner ce deuxième
obstacle. Le vaccin candidat en cours de développement est issu d’une souche
isolée au Vietnam en 2004. La surveillance épidémiologique orchestrée par l’OMS
permet de vérifier que l’évolution des souches les plus récentes de virus H5N1
ne remet pas en cause l’efficacité du vaccin comme cela a été le cas en 2004, ce
qui a signé l’arrêt du développement du vaccin fabriqué à partir d’une souche de
2003, et la reprise du programme vaccinal à partir d’une souche isolée en 2004.
En tout état de cause il faut entre 6 et 8 mois pour développer un
vaccin, d’où l’importance des traitements antiviraux pour combattre la
pandémie dans un premier temps.
Comment fonctionnera le vaccin ? La vaccination consiste à introduire dans
l’organisme un agent (virus, bactérie ou molécule) qui va sensibiliser le
système immunitaire, sans être pathogène. Le sujet vacciné spécialise certaines
de ces cellules et fabrique des anticorps contre ces molécules étrangères. Lors
d’une infection ultérieure par le même agent, l’organisme sera capable de
combattre l’infection.
Le gouvernement français à d’ores et déjà réservé à Aventis-Pasteur 20 millions de ce vaccin, par anticipation. Néanmoins il sera nécessaire, dès le début de la pandémie de vérifier que le vaccin en cours de développement est efficace contre la souche de virus pandémique.
-
les médicaments
S’il n’existe pas aujourd’hui de vaccin, il existe en revanche deux
antiviraux efficaces contre les virus grippaux « classiques » ou
aviaires. Ces molécules inhibent l’activité d’une enzyme du virus, la
neuraminidase. Elles peuvent être utilisées en traitement curatif, et l’une
d’elle en traitement préventif
Le gouvernement français en a d’ores et déjà acheté 5 millions de doses et il y
a en aura 14 millions disponibles fin décembre. Ces antiviraux seront utilisés
avant tout pour protéger le personnel de santé et les professions dont le
maintient de l’activité est indispensable pour assurer le fonctionnement des
structures nationales
Il est utile de rappeler que les antibiotiques sont inactifs contre les virus et
ne seraient utilisés qu’en cas de surinfection bactérienne.
-
les mesures d’hygiène
Le virus de la grippe aviaire se propage en général au contact avec des oiseaux
infectés. L'une des principales mesures de sécurité pour endiguer la maladie
consiste donc à observer de bonnes pratiques d'hygiène.
Dès lors que la présence du virus de la grippe aviaire a été signalée dans un
pays, toutes les personnes travaillant dans le secteur avicole doivent prendre
des mesures d'hygiène supplémentaires afin d'éviter de véhiculer le virus et
l'empêcher de se propager s'il s'est déjà installé dans un élevage, dans un
village ou dans une région. Ces mesures consistent en un abattage systématique
des volailles infectées ou ayant été en contact avec celles-ci.
Les professionnels des métiers de la santé qui pourraient être amenés à prendre
en charge des victimes de la grippe aviaire, sont encore plus soumis à des
mesures d’hygiène. Une information spécifique est disponible sur le site de la
Direction générale de la santé
Pour en savoir plus
- Information à l'intention des voyageurs
(http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/grippe_aviaire/affiches.htm)
-Ministère de la Santé pour le dossier "Grippe aviaire"
(http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/grippe/faq.htm#2_3)
- Institut de veille sanitaire (http://www.invs.sante.fr)
- Site de l'OMS (http://www.who.int/fr/index.html)
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Septembre 2005
Sommaire du dossier Les virus émergents
Centre National de Référence de la grippe (France-Nord)
(extrait du dossier Les Centres Nationaux de Référence à l'Institut Pasteur)
(extrait du dossier Les Centres Collaborateurs de l'O.M.S. à l'Institut Pasteur)
Le Centre National de référence de la Grippe pour la région Antilles-Guyane
(extrait du dossier Les Centres Nationaux de Référence à l'Institut Pasteur)