Coaching définition québécoise

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Coaching définition québécoise

Un coach à l'écoute
Ni psychologues, ni thérapeutes, ni conseillers en orientation, les coachs personnels ont pourtant la cote depuis quelques années. Et ils interviennent dans des contextes très variés. Mode passagère ou tendance lourde?
Par François Perreault

On les appelle généralement coachs personnels, mais certains parlent plutôt de coachs de vie, coachs professionnels et, dans le cas de ceux plus spécialisés, coachs d’affaires. Même si l’on en évoquait l’existence dans des recherches autour de 1937, leur discipline serait née vers la fin des années 1980 dans la tête de Thomas J. Leonard, un planificateur financier américain qui a constaté que ses clients – pour la plupart, des yuppies bien nantis – désiraient recevoir plus que des conseils en investissement. Il a donc développé le concept du coaching non pas afin de régler des problèmes, mais pour aider les gens à créer leur propre vie. En 1992, il a fondé la Coach University, un centre de formation virtuel duquel sont sortis 8000 diplômés. Aujourd’hui, selon la Fédération internationale des coachs (ICF) – qui regroupe 7000 membres d’une trentaine de pays –, 20 000 personnes pratiquent le coaching à temps plein dans le monde, dont les trois quarts aux États-Unis. L’ICF a tenu son 9e congrès annuel international à Québec, du 3 au 6 novembre.

Qu’est-ce que le coaching? L’étymologie du mot renferme une partie de la réponse. Coach provient en effet de la diligence utilisée autrefois pour transporter les gens d’un endroit à l’autre, les mener plus loin. Selon la définition même de l’IFC, le coaching est une «méthode interactive qui aide les individus et les organisations à se développer plus rapidement et à obtenir davantage de résultats satisfaisants». La Société française du coaching, elle, dit que «le coaching est l’accompagnement de personnes ou d’équipes pour le développement de leurs potentiels et de leurs savoir-faire dans le cadre d’objectifs professionnels».

 
 

 


Un coach est quelqu’un à qui l’on fait appel surtout dans le monde du travail, par exemple, au moment où l’on souhaite atteindre un objectif ou encore pour accélérer ladite atteinte. «Les gens qui nous consultent sont souvent dépassés face à une situation donnée», explique Jean-Pierre Fortin, président-fondateur de la firme Coaching de gestion et président de la Fondation montréalaise des coachs, qui regroupe près d’une centaine de membres. «Notre mission est alors de les amener à trouver des pistes pour les mener vers leur objectif. À la différence d’un psychologue, qui va fouiller le passé pour régler une dysfonction, nous aidons plutôt à bâtir, à préparer l’avenir.» En fait, il est même impossible pour un coach de travailler avec une personne troublée ou dépressive, laquelle sera incapable de passer à l’action en raison de son état d’esprit.

Accompagnement et motivation

Si, au départ, les coachs étaient surtout sollicités par des artistes et de prospères gens d’affaires, ils comptent maintenant parmi leur clientèle travailleurs salariés et autonomes, dirigeants et cadres, entrepreneurs, etc. Pour Jean-Pierre Fortin, leur dénominateur commun est une volonté de progresser. «Je trace souvent le parallèle avec le sport, dit-il. Un individu qui pratique le jogging chaque jour afin de se maintenir en forme n’a pas véritablement besoin d’entraîneur. Toutefois, un athlète de haute compétition, qui désire repousser ses limites, nécessitera un encadrement spécialisé.»

Emmanuelle Géhin, relationniste de 35 ans, se trouvait à la croisée des chemins quand elle a fait appel à un coach il y a deux ans. «Je venais d’accoucher de mon deuxième enfant et je me voyais confrontée à des choix: reprendre mon travail, consacrer tout mon temps à ma famille, lancer mon entreprise, etc.»

 
 
 


Elle a recouru au coaching après avoir vu un reportage télé à ce sujet et mené quelques recherches dans Internet. Très vite, elle a constaté que la méthode lui convenait. «J’avais besoin de confirmer que les décisions que je souhaitais prendre étaient les bonnes pour moi.» La méthode employée par son coach, Daniel Giguère, a été de l’aider à savoir qui elle était et quelles valeurs comptaient véritablement pour elle. «Je ne voulais pas de conseils, mais plutôt de l’accompagnement et de la motivation, explique-t-elle. Mon coach m’a permis de me recentrer sur mes objectifs.»

Résultat de cette démarche de six mois, Emmanuelle Géhin a décidé de se lancer à son compte en tant que relationniste spécialisée dans les dossiers environnementaux. «Je ne serais pas rendue là sans le coaching», tranche-t-elle. Encore aujourd’hui, elle rencontre son coach pour gérer sa croissance, mais aussi pour célébrer la réalisation d’une étape. «Par exemple, j’ai récemment obtenu un mandat entièrement en anglais. Auparavant, je n’aurais pas eu la confiance nécessaire pour offrir mes services dans un tel contexte.»

Scénarios multiples

Les raisons de consulter un coach sont pratiquement aussi nombreuses que les clients eux-mêmes. «Un coach intervient dans des scénarios très différents: du cadre travaillant pour une multinationale et qui trouve que sa carrière plafonne jusqu’au dirigeant fonctionnant mal avec ses collègues, indique Jean-Pierre Fortin. Dans le premier cas, on va définir ensemble les objectifs, puis le plan d’action. Dans le second, il faudra aider l’individu à développer ses capacités à résoudre les situations de conflit.»

Mais les enjeux liés au travail ne représentent pas les seuls champs d’intervention des coachs. Par exemple, aux États-Unis, on trouve des spiritual coaches, qui aident des individus aux prises avec des questions morales. Chez nous, des coachs travaillent parfois en milieu scolaire ou auprès de clientèles ciblées, comme des adolescents en difficulté. L’équilibre travail-famille et la gestion du temps constituent d’autres secteurs abordés. «Un père de quatre enfants est déjà venu me voir pour que je l’aide à trouver un équilibre entre ses vies personnelle, professionnelle et familiale, raconte Jean-Pierre Fortin. De même, un cadre m’a consulté parce que, trop accaparé par son emploi, il n’arrivait plus à trouver du temps pour prendre soin de lui. Par conséquent, il manquait de vitalité et de résistance, ce qui affectait sa performance au boulot.» Des situations de vie particulièrement pénibles nécessitent aussi à l’occasion l’intervention d’un coach. C’est ainsi que quelques-uns sont appelés à soutenir une personne traversant un divorce. D’autres épauleront des gens désireux de perdre du poids ou traversant une maladie grave.

 
 
 


D'où viennent-ils et combien coûtent-ils?

Selon la Fédération montréalaise des coachs, le Québec compte de 250 à 300 coachs, dont près du tiers sont membres du regroupement. La pratique n’est pas régie par un ordre professionnel, et aucune formation n’est autorisée par le ministère de l’Éducation. En revanche, la discipline est reconnue par la Société québécoise de psychologie du travail et des organisations. La seule formation d’ici reconnue par la Fédération internationale des coachs (ICF) est celle de Coaching de gestion, une firme de Sainte-Julie. Si quiconque peut s’improviser coach, l’ICF a toutefois adopté une certification qui mène à trois types d’accréditation: Coach associé (60 h de formation + 250 h de consultation), Coach professionnel (125 h + 750 h) et Maître coach (200 h + 2500 h).

Aux États-Unis, 40 % des coachs sont d’anciens psychothérapeutes. De fait, même s’il n’existe aucune statistique, il semble que le coaching soit souvent une seconde carrière, ce qui s’avère un atout, estime Jean-Pierre Fortin, lui-même comptable de formation. «Il m’apparaît rassurant pour un client de savoir que son coach possède une première base dans un certain domaine et que le coaching représente pour lui une sorte de prolongement. D’ailleurs, plusieurs coachs exercent dans des secteurs connexes à leur métier d’origine parce que, justement, ils en connaissent bien les rouages et les enjeux. Moi-même, ayant travaillé en gestion, je me sens à l’aise avec la clientèle issue de la grande entreprise.»

Quant aux honoraires, ils varient considérablement. Un débutant pourra ainsi exiger 75 $ de l’heure, alors qu’un coach d’affaires demandera environ 300 $ et parfois même 1000 $, selon la clientèle. Les cabinets de coaching, eux, descendent rarement sous les 250 $ de l’heure. «En moyenne, estime Jean-Pierre Fortin, les tarifs horaires au Québec tournent autour de 135 $ à 170 $.»
Trouver des solutions en soi

Si le rapprochement avec les professionnels de la santé mentale est fréquent, c’est entre autres parce que le modus operandi des coachs est, à peu de choses près, similaire à celui des psys et des thérapeutes. Ainsi, le coach et son client se rencontrent individuellement pour des sessions de 45 à 60 minutes. Après une ou quelques séances de visu, on va souvent tenir les suivantes au téléphone. Les entretiens se déroulent, de façon générale, une ou deux fois par mois et peuvent s’échelonner jusqu’à deux ans.

Puisqu’on se trouve ici dans une relation d’aide, le travail d’écoute est primordial. «Si, dans une session d’une heure, le coach parle plus de 15 minutes, il y a un problème, juge Jean-Pierre Fortin. Il doit plutôt poser les bonnes questions, donner du feedbac à son client et, surtout, le forcer à sortir de ce que j’appelle sa zone de confort pour qu’il puisse mieux percevoir les enjeux qui le préoccupent. Essentiellement, la relation s’articule autour de quelques questions précises: Quels objectifs as-tu atteints? Qu’as-tu fait pour les atteindre? Qu’est-ce que tu n’as pas fait? Pourquoi t’en es-tu abstenu? Que tires-tu de notre dernière séance? Qu’attends-tu de la prochaine?»

 
 
 


Pour le spécialiste, les solutions résident chez ceux qui vivent une problématique. «Tout ce que nous apportons, c’est un encadrement pour que la personne augmente son niveau de confiance. Puis, nous fournissons un éclairage afin de l’aider dans sa perception et sa vision de la réalité.» Par l’écoute et l’observation, le coach cherche à faire en sorte que son client utilise ses propres talents, ses ressources et sa créativité dans le but de générer lui-même les résultats qu’il vise.

C’est ce qui s’est produit dans le cas d’Alain Boudreau, président de VSM Marketing, de Boucherville, une firme de soutien à la commercialisation. Le dirigeant faisait face à des défis de gestion de croissance en novembre 2003 quand il a recouru à un coach. «Nous étions passés de 20 à 45 employés et recevions des demandes de plus en plus complexes de nos clients. Il fallait donc parvenir à traverser cette période intense. J’aurais pu faire appel à un consultant, mais je ne voulais pas quelqu’un qui prendrait trop de place dans le dossier. Le coaching m’est apparu pertinent, car c’est une méthode qui repose sur le questionnement constant. C’est ce que je recherchais; quelqu’un qui allait susciter ma réflexion, provoquer du changement.»

Pour Alain Boudreau, une personne qui s’en remet au coaching ne doit pas s’attendre à une partie de plaisir. «On se fait brasser, explique-t-il. Par exemple, si je n’atteignais pas un objectif, je devais remonter à la source pour déceler les erreurs ou les négligences. L’exercice s’est avéré un bon test d’humilité.»

«Magasiner» un coach

Avant de choisir son coach, on doit, bien entendu, s’informer afin de connaître les tarifs, les méthodes, la formation et l’expérience de la personne qui nous intéresse. Il est aussi bon de déterminer la fréquence des éventuelles séances de consultation, leur durée et leur type (en face à face, au téléphone, etc.)

La confiance et les atomes crochus sont aussi des éléments très importants. Votre coach doit faire preuve d’écoute et de neutralité. Son rôle n’est pas de vous juger, mais bien de vous aider à résoudre des enjeux et vous soutenir dans votre démarche, sans vous la dicter. Il est essentiel que les solutions proviennent de vous, et non pas que vous appliquiez celles d’un coach.

Plusieurs coachs offrent une séance gratuite (au téléphone) dans le but de mesurer les affinités respectives. Après vous avoir écouté et vous avoir posé des questions, il devrait vous laisser le temps de mûrir votre décision, sans vous imposer de pression ni même fixer un autre rendez-vous.

Une fois que vous avez sélectionné un coach, on vous suggérera une entente de quelques mois (trois ou quatre) renouvelable au besoin. Au fil de votre parcours, votre coach vous proposera sûrement quelques lectures et vous demandera sans doute de remplir à l’occasion des questionnaires, afin de faciliter la démarche. De même, si l’enjeu requiert l’apport d’un autre type de soutien (psychologue, conseiller en orientation, etc.), il devrait vous suggérer d’y recourir.

Une section du site Internet de la Fédération montréalaise des coachs (www.montrealcoach.com/coach.htm) est consacrée à la recherche d’un coach. On y dresse notamment une liste de points à vérifier et des questions à poser avant d’arrêter son choix.

 
 
 


Quelques sites à consulter
Fédération montréalaise des coachs: www.montrealcoach.com


Fédération internationale des coachs: www.coachfederation.org


Worldwide Association of Business Coaches: www.wabccoaches.com


Société française de coaching: www.sfcoach.org


Coaching de gestion inc. (école de coaching québécoise): www.coaching.qc.ca

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