A propos des droits de l'enfant
A propos des droits de l’enfant
Ce dimanche 20 novembre, nous fêtons le 16ème anniversaire du vote de la convention internationale relative aux droits de l’enfant.
Cet événement m’inspire quelques réflexions que je voudrais partager avec les professionnels de notre Fondation qui, dans sa charte, s’engagent à la respecter.
Même si l’époque où l’enfant de nos internats n’avait pratiquement que le seul droit de se taire, d’obéir et de se plier aux ordres de ses maîtres semble aujourd’hui révolue, nous avons toujours à nous poser la question à propos des façons d’organiser nos communautés éducatives pour qu’elles soient véritablement des lieux de vie offrant accueil, protection et respect.
Le texte des droits de l’enfant est une référence bien utile qui permet d’évaluer nos pratiques, tant éducatives que thérapeutiques, et de voir si honnêtement les usagers de nos services résidentiels sont vraiment sujets de droit dans tous les domaines de leur vie journalière.
A cet effet, je pense qu’il est judicieux de s’imprégner des principaux articles de la convention que je vous invite à parcourir :
L’article 1 nous rappelle tout d’abord que tout être humain âgé de moins de 18 ans est un enfant qui a le droit d’être entouré sans distinction de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion et d’origine ethnique ou socio-économique, précise l’article2.
L’article 3 nous demande à réfléchir sur ce que nous entendons par l’intérêt supérieur de l’enfant qui doit guider chaqune de nos décisions qui le concernent. A nous de nous mettre d’accord sur ce qui est bon pour lui et important pour son bien par delà parfois nos propres intérêts d’adulte.
Si les articles 6 et 7 nous redisent que tout enfant a droit à la vie, à un nom, à une nationalité, à connaître ses parents et à être éduqué par eux, nous sommes bien placés pour savoir qu’à l’heure actuelle le concept « famille » est tellement éclaté dans des réalités si diverses et parfois douloureuses qu’il est malheureusement nécessaire de recourir de plus en plus souvent et pour des enfants de plus en plus jeunes à des lieux d’accueil alternatifs où l’enfant trouvera compréhension et sécurité. C’est ainsi que l’article 9 prévoit explicitement qu’une décision de séparation peut être prise dans l’intérêt supérieur de l’enfant lorsque, par exemple, des parents sont négligents et/ou maltraitants. Toutefois, n’oublions pas que, même séparé de ses parents ou de l’un d’eux, tout enfant garde le droit d’entretenir régulièrement des relations personnelles avec eux. A nous bien sûr d’en définir avec lui et les intervenants concernés les modalités pratiques, avec pour souci majeur toujours son intérêt supérieur.
Les articles 12 et 13 nous redisent combien il est important que l’enfant puisse penser et s’exprimer librement et que donc nous avons à tenir compte de son avis sur les questions qui le concernent personnellement en fonction bien sûr de sa maturité intellectuelle et affective.
Pour nous éducateurs, c’est une manière aussi de l’amener à grandir dans sa capacité de discernement, de compréhension des conséquences de ses choix et donc de ses responsabilités. Cette liberté d’expression peut se faire sous diverses formes : orale, écrite, artistique, imprimée, à titre individuel ou encore collectif.
Par exemple, il existe dans certains instituts des conseils d’enfants qui participent activement à la gestion de leur vie communautaire et à la rédaction d’un journal.
L’article 14 va plus loin dans la mesure où il nous rappelle que toput enfant a non seulement la liberté de pensée, mais aussi de conscience, de religion et de toute conviction philosophique. Encore faudrait-il ne pas faire silence autour de cette recherche fondamentale que tout enfant porte implicitement dans son cœur, ni passer à côté de ses besoins « spirituels » qui demandent à être nourris avec tout le tact dû à la dignité d’une personne humaine à part entière.
L’article 27 va d’ailleurs tout à fait dans ce sens, insistant aussi sur toute l’importance du développement spirituel, moral et social.
L’article 16 nous interpelle quant à nos pratiques institutionnelles en matière de respect de la vie privée de l’enfant. A nous de voir si nous n’intervenons pas parfois ou souvent de façon trop arbitraire par rapport au territoire de l’enfant (sa chambre, son armoire,…), sa correspondance, ses communications téléphoniques, son journal intime,….
L’article 18 nous rappelle que nous avons toujours la possibilité de faire intervenir les services sociaux quand une famille est en difficulté financière, pour faire fâce aux coûts de la prise en charge résidentielle de l’enfant (soins de santé, frais pharmaceutiques, frais scolaires,…).
Les articles 19 et 20 concernent particulièrement les placements (en famille d’accueil ou d’adoption et en institution) des enfants suite aux négligences ou violences familiales (physiques, psychologiques, sexuelles). A nous tout spécialement d’écouter, d’aider, de soigner, de protéger, de conseiller, d’informer ces enfants pour restaurer l’estime de soi et rétablir la confiance.
L’article 21 attire l’attention sur le statut des enfants adoptés, l’adoption étant aussi une forme de placement nécessitant de réunir bien des garanties.
L’article 23 de la convention nous parle des aides à mettre en place en faveur des enfants mentalement ou physiquement « handicapés » dont un nombre important vit dans des internats spécialisés dans des conditions qui doivent favoriser au maximum leur autonomie et leur insertion sociale. Comme tous les enfants, ils ont aussi le droit de bénéficier et services médicaux et de rééducation de qualité pour jouir du meilleur état de santé possible (article 24).
L’article 26 évoque le fait que tout enfant a droit à la sécurité sociale (assurance maladie-invalidité et allocations familiales).
Les articles 28 et 29 explicitent ce qu’il faut entendre par le droit à l’éducation et à l’enseignement, dans le respect de principe de l’égalité des chances pour tous et de la dignité de l’enfant en tant qu’être humain.
Tout projet pédagogique doit viser à :
1. L’épanouissement de toutes les composantes de la personnalité de l’enfant, au départ de ses compétences et de ses limites propres ;
2. L’apprentissage d’une discipline respectueuse des droits et devoirs fondamentaux de chacun : éducateur comme éduqué. C’est la base de toute vie communautaire que nous avons à construire au quotidien avec les jeunes, dans un esprit de tolérance et de solidarité ;
3. La responsabilisation citoyenne à l’égard du milieu environnant dans lequel nous vivons.
L’article 31 souligne l’importance pour les enfants des activités ludiques et récréatives de loisirs. Encourager fortement chaque jeune de nos internats à s’inscrire librement dans une association sportive, culturelle, artistique, dans un mouvement de jeunesse, participe aussi à nos politiques d’insertion sociale.
Les articles 33, 34 et 35 nous renvoient à notre devoir d’information correcte des jeunes :
1. Par rapport aux effets des différentes drogues (article 33) ;
2. Par rapport à leur vie affective et sexuelle. C’est dans une relation de confiance chaleureuse et positives qu’ils apprendront à nos côtés qu’ils sont sujets de sollicitude prévenante et jamais objets de possession, de consommation et d’exploitation (articles 34 et 35).
Les articles 37 et 40 devraient nous faire réfléchir sur le sens à donner à nos punitions quand une jeune transgresse la loi. Quelle que soit sa faute, nous avons toujours à le traiter avec humanité, en laissant place immédiatement aux sanctions réparatrices, mais aussi, dans un second temps, au « pardon thérapeutique » qui jamais ne condamne, mais au contraire relève et libère. N’oublions pas que la majorité pénale est encore fixée à 18 ans. Cela signifie que c’est toujours en terme d’aide éducative la plus adéquate possible que nous avons à répondre aux actes délictueux commis par les jeunes qui nous sont confiés.
En guise de conclusion, je ne peux que nous inviter à prendre pour guide la convention internationale relative aux droits de l’enfant. Nous y trouverons sens à notre mission socio-éducative au service de tous ces jeunes blessés dans leur corps, dans leur tête ou dans leur cœur.
Jean Pauporté
Responsable du foyer Bellevue
Posté par : Luthi Pierre-Alain le :
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