Définition
Les adultes peuvent obtenir le CFC ou l’AFP en se présentant directement à l’examen final (appelé procédure de qualification) sans effectuer la formation (article 32 de l’ordonnance sur la formation professionnelle). Pour cela, ils doivent disposer d’une expérience pratique de plusieurs années dans la profession visée. Ces adultes ont donc déjà un savoir-faire pratique, acquis en travaillant comme employé non-qualifié. Sur le plan théorique, les lacunes peuvent être importantes. Avant de se présenter à l’examen, les candidats doivent par conséquent acquérir les connaissances de culture générale et les connaissances spécifiques à la profession examinée.
Prérequis
Cinq ans d'expérience professionnelle
Pour pouvoir être admis-e à l’examen final, le candidat ou la candidate doit pouvoir justifier à la date de l'examen d’une expérience professionnelle d’au moins cinq ans. Le nombre d'années à attester dans le domaine professionnel pertinent dépend de la profession. En général, entre deux et quatre ans d'expérience dans la profession sont exigés. Le travail à temps partiel est pris en compte de manière proportionnelle. Les activités auxiliaires dans la branche concernée ne peuvent rentrer en ligne de compte que de manière très limitée.
Connaissances linguistiques
Pour passer l’examen, il faut avoir un bon niveau de français. En principe:
- apprentissage de 3 ans: niveau B1
- apprentissage de 4 ans: niveau B2
Le niveau B2 est aussi requis pour les professions étroitement liées aux connaissances linguistiques comme employé-e de commerce, libraire, etc. Pour connaître son niveau de langue, il existe des tests en ligne gratuits (par exemple sur ecole-club.ch). Des cours de français sont proposés aux participants de langue maternelle étrangère.
Différentes professions, en particulier les professions commerciales exigent également des connaissances en langues étrangères.
Pas de contrat d’apprentissage, ni d'obligation d’emploi
Pour se présenter à l’examen, il n’y a pas besoin de conclure un contrat d’apprentissage. Etre en emploi n'est pas non plus indispensable. Pour se préparer au mieux à l'examen, il est toutefois recommandé d'être en emploi ou en stage.
Démarches
Pour obtenir un certificat en présentant l’examen, le candidat doit s’inscrire, se préparer et passer l’examen.
Inscription
Pour s’inscrire, le candidat doit remplir le formulaire officiel de demande d’admission à l'examen final (procédure de qualification) qui est disponible auprès du service de la formation professionnelle du canton: adresses.cfso.ch.
Au formulaire, le candidat doit joindre les photocopies des certificats de travail (ainsi que le certificat intermédiaire émis par l’employeur actuel) et les diplômes et certificats obtenus. Le service de la formation professionnelle du canton décide sur la base du dossier si la personne peut être admise à l’examen final de la profession visée. Puis, il décide des épreuves qu’elle devra présenter.
Préparation
Pour passer l’examen, chacun est libre de se préparer comme il le souhaite. La fréquentation de cours n’est pas obligatoire. Toutefois pour réussir l’examen, il faut avoir des connaissances professionnelles spécifiques au métier ainsi que des connaissances de culture générale. Les matières examinées et les objectifs à atteindre sont définis dans les ordonnances ou règlements de chaque formation:
www.sefri.admin.ch.
Trois possibilités existent pour acquérir les connaissances requises:
- Fréquenter une école professionnelle avec les apprentis
Les cours ont lieu de jour pendant la semaine. Une réduction du temps de travail s’impose généralement. - Fréquenter des cours préparatoires pour adultes
Certaines écoles professionnelles et écoles privées proposent des classes préparatoires spéciales pour adultes dans les métiers où la demande est particulièrement importante (par ex. employé-e de commerce ou gestionnaire du commerce de détail). Ces cours peuvent en principe être suivis le soir ou le samedi. - Se préparer en autodidacte
Il est possible de se préparer seul-e à l'examen (sans fréquenter d'école) avec les moyens didactiques qui sont utilisés dans les écoles professionnelles. Cette variante exige de l’autodiscipline, d’excellentes connaissances théoriques préalables et un très bon niveau de français.
Examen
Les disciplines examinées et les règlements liés à la réussite de l’examen final (procédure de qualification) sont définis dans les ordonnances de chaque formation professionnelle initiale. Après réussite de l'examen, la personne reçoit le certificat fédéral de capacité ou l'attestation fédérale de formation professionnelle.
Dispense selon les acquis de formation
Les candidats qui ont déjà un titre de formation (par ex. maturité gymnasiale, certificat fédéral de capacité) peuvent les faire reconnaître. La demande se fait auprès du service de la formation professionnelle du canton. Avec un CFC, il est par exemple possible d’être dispensé des épreuves de culture générale. Un certificat de langue ou un diplôme d'informatique peuvent dispenser totalement ou partiellement des épreuves dans ces disciplines.
Conseils et coûts
Le service de la formation professionnelle du canton renseigne sur toutes les questions concernant l’admission à l’examen final (procédure de qualification). Il répond aussi aux questions liées aux coûts, qui varient sensiblement d’un canton à l’autre. Dans certains cantons, il faut payer des frais d’inscription ou des frais d’examen qui se situent généralement entre CHF 300.- et 1000.-. A cela peuvent s’ajouter des frais d’écolage (pour la fréquentation de l’école professionnelle), de même que des frais de matériel.
Grande motivation
Se préparer à l'examen final (procédure de qualification) exige de la planification, beaucoup de persévérance et de la motivation. Le temps habituellement dédié aux loisirs et à la vie familiale est réduit. Pour cette raison, il est important d’avoir le soutien de son entourage.
Informer l'employeur?
En se présentant directement à l’examen final, le candidat ou la candidate n’est pas à proprement parler en apprentissage. L’employeur n’assume donc pas le rôle de formateur et n'est pas obligé d’offrir son soutien. De même, le candidat n’est pas obligé d'informer l’employeur du projet.
Pour fréquenter l'école professionnelle et les cours interentreprises, il est toutefois conseillé d'en discuter le plus tôt possible avec l’employeur. Cela permet ensuite de planifier l’emploi du temps.