Extrait www.letemps.ch
Les plaintes pour mobbing se multiplient. Mais la plupart des victimes ne connaissent pas sa définition, déplore Eric Kaltenrieder, vice-président des Prud’hommes à Lausanne
«Si j’avais pu être entendu avant, nous n’en serions peut-être pas là», lance un employé à son patron à la sortie du Tribunal des prud’hommes à Lausanne. Ils se saluent poliment avant de se quitter, malgré des explications emportées devant le juge. L’homme accuse l’entreprise de l’avoir licencié de manière «abusive», alors qu’il venait de dénoncer les fraudes commises par son supérieur hiérarchique.
Stéphane Goël a pu les filmer, dans l’intimité des salles de jugement, et les expose au grand public dans Prud’hommes, un documentaire sorti dans les salles mercredi. Très loin du cliché des patrons véreux et tyranniques, le film montre une complexité des cas, où la vérité reste toujours difficile à trancher. «Il y a extrêmement peu d’employés ou de patrons malhonnêtes», confie au Temps Eric Kaltenrieder, avocat actif en droit du travail et vice-président du Tribunal des prud’hommes à Lausanne, qui apparaît dans le documentaire.
La majorité des conflits sont causés par un manque de communication, regrette-t-il «De nombreux litiges pourraient être évités si les personnes, au sein des entreprises, prenaient le temps d’en parler dès l’apparition des problèmes.»
Hausse des plaintes
Au total, 1200 cas sont traités chaque année devant les Prud’hommes du canton de Vaud. La procédure, gratuite, est accessible à tous, sur présentation d’un simple dossier. Et les jugements sont toujours agendés le soir, à 17h45 ou 18h30, pour respecter les horaires de travail.
Contrairement aux quelque 1500 plaignants qui se présentent chaque année devant le tribunal genevois, les victimes vaudoises ne peuvent réclamer plus de 30 000 francs. Ce sont donc davantage des «bas salaires» qui se retrouvent sur les bancs des plaignants, les employés dans l’hôtellerie et la restauration par exemple, explique l’avocat. Les plus hauts revenus s’adressent à un tribunal civil.
Les types de conflit ont peu évolué, selon le vice-président. Les plaintes pour licenciement abusif sont toujours les plus fréquentes, ajoute-t-il. A Genève, les demandes les plus courantes concernent le paiement du salaire après résiliation du contrat de travail, avance le responsable de la juridiction Yves Maurer-Cecchini. voir suite sur le quotidien le temps http://www.letemps.ch/Page/Uuid/94b891e4-d7d3-11df-8c37-4f6b8b04d2e4/Le_manque_de_communication
L'essentiel étant de retenir que cette épidémie d'utilisation d'une notion un peu galvaudée rend délicat la position tant des employés que des employeurs. Une des règles d'un coaching de qualité est d'accompagner la définition d'une terminologie claire et précise dans sa communication de tous les jours. C'est l'approche interactionniste socio-discursive qui permet de prendre le recul nécessaire sur les enjeux communicationnel réel des lieux de travail et d'intervention.