Cette étude a rassemblé 1.800 patients hospitalisés dans 6 centres
hospitaliers différents en attente d'un pontage coronarien. Ils ont été
répartis en 3 groupes. Le Groupe 1 réunissait des patients pour lesquels on a
prié mais auxquels on a dit qu'on prierait peut-être pour eux. Le Groupe 2
comprenait des patients pour lesquels on n'a pas prié mais auxquels on a dit
qu'on le ferait peut-être. Enfin, le Groupe 3 rassemblait des patients
auxquels on a dit qu'on prierait pour eux et pour lesquels on a effectivement
prié. Ni la famille, ni le personnel médical ne savaient dans quel groupe se
trouvaient les patients et les patients eux-mêmes devaient garder le secret.
Ce sont trois congrégations chrétiennes (deux catholiques et une protestante)
qui ont été chargées de prier pour les patients de l'étude. Elles devaient
débuter leurs prières à minuit la veille de l'opération et les
poursuivre jusqu'au 14e jour après l'opération. La formulation de la
prière était identique pour tous les patients: "Pour une opération
réussie et une guérison rapide sans complications".
Davantage de complications liées au stress
A l’issue de la période de prière, les chercheurs ont observés les
résultats suivants: 52% des patients du Groupe 1 et 51% de ceux du Groupe 2
avaient développé au moins une complication, un pourcentage atteignant
59% dans le Groupe 3 où ils ont constaté un taux accru de fibrillation
auriculaire (arythmie). La fibrillation auriculaire est le trouble du rythme
cardiaque le plus fréquemment rencontré après un pontage coronarien. Les
scientifiques avancent l’hypothèse que l'anxiété ressentie par le
patient déclenche l'activation des hormones de stress, comme
l'épinéphrine, qui pourrait provoquer une fibrillation auriculaire. Ils sont
d’avis que l'augmentation de la fréquence de ce trouble dans le Groupe 3 est
probablement bien réelle plutôt que due au hasard. Ce constat amène à se
poser la question de savoir si dans de nombreux cas le corps médical et
l’entourage n'effraient pas le patient plus qu'il n'est nécessaire. Il est
possible que le fait de savoir que l'on priait pour eux a induit une forme d'anxiété
chez ces patients et les a fait douter de leurs chances de survie. « Suis-je
à ce point malade que l'on doive prier pour moi? » A noter que les
complications majeures et le taux de mortalité étaient similaires dans
les 3 groupes.
Par contre, d’autres études ont montré les bénéfices de la prière
effectuée par le patient pour lui-même, lui permettant de se relaxer et de se
déstresser avant une intervention.
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