Des chercheurs genevois ont mis en évidence l’origine cérébrale de l’hypnose.
L’hypnose, on peut y croire ou non. Mais même si les scientifiques n’en comprennent pas tous les mécanismes, il est indéniable que cet état a un effet sur le cerveau. Des chercheurs de l’Université de Genève (UNIGE) viennent de mettre en évidence l’origine cérébrale de l’hypnose. Les résultats de l’étude, publiée dans la revue Neuron et réalisée par l’équipe du professeur Patrik Vuilleumier, sont sans appel.
Les chercheurs de la Faculté de médecine ont mis sous hypnose des volontaires et ont suivi les activations de leur cerveau à l’aide d’un scanner IRM. «Nous leur avons suggéré qu’une de leurs mains était paralysée, explique Patrik Vuilleumier. Puis nous leur avons demandé de bouger un membre et l’autre. Lorsqu’ils actionnaient le bras «non paralysé», les régions habituelles, prémotrices notamment, s’activaient. En revanche, lorsqu’on leur demandait d’activer le bras paralysé, ce sont les régions liées à l’imagination et à la mémoire qui étaient en action.»
Pour valider leurs résultats, les chercheurs ont étudié les mécanismes cérébraux de volontaires non hypnotisés qui faisaient semblant d’avoir un bras paralysé. Dans ce cas, ce sont à nouveau les régions prémotrices qui s’activaient lorsqu’on leur demandait d’exécuter un mouvement avec le membre infirme.
L’imagination s’active
Cette étude montre en outre que les régions du cerveau communiquent différemment entre elles lorsque le sujet est sous hypnose, en faisant notamment appel à des régions liées à la représentation de soi et à l’imagination. «Sous hypnose, c’est comme si le monde intérieur prenait le contrôle», résume le directeur du Centre interfacultaire de neurosciences de l’UNIGE.
Source un artice de A-M Brouet, 2009, Amge.ch