Cohérence cardiaque et psychophysiologie
Newsletter n° 11 - janvier 2007
Bonjour,
Je tiens d'abord à vous souhaiter une année 2007 sous le signe de la découverte, du plaisir et, le plus possible, de la joie.
Nous avons travaillé depuis plusieurs mois sur la refonte complète du site GUERIR.fr. J’espère qu’il vous semble plus convivial et plus utile de cette manière. Dites moi ce que vous en pensez en envoyant un email à David@guerir.fr. Nous essayerons de l’améliorer encore avec votre feedback.
Suite aux différents mails que vous m’avez envoyés, j’aborde dans cette nouvelle newsletter les thèmes suivants :
- Le lien corps-esprit dans le livre LA SOLUTION INTERIEURE de Thierry Janssen
- Les Oméga 3 et la maladie d’Alzheimer
- Les Oméga 3 dans le traitement de la dépression des enfants
- Une nouvelle méta-analyse des oméga-3 dans la dépression publiée en Décembre dans une grande revue de psychiatrie américaine
- Une nouvelle étude montrant la supériorité de l’EMDR par rapport au Prozac dans le traitement des traumatismes émotionnels
- Vos questions sur la cohérence cardiaque (avec un enregistrement audio pour vous laissez guidés vers la cohérence)
Bonne lecture.
La Solution Intérieure – la médecine corps-esprit adoptée par un chirurgien
« Il faut rappeler à tous les êtres humains qu’ils ont d’avantage de solutions en eux qu’ils imaginent » - Dr Thierry Janssen
J’ai relu cet été le livre de mon confère Thierry Janssen « La Solution Intérieure ». Thierry a été chirurgien urologue à Bruxelles et à l’Hôtel Dieu à Paris. Se rendant de plus en plus compte de l’importance des liens corps-esprit, il a fini par abandonner la chirurgie pour devenir…psychothérapeute spécialisé dans les maladies du corps. Un psychochirurgien en quelques sortes.
Thierry est passionné de science, et n’a jamais abandonné sa rigueur intellectuelle de chirurgien qui aime « ce qui marche ». Dans « La Solution Intérieure » il met à la portée de chacun les plus grandes découvertes des 30 dernières années qui ont enfin démontré le rôle des liens corps-esprit dans la guérison physique et émotionnelle en plus de 500 études. Mais il va plus loin encore et se risque à parler de ses enquêtes auprès de chamans et de guérisseurs dont il a su tirer des enseignements pour sa propre pratique de soignant.
Les propositions de Thierry sont audacieuses et d’une envergure impressionnante. Pourtant, pas une fois le long de ces 320 pages je n’ai levé le sourcil en signe de doute ou de désaccord. Je n’ai pas relevé non plus une seule erreur parmi les études qu’il cite. Plusieurs fois, je me suis dit « beau travail ! ».
Les neurones ayant incorporé des oméga-3 protégés contre la maladie d’Alzheimer
Lorsqu’on place des neurones en culture en présence de la protéine beta-amyloide -- secrétée au cours de la maladie d’Alzheimer -- ils meurent en quelques jours.
Par contre, les mêmes neurones cultivés en présence d’acides gras oméga-3 d’origine marine (EPA ou DHA) à des doses nutritionnelles voient leur membranes renforcées et leurs connexions les uns aux autres multipliées.
Des checheurs français de l’institut national polytechnique de Lorraine ont montré que les neurones qui ont incorporé des oméga-3 d’origine marine dans leurs membranes sont remarquablement protégés contre les effets toxiques de la protéine qui caractérise la maladie d’Alzheimer.
Florent S, Malapate-Armand C, Youssef I, et al. Docosahexaenoic acid prevents neuronal apoptosis induced by soluble amyloid-b oligomers. Journal of Neurochemistry 2006;96:385-95.
Les oméga-3 réduisent la dépression des enfants dans une étude en double-aveugle
Le plus grand journal de psychiatrie – The American Journal of Psychiatry – a publié la première étude en double-aveugle testant l’effet des oméga-3 dans la dépression de l’enfant (de 6 à 12 ans).
La dépression des enfants affecte de l’ordre de 4% des enfants de moins de 12 ans aux USA, je ne connais pas les données chiffrées sur le sujet en France.
Il s’agit d’une petite étude (20 enfants au total) mais faite en double-aveugle et dont les résultats sont « hautement significatifs » d’un point de vue statistique d’après les auteurs. En effet, parmi les enfants ayant reçu un placebo, aucun n’a vu ses symptômes diminuer de plus de 50%. Par contre, 7 des 10 enfants qui avaient reçu des omega-3 (sous forme de compléments alimentaires) se sont améliorés de plus de 50%, et 4 d’entre eux sont arrivés à une rémission complète en 4 mois. Ces enfants ne recevaient aucun antidépresseur concomitant (mais quelques uns dans chacun des deux groupes étaient sous ritaline pour des symptômes de trouble de l’attention).
Ces résultats sont particulièrement significatifs pour deux raisons :
- D’abord parce qu’il est rare pour une étude contrôlée d’un antidépresseur d’obtenir des résultats significatifs par rapport au placebo (une revue de toutes les études soumises à la Food and Drug Administration américaine montre que les 2/3 ne sont pas significatives statistiquement), et qu’il est encore plus rare d’obtenir un tel résultat avec un petit échantillon de patients (la significativité statistique augmente rapidement avec le nombre de patients inclus dans l’étude), et encore plus rare chez l’enfant, chez qui la plupart des études d’antidépresseurs sont négatives.
- Ensuite, parce que les antidépresseurs conventionnels serotoninergiques tels que le Deroxat, Seropram, Zoloft et autres ont été mis à l’index par la FDA américaine pour le manque de preuve de leur efficacité chez l’enfant (sauf le Prozac) et le risque maintenant avéré d’augmenter les gestes d’automutilation ou les tentatives de suicide. Il est donc urgent de développer des alternatives à la fois plus efficaces et dénuées d’effets secondaires.
Cette première étude de l’efficacité des oméga-3 chez l’enfant ouvre donc une piste importante puisqu’il s’agit d’une approche complètement naturelle qui a le potentiel d’être supérieure en efficacité à des approches pharmacologiques. Ceci n’aurait rien d’étonnant compte tenu du déficit en oméga-3 dans la population en général, qui est probablement plus profond encore chez les enfants puisqu’ils consomment encore moins de poisson que les adultes.
Je reproduis ci-dessous le graphique illustrant les résultats de l’étude tel qu’il est publié dans l’article du Prof Nemets, de l’Université Ben Gurion du Neguev, en Israel.
Nemets H, Nemets B, Apter A, Bracha Z, Belmaker RH. Omega-3 Treatment of Childhood Depression: A Controlled, Double-Blind Pilot Study. American Journal of Psychiatry 2006;163:1098-100.
L’EMDR et les oméga-3 dans le Journal of Clinical Psychiatry de Décembre 2006
En Décembre 2006, le numéro mensuel d’une grande revue de référence en psychiatrie aux Etats-Unis – le Journal of Clinical Psychiatry – a publié une analyse commanditée par l’American Psychiatric Association sur le rôle des oméga-3 en psychiatrie. Le rapport conclut spécifiquement :
« Les méta-analyses des essais randomisés démontrent un effet statistiquement significatif dans la dépression unipolaire et la dépression bipolaire. » (1)
Dans le même numéro de la revue, on trouve aussi une étude du professeur Bessel van der Kolk, de l’université de Boston sur l’EMDR pour les stress post-traumatiques. Son étude – financée par le National Instiute of Mental Health américain -- compare l’efficacité de l’EMDR au Prozac. Elle montre que 6 mois après un traitement par l’EMDR, 75% des sujets ayant vécu un traumatisme à l’age adulte étaient asymptomatique (n’avaient plus de symptômes significatifs de leur état de stress), alors que aucun des patients ayant reçu un traitement par le prozac d’une durée comparable n’était asymptomatique. (2)
Je suis ravi de ce début de reconnaissance officielle pour ces thérapies dont je connais l’efficacité dans ma pratique clinique.
(1) Freeman MP, Hibbeln J, Wisner KL, et al. Omega-3 Fatty Acids: Evidence Basis for Treatment and Future Research in Psychiatry. Journal of Clinical Psychiatry 2006; 67:1954-67.
(2) van der Kolk BA, Spinazzola J, Blaustein M, et al. A randomized clinical trial of EMDR, Fluoxetine and Pill Placebo in the Treatment of PTSD: treatment effects and long-term maintenance. Journal of Clinical Psychiatry 2006; 67
Réponses aux questions les plus fréquentes
Cohérence Cardiaque
Cohérence Cardiaque
1) Je pensais en fait que cette technique pouvait ralentir la fréquence cardiaque, or il semble qu'elle l'harmonise simplement, est-ce exacte? Peut-on espérer q'une pratique régulière ralentisse les pulsations cardiaques si l'on est à 110 pulsations/min ?
La pratique de la cohérence cardiaque rétablit l’équilibre entre les deux branches du système nerveux autonome (celui que nous ne pouvons pas contrôler volontairement et qui innerve les viscères comme le cœur, les vaisseaux sanguins, et l’intestin). La branche dite « sympathique » utilise l’adrénaline pour accélérer le rythme cardiaque (et augmenter la tension artérielle), alors que la branche dite « parasympathique » utilise l’acetylcholine pour ralentir le rythme cardiaque. L’activité des deux branches peut effectivement être en équilibre aussi bien à une fréquence cardiaque de 60 battements par minute que à une fréquence de 120 et il s’agit donc plus d’harmonie que de ralentissement.
Toutefois, plus on pratique cette forme d’équilibre plus on renforce l’activité du système parasympathique qui a par ailleurs tendance à diminuer avec l’age, le stress, la pollution ou les émotions négatives. Comme une activité plus marquée du système parasympathique ralentit le rythme cardiaque, sur la durée, on a tendance à voir baisser la fréquence cardiaque, ce qui est généralement très sain.
2) J’aurais bien aimé comprendre par quels mécanismes le cerveau limbique se trouve influencé par la pratique de la cohérence cardiaque?
Le cœur possède son propre groupe de neurones semi-autonomes (à peu près 40.000). Ce « petit cerveau du cœur » reçoit des signaux du cerveau émotionnel, mais il lui en renvoie aussi en retour. Toute activité au niveau du cœur influence directement de cette façon l’activité du cerveau émotionnel.
3) Pensez-vous qu'il soit possible d'entrer en cohérence sans l'aide de la respiration, par le simple conditionnement mental: la visualisation par exemple ?
Le contrôle de la respiration – qui devient lente et régulière – est la porte d’entrée la plus simple et la plus efficace pour obtenir un équilibre entre l’activité du système nerveux sympathique et parasympathique (la respiration est la seule fonction viscérale « autonome » sur laquelle nous avons aussi une influence volontaire si nous le décidons. Ce n’est pas le cas, par exemple, pour la digestion ou la sécrétion des hormones). C’est sans doute la raison pour laquelle toutes les techniques traditionnelles et ancestrales de yoga, Qi Gong, ou méditation insistent tellement sur la respiration, surtout pour les débutants.
Toutefois, les expériences faites avec les mesures de cohérence cardiaque montrent que l’ont peut atteindre cet état sans se concentrer sur la respiration mais simplement en se focalisant sur des souvenirs positifs, ou des scènes mentales qui évoquent en nous des émotions de gratitude, reconnaissance, ou sollicitude pour d’autres personnes. Il est probable que ces émotions amènent avec elles un rythme respiratoire lent et régulier, mais ce n’est dans ce cas pas le rythme respiratoire qui est la porte d’entrée, il en est plutôt la conséquence.
Laisser vous guider par un enregistrement audio pour atteindre la cohérence cardiaque sur www.guerir.fr section « cohérence cardiaque »
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© David Servan-Schreiber
Posté par : Luthi Pierre-Alain le :
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