Burnout, plus jamais ça...
Engagé il y a plus de 9 ans auprès d'une société, je m’y sentais vraiment bien car je me réalisais, après avoir travaillé auprès de plusieurs services (vente, conseil, merchandising, formation et shop design) et m’épanouissais pleinement dans mon travail.
Durant ce temps, plus de 9 supérieurs hiérarchiques m’ont proposé divers mandats, pour lesquels ma motivation augmentait ; j’ai su combler leurs attentes et satisfaire pleinement leurs désirs.
En changeant de fonction, j’ai dû rattraper le retard de l'ancien collaborateur et de la mauvaise gestion professionnelle accumulé durant plusieurs mois. Je ne comptais plus mes heures ni mon énergie afin de répondre aux attentes de mes supérieurs. Cela me motivait à travailler toujours de plus en plus vite.
Malgré les maux de tête et les grippes, je continuais mon travail à domicile pour ne pas prendre de retard. Pendant les diverses courtes périodes de vacances, je restais joignable sur mon portable et téléphonais également pour m’assurer que tout allait bien et que les divers projets suivaient leur cours. J’avais déjà le sentiment d’une surcharge de travail fantastique, mais rien d’insurmontable car j’aimais mon travail.
Mon mal-être est venu petit à petit.
D’abord des migraines, des douleurs dans le ventre, et le manque de concentration qui augmentait.
Une sensation de fatigue incommensurable. Mon amie, mes amis(es) et ma famille me disaient que j’avais une mauvaise mine et que j’étais devenu très agressif, mais je réfutais le tout en bloc. J’étais certain que ce petit coup de fatigue allait passer. Je devenais régulièrement malade, mais même avec un 39° de fièvre j’allais travailler. Mes maux de tête et de ventre ont empiré, alors je me suis décidé à consulter un médecin, de crainte d’avoir attrapé quelque chose.
En mars 2004, mon médecin informe mes supérieurs, par courrier, de son diagnostic : « Votre collaborateur M."X" présente tous les signes d’une surcharge professionnelle avec risque d’évolution vers un burn-out, ce qui nécessiterait un traitement médical lourd et une probable incapacité de travail d’une durée indéterminée ».
Après ce courrier, de ma propre initiative, j’ai consulté un psychiatre sur plusieurs semaines, qui lui ne diagnostiquait aucune anomalie mise à part le stress. C’est alors que je décide avec l’aide du HR et mon supérieur, de prendre le taureau par les cornes, et de mettre en place un arrangement de Coaching individuel avec la meilleure société. Afin de garantir cet engagement, j’ai également souhaité leur participation pour une analyse (psychologie)privée et payée par mes soins.
En avril 2004, ne voyant aucune amélioration, mon médecin m’arrête sur certificat médical diagnostiquant un épuisement professionnel psychique.
Mon supérieur affirme auprès du psychologue coaching: « Je suis conscient de l’épuisement professionnel de M."X" ».
Durant mon arrêt maladie, je me sentais légèrement mieux, mais j’ai commencé à réfléchir : était-ce vraiment dû au stress? J’ai toujours été un garçon jovial et très actif. Je voyage souvent et me laisse rarement abattre.
Après un mois d’arrêt maladie, j’ai pris, par conscience professionnelle, et étant donné le manque de personnel, la décision de reprendre mon activité et de poursuivre la formation de ma nouvelle collègue de travail.
Dès le départ du coaching, je me suis fortement investi dans ce processus et j’ai activement participé à l’élaboration des pistes de progression. Mon arrêt de maladie a été favorable au processus, notamment dans une vision de bien-être. Il m’a permis d’identifier mes compétences, mes habitudes positives et négatives pour un équilibre professionnel et personnel, et mon rôle dans ma fonction au sein de la société. Il est important de relever, qu’à tous moments, j’avais le désir de répondre à la passion de mon travail (Shop Design) et aux attentes de mes supérieurs et de mon employeur.
Dans la première période (printemps-été 2004), j’ai fait un travail sur moi-même avec, pour objectif, d’arriver à gérer les problèmes liés à mon activité professionnelle. J’ai su identifier mes propres limites portant entrave à mon activité professionnelle. Il est à noter que dès mon retour au travail (mai 2004), je fus très actif dans la mise en application de mes « apprentissages », particulièrement sur les points suivants :
• Redéfinition du cahier des charges.
• Clarification des rôles de chaque membre de l’équipe et plus particulièrement de mon rôle par rapport à mon supérieur.
• Gestionner mon temps de travail en fonction des tâches à accomplir, ainsi que de transmettre de manière réaliste les délais nécessaires à mes collègues et à mes supérieurs.
• Préserver ma sphère privée de mes activités professionnelles.
• Mettre en évidence des mécanismes de communication non efficaces dans notre équipe de travail.
Durant l’automne 2004, je commençais à nouveau à être surchargé. J’identifiais cette répétition par une non application de ce qui avait été défini quelques mois plus tôt par la hiérarchie, dans la préparation des tâches. De plus, dans un but de collégialité et dans un souci d’efficacité, mon supérieur m’a mandaté pour assurer la formation d'un nouveau collaborateur.
Je constatais également que l’évolution des tâches était en inadéquation avec le cahier des charges, les ordres devenaient également des contre-ordres et les priorités changeaient régulièrement. J’ai également rencontré plus de difficultés à soutenir tant mes collègues de travail que les décisions prises par la hiérarchie. Malgré mes constats, j’appréciais toujours mon activitéJoe Gagliano en donnant le meilleur de moi-même et je continuais à éprouver un profond respect envers mes supérieurs et mon employeur.
Un jeudi matin du début février 2005, j’ai repris le travail comme tous les autres jours, et à peine arrivé à mon poste de travail, je me suis mis à pleurer à lourdes larmes. C’était inimaginable pour moi. Je me suis effondré dans mon bureau en me tenant le ventre. Enfermé, je consultais mes mails et regardais mon téléphone sonner sans pouvoir même y répondre. J’ai décidé à ce moment d’annuler tous les rendez-vous de cette journée. J’avais des palpitations et des bouffées d’angoisse, mon ventre gonflait de plus en plus. Là, j’ai commencé à penser que mon médecin n’avait pas tort. J’ai tenu le coup un jour de plus, et tout me semblait insurmontable, ne serait-ce que d’aller faire quelques petites courses que j’en oubliais le principal; j’avais l’impression que le ciel s’écroulait sur ma tête, que mon ventre allait exploser et je me suis mis à pleurer comme un enfant. Le pire, c’est que dans ces cas-là, on ne peut en parler à personne.
Le week-end, après plusieurs crises de douleur, on m’a persuadé d’aller voir un médecin de service qui lui prononçait un simple mal de ventre suite à une constipation. Il m’a remis quelques calmants, mais rien ne pouvait calmer cette douleur. Le lundi matin, à la première heure, j’ai décidé de consulter mon médecin traitant pour une analyse plus précise. Il me demanda si j’étais accompagné afin de pouvoir me transporter aux urgences ou s’il devait appeler une ambulance, car il soupçonnait quelque chose de bien plus grave et ne souhaitait en aucun cas se prononcer sans en avoir la certitude. Il s’agissait bien d’un petit infarctus du ventre.
J’ai fait un infarctus épiploïque (lésions infectieuses rénales, et de manière plus improbable, de colites infectieuses), suivi de plusieurs petits malaises. Le burn-out psychique est devenu au stade physique.
A ce jour, j’ai subi plusieurs contrôles de santé afin de pouvoir mieux l’analyser.
Actuellement, j’ai honte de n’avoir pu surmonter cette difficulté. Avant, je ne comprenais pas les hommes faibles. Maintenant, je sais que ça peut m’arriver à moi aussi, car je reconnais avoir atteint mes limites. J’ai fait un burn-out suivi d’un infarctus épiploïque, terme de mon médecin. J’ai usé mon corps et mon moral, mes amis, ma parenté, mon couple car je ne pouvais pas lâcher prise, et parce que je m’en étais fait un challenge professionnel. Je me pensais fort alors que j’étais faible. Avec le recul, je réalise que le vrai courage a été de m’arrêter et non de me battre contre tout un système. C’est un combat avec tout le système contre lequel je dois me battre, et sans aucun doute, il gagnera, mais moi, je suis passé à un autre champ de bataille : mon bonheur personnel. Aujourd’hui je me sens un peu plus fort et ce combat ne sera plus le mien.
Quelques mois plus tard...
Après 10 jours passés auprès d'une fondation de personnes handicapées adultes "La Rosière à Estavayer-le-Lac" ma permis de retrouver la confiance en moi que j’avais partiellement perdue et apporté joie, compréhension, bonheur parmi les collaborateurs et les employés.
Mille mercis pour ces moments inoubliables qui ont réussit à me donner un autre goût à la vie active et qui resteront gravés dans mon avenir, ainsi que pour les repas partagés avec vous tous. Mes remerciements à tout le personnel et employé ainsi que son Directeur de cette fondation pour son accueil chaleureux.
Merci de m'avoir lu et que dieu vous garde.
- Oh! "Marie, reine de la paix" si tu savais combien je t'aime, tu pleurerais pour moi.
Posté par : Luthi Pierre-Alain le :
Burnout Stress Epuisement professionnel | Site web : Témoignage anonyme
Annie Après avoir lu votre témoignage, je suppose avoir un début de burn-out, je suis exploitante agricole , épouse d'un entrepreneur de moissons et nous avons une enfant de 30 ans qui est schizophrène . Cela fait un an que je dis à mes proches que je n'en peux plus , mon mari pense que je ne veux plus rien faire , Qu'en pensez-vous ? Merci de votre réponse . |
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