Psychothérapie la crise en suisse
pascale zimmermann
Publié le 30 janvier 2006
L'an dernier, Pascal Couchepin remettait en question le remboursement des psychothérapies par l'assurance de base. La durée des traitements sera probablement réduite et certaines prises en charge pourraient être exclues dès le 1er juillet. Voilà qui va relancer en Suisse le débat qui agite la France sur l'usage du titre de «psychothérapeute», qui n'est pas protégé.
Toutes les psychothérapies sont-elles efficaces? Leur durée doit-elle être écourtée? Depuis le début de l'année, quelques fins limiers de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) passent au crible le catalogue des traitements pour maux de l'âme. Consultant des psychiatres cliniciens et des chercheurs dans les universités, ils tentent d'établir l'efficacité scientifique de chaque approche. Leur but, séparer ce qui soigne vraiment de ce qui est cosmétique. L'idée étant bien sûr d'exclure les démarches jugées par trop fantaisistes de la liste des prestations remboursées par l'assurance de base.
Pour les trois disciplines largement reconnues que sont les thérapies psychanalytique, systémique (ou familiale) et cognitivo-comportementale (lire ci-dessous), pas de souci. Une décision de non-remboursement pourrait en revanche sonner le glas d'approches plus exotiques de développement personnel. «Les thérapies en forêt par nuits de pleine lune ne doivent pas être payées par une assurance sociale!», caricature Hans-Heinrich Brunner, vice-directeur de l'OFSP et pilote du groupe de travail. «Or actuellement, nous n'avons aucun contrôle. Tout traitement effectué ou supervisé par un médecin est systématiquement remboursé.» Et ceci pendant trois ans à raison de deux séances par semaine, puis durant trois ans à raison d'une séance hebdomadaire.
Or, l'angle d'attaque principal des services de Pascal Couchepin à l'encontre des psychothérapies vise justement la durée des traitements. «Ils seront certainement raccourcis», annonce Hans-Heinrich Brunner. «Mais avant toute décision, il nous faut des chiffres.» Combien coûtent les soins psy? Mystère. «Des centaines de milliers de francs par an, mais on n'en sait pas plus. Il faut affiner nos critères de tri des factures.»
En dehors des traitements classiquement effectués par des psychiatres-psychothérapeutes, sont aussi remboursés les soins prodigués par des psychologues sous supervision d'un médecin, les thérapies conduites par des docteurs qui, sans avoir un FMH en psychiatrie, ont effectué une formation continue dans le domaine, ainsi que certaines consultations de soutien chez des généralistes, des internistes, voire des gynécologues et des pédiatres.
Un rapport sera délivré par les fonctionnaires de l'OFSP à Pascal Couchepin en avril. Le ministre de la Santé a l'intention de presser le pas. Il annonce des décisions pour le 1er juillet déjà. Le débat promet d'être chaud, car différents éléments vont l'alimenter. A commencer par les revendications des psychologues, qui demandent le remboursement de leurs prestations par l'assurance de base. «La loi sur les professions de la psychologie, actuellement en préparation, vise à réglementer leur travail et protéger leur titre, donc le patient», résume René Raggenbass, membre du comité central de la Fédération des médecins helvétiques (FMH). Si les thérapies prodiguées par des psychologues étaient payées par l'assurance de base, il lui en coûterait entre 300 et 500 millions supplémentaires par an. Là aussi, le crayon rouge des fonctionnaires bernois va aller bon train.
Vive polémique en France
Autre point de tension, le titre de psychothérapeute, qui n'est pas protégé. N'importe qui peut clouer sur sa porte la mention «psychothérapeute» - comme le label «psychanalyste», du reste. Au patient de se renseigner auprès de
la Fédération suisse des psychologues ou auprès de la Société suisse de psychanalyse pour savoir à qui il a affaire. Tant que ces traitements ne sont pas
remboursés par l'assurance sociale, aucun problème. Mais s'ils le devenaient...
En France, la polémique fait rage à ce propos. Le Ministère de la santé vient de relancer un projet de réglementation de l'usage du titre de psychothérapeute, dans le sillage de l'amendement Accoyer. Déposé il y a deux ans par le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, ce texte demande que l'on mette de
l'ordre dans une jungle de titres qui laisserait les coudées franches au charlatanisme.
En Suisse, le problème n'est pas aigu. Mais il pourrait le devenir. Un médecin
peut actuellement prescrire une thérapie à un patient et la déléguer à un psychologue qui travaille dans le même cabinet que lui. Le traitement sera alors payé par les caisses, sans que le psychologue soit forcément détenteur d'un diplôme de
psychothérapeute estampillé par la Fédération suisse des psychologues.
«Pour être crédibles auprès des assureurs, les psys devront mettre de l'ordre dans tout ça», résume Raymond Treube, président de la Société médicale suisse de psychothérapie. «Et protéger, en Suisse aussi, le label «psychothérapeute» pour les psychologues comme il l'est déjà pour les psychiatres.»
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Plus de 200 thérapies
S'il existe plus de 200 formes de psychothérapies dans le monde, trois sont scientifiquement reconnues comme efficaces. Raymond Treube, président de la Société médicale suisse de psychothérapie, les détaille.
La psychothérapie psychanalytique. «Les symptômes vont être par exemple des problèmes relationnels remontant à l'enfance, en lien avec le père ou la mère; un rapport difficile avec la nourriture; ou des soucis avec sa libido.» C'est un travail de fond, à ne pas confondre avec la psychanalyse, sur laquelle elle peut toutefois déboucher dans un deuxième temps.
La psychothérapie systémique ou familiale. «Lorsque votre fils adolescent se fait coincer par la police pour un délit ou quand le petit dernier fait encore pipi au lit à 8 ans, on peut vous suggérer une thérapie prenant en compte toute la famille.» Mise au point dans les années 70, elle a connu des heures de gloire; il y a peu, on ne jurait que par elle.
La psychothérapie cognitivo-comportementale. Plus récente, très en vogue, elle permet d'en finir assez rapidement avec la peur de l'ascenseur, la terreur de l'avion ou la phobie des araignées. «Le thérapeute accompagne virtuellement, voire réellement son patient dans sa peur, pour lui montrer que celle-ci passe au bout d'un moment.» (pz)
www.tdg.ch
Ryan Super le site web. Jolie typo, clair, simple. Il maqnue un peu des infos sur le projet. Qqes plans, peut eatre un petit bout de film. Pourquoi pas un petit bout du film de Denise Gilland. De quoi se faire une ide9e de ce qui s'y vit A mon avis, il maqnue un formulaire pour les donateurs. De donner uniquement le no de compte me paraeet un peu le9ger. Pourquoi pas un formulaire ou ils peuvent laisser leur coordonne9es et on les recontacte. On peut e9galement imaginer que certain donateurs souhaitent rester anonyme et que l'ide9e d'eatre sur le mur ne les enchante pas Bravo, continuez sur cette lance9e..Je9rf4me Ostorero
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neon Personne ne dit rien du fait que l'exercice de la psychothérapie sous délégation se fait souvent contre versement d'une commission au psychiatre, qui va dans certains cas jusqu'à 70% des prestations du psychologue. Si c'est ça la reconnaissance du titre de psychothérapeute... Oui, les psychothérapies ont de toute façon lieu dans ce pays, sous délégation et en mettant les psychologues en position de soumission vis-à-vis du médecin qui se dit responsable du travail d'un spécialiste!
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