Recommandations pour l’adaptation de l’ordonnance sur la formation
professionnelle initiale d’assistante socio-éducative/d’assistant socio-éducatif
dans les écoles professionnelles
L’ordonnance du 1
er juillet 2005 sur la formation professionnelle initiale (OFPr) d’assistantesocio-éducative/d’assistant socio-éducatif est entrée dans le domaine de compétence de la
Confédération et des cantons ; jusqu’alors, cette formation ne faisait pas partie du système
fédéral de la formation professionnelle.
Les recommandations ci-après, présentées par l’organisation faîtière suisse du monde du travail
du domaine social (OrTra faîtière suisse du domaine social) sur l’adaptation de l’OFPr dans les
écoles professionnelles, proposent matière à réflexion auprès des responsables concernés afin
qu’ils présentent un projet cohérent et adapté aux diverses régions.
Jusqu’à présent, les travailleurs sociaux étaient formés dans des centres de formation
apparentés. Certaines organisations du monde du travail, ayant une longue expérience dans ce
domaine, ont collaboré à l’élaboration de l’OFPr. Parmi elles, on compte AGOGIS, Association
pour la formation professionnelle dans le domaine social, CURAVIVA (Association des homes et
institutions sociales suisses), INSOS (Institutions sociales suisses pour personnes
handicapées)
, la conférence des directeurs cantonaux des affaires sociales (CDAS) etl’Association des crèches suisses (ACS). Ces associations ont pu, sur la base de leur
expérience, préparer des recommandations.
Ces recommandations ont été élaborées par un groupe de travail mandaté par l’OrTra faîtière
suisse du domaine social.
Membres du groupe de travail :
Gisela Bass Association professionnelle pour l’accueil des personnes
âgées
(Berufsverband Betagtenbetreuung)Gérard Kahn Centre suisse de formation pour l’accompagnement de la
personne âgée
(Schweiz. Fachstelle Ausbildung Betagtenbetreuung)
Corinne Mathieu Association des crèches suisses
Brigitte Sattler Formation généraliste de l’apprentissage social
Jürg Sautler Ecole professionnelle pour l’accompagnement des
personnes handicapées
(Fachschule für Behindertenbetreuung)
Jean-Daniel Vautravers FORs Romandie
Les recommandations sont réparties comme suit :
Page
1. L’assistant socio-éducatif ......................................................................................2
2. Exigences pour l’enseignement dans les centres de formation professionnelle ...2
3. Organisation de la formation .................................................................................3
4. Organisation des sujets enseignés........................................................................4
5. Formation initiale organisée au niveau scolaire ....................................................7
6. Formation professionnelle initiale réduite pour les adultes....................................8
Annexe ....................................................................................................................12
2
Remarque :
L’organisation faîtière suisse du monde du travail du domaine social recommande de remplacer
la dénomination suivante, d’assistante socio-éducative/d’assistant socio-éducatif, par le terme,
plus simple
d’assistant socio-éducatif.1. L’assistant socio-éducatif
L’ordonnance sur la formation professionnelle initiale d’assistant socio-éducatif (OFPr) a marqué
le point de départ d’un nouveau domaine professionnel. La formation des assistant socioéducatifs
comprendra les quatre domaines de spécialisation suivants :
•
L’accompagnement des personnes handicapées•
L’accompagnement des personnes âgées•
L’accompagnement des enfants•
Formation généralisteEn plus des objectifs communs, le programme de formation comprend des objectifs spécifiques
à atteindre pour chaque spécialisation.
Dans le cadre des cours interentreprises, des thèmes généraux et spécifiques sont également
programmés : sur les 20 jours de cours prévus, 8 jours seront dédiés à l’enseignement général
et 12 à l’enseignement de thèmes spécifiques.
Nouveauté : possibilité pour les adultes de 22 ans révolus de suivre une formation initiale
uniformisée, réduite d’un tiers pour autant que ces personnes soient au bénéfice d’une
expérience de 2 ans, minimum, dans le domaine de l’accompagnement (art.3, al. 3).
Ce concept, présenté dans l’OFPr, a donc des conséquences sur l’organisation de
l’enseignement professionnel.
2. Exigences pour l’enseignement dans les centres de formation professionnelle
Contrairement aux professions du secteur industriel, le domaine social n’exige pas de savoir
manier des outils ou des appareils, mais requiert une capacité d’écoute, une aptitude à
communiquer et à entretenir les liens tissés au quotidien. Les rôles doivent être, en outre,
clairement définis, et le travail se pratiquer au sein d’un environnement responsable et
indépendant. La profession d’accompagnant socio-éducatif exige des compétences :
•
Sociales : capacité d’entretenir des relations conscientes et réfléchies, avec autrui ainsique celle d’identifier ses propres références relationnelles ; capacité à les remettre en
question et à les adapter.
•
En communication : capacité d’exprimer et de partager ses idées dans le domaineprofessionnel, de comprendre des modes d’expressions différents, y compris l’aspect
non verbal, et d’y réagir de façon appropriée.
•
De synthèse : capacité de contextualiser des événements ou des informations afin d’enéclairer la compréhension de la pratique.
Il convient de développer ces compétences à l’école professionnelle comme dans les lieux de
pratique. Naturellement, cela ne peut faire l’objet d’un seul cours. En plus de l’enseignement
théorique, l’élève doit pouvoir acquérir une expérience pratique, sur le terrain. Les processus
doivent être discutés en classe dans une optique de remise en question permanente. Des sujets
considérés comme généraux dans d’autres formations initiales professionnelles, jouent un rôle
3
central dans la formation d’assistants socio-éducatifs et doivent donc faire l’objet d’un
enseignement poussé.
Pour atteindre les objectifs fixés, l’OrTra faîtière suisse du domaine social préconise la mise en
application des mesures suivantes :
•
Orientation en fonction des thèmes : l’enseignement devrait être orienté sur desthèmes précis et non sur des branches, en général. Cela permettrait d’établir des liens
entre les différents thèmes et de donner aux élèves la possibilité d’aborder la thématique
étudiée sous divers angles.
•
Enseignement groupé : lorsque cela a un sens, l’horaire des cours devrait êtreaménagé en blocs, de deux à quatre cours, et non en cours isolés. L’enseignement peut
alors se faire sous diverses formes et les sujets enseignés peuvent être abordés de
façon appropriée.
•
Enseignement en réseau : il est nécessaire de relier des thèmes isolés entre eux pourpouvoir dégager une vue d’ensemble. On pourrait, par exemple, relier des thèmes
professionnels à des thèmes plus généraux (la communication) ou faire le lien, au sein
du sujet professionnel, entre les thèmes de «l’homme et le développement» et celui de
«assistance au quotidien», afin d’établir un lien entre un savoir psychologique et des
situations concrètes d’accompagnement.
•
Enseignement en équipe : il stimule les principes de réflexion d’action en réseau. Ainsi,la complexité des méthodes peut être mieux assimilée et comprise par les élèves.
•
Les classes, lieu de réflexion et d’apprentissage : les mécanismes sociaux ne secomprennent pas seulement au sein d’institutions, mais également en classe. Il est très
important de présenter et d’expliquer ces mécanismes en classe pour former
efficacement les assistants socio-éducatifs. La formation en
demi-classes est favorableà l’atteinte de ces objectifs.
•
Ne pas changer de classe ni d’enseignant : condition pour assurer un suivi desprocessus dynamiques dans le cadre scolaire.
•
Collaboration entre les centres de formation : les objectifs définis dans le programmede formation ont de nombreux points communs. Les trois centres de formation
dispensent des connaissances, des capacités et des attitudes complémentaires. Les
responsables des trois centres de formation doivent donc être en contact. Des
rencontres régulières permettraient d’intégrer certains aspects spécifiques de la
formation et d’en faire un tout.
3. Organisation de la formation
3.1. Organisation des classes
La comparaison de divers modèles d’organisation (voir liste en annexe A, B) permet d’identifier
un modèle en particulier, celui en faveur d’un
apprentissage commun de matièresspécifiques
, qui présente de multiples avantages : les matières générales et spécifiquespeuvent être enseignées par la même personne et peuvent être replacées dans leur contexte
sans que les élèves ne doivent consentir à de trop grands efforts d’adaptation. Des spécialistes
issus de divers domaines peuvent se charger de l’enseignement. Seul inconvénient de ce
modèle, les diverses spécialisations peuvent évoluer de façon divergente au cours du temps et
être enseignées sans commun dénominateur.
Le modèle de classe avec des élèves issus de spécialisations différentes est plus difficile à
réaliser. Dans ce cas, les élèves suivent un enseignement commun pour les branches de base
et reçoivent, ensuite, des cours séparés en fonction de leur spécialisation. Une fois les objectifs
fixés dans les diverses spécialisations, ce modèle requiert donc une bonne coordination et une
bonne communication. De plus, comparé au modèle où une spécialisation est enseignée par
classe, l’organisation se complique, les heures de spécialisation étant enseignées dans des
cours parallèles.
4
Il est extrêmement important que les matières de base et de spécialisation soient évaluées
séparément, car la note à l’examen pratique sera obtenue à partir de la moyenne entre les
notes de tous les examens des matières de base et de spécialisation. (OFPr art. 20. al. 4,
programme de formation partie C point 3.2)
.3.2. Répartition des jours d’école
Pour la répartition des jours d’école, plusieurs solutions sont envisageables : la répartition
traditionnelle sur un jour et demi par semaine ou celle concentrée sur une année scolaire
complète
1.La régularité et la planification sont deux aspects très importants pour la pratique. Dans la vie
active, seule une présence régulière permet d’établir une relation de confiance avec la personne
accompagnée et d’instaurer un esprit d’équipe. Le modèle d’enseignement devrait donc être
adaptable et poursuivi sur le terrain. Un modèle introduisant, par exemple, des demi-journées
de cours ne serait pas envisageable : les élèves pourraient, en effet, rencontrer des difficultés
dans leur déplacement vers leur lieu de travail. Le modèle présentant des cours concentrés sur
une année scolaire n’est pas d’avantage cohérent. Les élèves auraient ainsi un déficit
d’expérience pratique, préjudiciable à leur future vie active. Dans la dernière année de
formation, le nombre d’heures pratiques n’est pas suffisant.
Dans le cadre de l’application de l’OFPr, l’OrTra faîtière suisse du domaine social plébiscite un
modèle proposant des jours entiers de classes, répartis sur deux blocs de semaines par an, au
maximum. Le modèle pourrait se présenter comme suit (basé sur 40 semaines/année et 9
cours/jours) :
Année
scolaire et
nombre de
cours
Nombre de
jours d’école
par semaine
Nombre de
blocs de
semaines par
année
Nombre total
de jours
d’école par
année
Nombre total
de jours dans
les blocs de
semaines
Nombre total de
jours
d’enseignement
1
re année 2 1 78 5 832
e année 1 2 38 10 483
e année 1 2 38 10 48Total de jours
179Total de cours 1611
Exemple d’organisation avec des jours de cours entiers et des blocs de semaines
Ce modèle répond aux exigences de la vie active sur les plans du suivi régulier, de la
planification et de la présence en entreprise. Les blocs de semaines favorisent
l’approfondissement de certains sujets ; le développement des connaissances et le processus
pédagogique peuvent ainsi être thématisés au sein de la classe.
La maturité professionnelle intégrée doit être organisée de telle sorte que les jours de classe
soient groupés.
4. Organisation des sujets enseignés
4.1. Programme de formation
Dans le programme de formation, les objectifs respectifs sont organisés en fonction des
spécialisations
2 :1
Voir le résumé sur les avantages/inconvénients des différents modèles dans l’annexe B.2
Pour les niveaux K, consulter l’annexe A.5
a. Accompagnement
1. se charger de l’accompagnement, au quotidien, d’une personne ou d’un groupe,
2. encourager l’insertion de la personne suivie dans la vie sociale, culturelle de la
société,
3. aider la personne suivie à maintenir ou développer son autonomie.
b. Prise de conscience du rôle professionnel et de la collaboration
4. avoir une bonne connaissance de son rôle et de son domaine de compétence,
5. participer à la planification, à la préparation et à l’évaluation des domaines de
compétence adaptés aux besoins et au potentiel de la personne suivie
.c. Connaissance des institutions et du contexte
6. observer le cadre professionnel et utiliser des outils et des techniques,
7. connaître le cadre institutionnel, les besoins sociaux et le contexte politique.
Les objectifs généraux, sont placés avant ceux des spécialisations. Cette représentation
systématique donne une vue d’ensemble claire des objectifs à atteindre.
Dans les écoles professionnelles, pour atteindre les objectifs fixés, il conviendrait de relier les
objectifs aux thèmes principaux. Cela permettrait d’organiser l’enseignement conformément aux
exigences décrites dans le chapitre 2. Le groupe de travail a affecté tous les objectifs à l’un ou à
plusieurs de ces sujets, en fonction du tableau de cours du programme de formation B. La
description correspondante se trouve dans l’annexe M :
Accompagner, soigner au quotidien
Sujets :
Accompagner, soigner au quotidien, organisation journalière
Animation, jeux et encadrement
Soins du corps, santé/maladie, situations d’urgence
Alimentation, gestion domestique
Communication, collaboration
Sujets :
Communication, contact
Collaboration, groupes, équipes, conflits
Hommes et développement
Sujets :
Psychologie du développement, identité, autonomie, famille, sexualité, (les
agressions, par exemple)
Rôle de la profession, éthique, conditions cadre
Sujets :
Ethique, rôle de la profession, droits et devoirs dans le milieu professionnel,
développement des professions sociales
Structure des institutions, tutelle, dispositions juridiques
Assurance sociale en Suisse
Discrimination selon le genre, immigration et intégration
Organisation, technique de travail, qualité
Sujets :
Méthodes de planification, contrôle de qualité
Les paragraphes suivants montrent comment les sujets – et leurs objectifs respectifs – seront
répartis sur les trois années d’études.
6
4.2. Tableau général
En ce qui concerne la répartition des sujets sur les 3-2 ans d’études, le groupe de travail a
décidé de répartir les jours d’école régulièrement, sur les trois années de scolarité. Suivant le
modèle d’organisation choisi (voir chapitre 3.2, répartition des jours d’école), il faudra procéder à
certaines adaptations. L’ordre des sujets devrait, cependant, rester inchangé.
Les sujets et leurs objectifs respectifs ont été distribués en fonction des années et des
semestres :
•
1re année : Enseignement des bases•
2e année : Approfondissement des matières•
3e année : Mise en réseauLes informations sur les cours explicitent l’importance du sujet de chaque semestre. Il faut les
comprendre comme des fils rouges, tout comme les numéros du programme de formation de la
partie B. Le tableau général fournit une aide précieuse pour comprendre les différents modèles
scolaires.
Les tableaux généraux suivants sont disponibles dans les annexes G - K :
Pour une formation initiale sur trois ans :
•
Formation initiale sur trois ans : répartition des sujets en fonction des spécialisations(matières de base et de spécialisation séparées)
•
Formation initiale sur trois ans : répartition des sujets sur trois ans (résumé)Pour une formation initiale réduite :
•
Formation initiale réduite : répartition des sujets en fonction des spécialisations sur 2 ans(matières de base et de spécialisation séparées)
•
Formation initiale réduite : toutes les spécialisations (résumé)4.3. Points forts (formation sur 3 ans)
Les sujets
«accompagner, soigner au quotidien, organisation journalière», «communication,contact
», ainsi que «collaboration, groupes, équipes, conflits» sont des sujets de base pourtoutes les spécialisations.
En première et deuxième année, l’accent sera mis sur les thèmes
«animation, jeux etencadrement», «alimentation, gestion domestique
» et «soins du corps, santé/maladie, situationsd’urgence
». L’élève peut rapidement mettre en pratique ses connaissances acquises durant lescours. Le sujet
«hommes et développement» fait également partie des connaissances de baseet est enseigné essentiellement pendant les deux premières années.
L’étude du sujet
«rôle de la profession, éthique, conditions cadre» se fait en troisième année.«Accompagner, soigner au quotidien, organisation journalière»
sera traité à nouveau enprofondeur au cours de la troisième année. Le lien entre les matières de base peut alors enfin
être établi, permettant ainsi aux élèves de réagir dans le travail de façon adaptée et
professionnelle
.4.4. Personnel enseignant
La mise en réseau des sujets enseignés évoqués dans le chapitre 2 implique que les sujets
professionnels doivent être enseignés par trois formateurs professionnels, au moins. Ces
derniers doivent élaborer en équipe un projet d’enseignement et l’animer partiellement
ensemble. Il convient, également, de travailler en collaboration avec les collègues de
l’enseignement général.
Les enseignants spécialisés ont impérativement besoin d’une expérience pratique individuelle
dans leur spécialisation, en plus de leur formation didactique.
7
Pour chaque thématique
«Alimentation, gestion domestique » « animation, jeux etencadrement», « soins du corps, santé/maladie, situations d’urgence »,
il sera peut-êtrenécessaire d’avoir recours à des spécialistes extérieurs aux domaines de l’accompagnement
(animateurs, pédagogues, enseignants pour la gestion domestique, et enseignants pour les
questions de santé).
5. Formation initiale organisée en école
Pour la formation initiale organisée en école, en particulier en Suisse romande, les directives
légales sont les mêmes que celles de la formation en alternance. Les différences essentielles
par rapport à la formation en alternance se retrouvent parmi les points suivants :
•
Partenaires de la formation•
Relation avec le monde du travail5.1. Partenaires de la formation
La formation professionnelle initiale en entreprise exige des prestataires de formation qui soient,
d’une part clairement identifiés (entreprise, école, cours interentreprises) et, d’autre part, qui
travaillent en partenariat.
Pour la formation initiale organisée en école, c’est cette dernière, en tant que clé de voûte, qui
assume toutes les missions :
•
Elle a l’entière responsabilité de la formation•
Elle signe le contrat d’apprentissage, car elle est considérée comme entreprise deformation
•
Elle organise les stages, en général sur la base d’une convention•
Elle peut dispenser elle-même les cours interentreprises5.2. Relation avec le monde du travail pour les stages pratiques
La formation initiale organisée en école fonctionne différemment de la forme en alternance. La
relation essentielle avec le monde du travail pour l’identification au métier se fait au moyen de
stages pratiques.
C’est la raison pour laquelle l’OrTra faîtière suisse du domaine social conseille aux écoles de
convenir, avec les entreprises, de stages pratiques suffisamment longs (2 à 8 mois). On peut,
ainsi garantir que l’élève s’engage véritablement dans son activité et qu’il s’identifie à elle. Il est
important que la formation en école et en entreprise soit alternée
pendant toute la durée de laformation
. Il convient, aussi, de proposer des stages pratiques à temps partiel et d’en élargirl’offre.
Un modèle qui prévoit un stage pratique en guise de dernière année de formation (pour
répondre aux exigences légales) n’est pas souhaitable d’un point de vue méthodologique et
didactique.
Dans le programme de formation, les objectifs évaluateurs de l’entreprise servent à structurer le
contenu des stages pratiques.
L’indemnisation du stagiaire pour les stages pratiques dépend des données cantonales et doit
être définie entre l’école, en tant qu’employeur, et les institutions des stages pratiques.
8
L’absence de rattachement à une institution de pratique définie privilégie l’orientation de la
variante généraliste. Dans cette variante, la formation à la pratique professionnelle doit être
effectuée dans les institutions des trois orientations spécialisées.
Le temps de formation des stages pratiques comprend, au minimum, la moitié du temps de
formation.
6. Formation professionnelle initiale réduite pour les adultes
6.1. Principes légaux
L’art. 3, al. 3 de l’ordonnance sur la formation professionnelle initiale des assistantes/assistants
socio-éducatifs prévoit une réduction d’un tiers de la formation professionnelle initiale pour les
personnes :
•
qui ont 22 ans révolus,•
qui disposent d’une expérience d’au moins deux ans dans l’accompagnement social,dans le cadre d’un emploi à 60 %, minimum.
Dans la partie E du plan de formation, cette réduction est décrite de façon plus précise. Il y est
expliqué en particulier que
:•
les objectifs sont identiques pour la formation initiale réduite,•
la réduction concerne tous les lieux de formation,•
pour une durée totale de formation de 3 ans, la formation en stage pratiqueprofessionnel se déroule en moyenne sur 2 jours,
•
pour une durée totale de formation de 2 ans, la formation en stage pratiqueprofessionnel se déroule en moyenne sur 2,5 jours,
•
les matières spécialisées sont réduites de 1040 à 690-720 leçons,•
les cours de culture générale se déroulent selon l’ordonnance,•
les adultes sont dispensés d’éducation sportive.La formation initiale réduite pour les adultes doit être différenciée de la formation de rattrapage
3.En ce qui concerne la formation réduite, il s’agit d’une offre standardisée, qui est spécialement
orientée vers les besoins de l’adulte et qui conduit à un examen de fin de formation. Les
chapitres suivants développent ce sujet.
6.2. Groupe cible
L’expérience des formations dispensées jusqu’à présent pour les adultes dans le domaine
social permet d’identifier le groupe cible :
•
Pour une part, il s’agit, de personnes qui changent d’orientation professionnelle ou qui sereconvertissent : elles ont souvent plus de 30 ans, recherchent un nouveau défi
professionnel après une réorientation professionnelle, un événement familial, une
séparation ou un divorce et se décident pour une formation. 70-80 % des femmes sont
concernées. Certains, parmi ces femmes et ces hommes, ont déjà une formation
professionnelle initiale, d’autres qui n’ont encore aucun diplôme reconnu, travaillent
depuis plusieurs années comme professionnels dans une institution sociale.
•
Pour ce qui concerne l’autre part, il s’agit d’élèves plus jeunes, qui, pour différentesraisons, n’ont pas encore pu obtenir de diplôme. Ils ont une expérience professionnelle
d’au moins 2 ans.
3
Le terme «rattrapage» désigne la possibilité de rattraper certaines lacunes. La validation des acquis sertà détecter les lacunes du postulant.
9
Fondamentalement, en ce qui concerne les problèmes liés à la formation, il n’y a pas de grosse
différence entre les adultes et les jeunes. Les adultes n’apprennent ni plus facilement, ni plus
vite et doivent faire face à des problèmes similaires. Selon les conditions d’admission, la
véritable différence réside dans le fait que les adultes disposent, en règle générale, d’une
expérience de la vie plus dense. Ce facteur est donc à prendre particulièrement en compte en
cas de réduction de la formation.
Nous pouvons par ailleurs constater que :
•
En règle générale, la motivation professionnelle des adultes est claire et définie. Le choixde la formation est souvent lié à une décision motivée de l’activité professionnelle
choisie. C’est une des raisons pour laquelle les adultes demeurent d’avantage fidèles à
leur métier.
•
La motivation l’intérêt et la curiosité quant à leur profession, ainsi que la satisfactiond’apprendre à nouveau sont très bénéfiques et se ressentent donc dans la formation
scolaire et en institution.
•
Cependant, bon nombre de ces adultes ne sont pas habitués à apprendre et n’ont plusd’expérience dans ce domaine. Cela signifie que l’on peut recourir dans la formation
scolaire au savoir et à l’expérience, mais que, dans le même temps, des instructions et
un accompagnement adaptés sont nécessaires.
•
Les adultes font preuve d’un plus grand sens des responsabilités dans l’apprentissage etla préparation de projets.
6.3. Conception de la formation initiale réduite
Pour la formation initiale réduite, nous conseillons, en plus des aspects évoqués dans le
chapitre 2:
•
une méthodologie et une didactique orientée vers l’adulte :- qui proviennent d’expériences pratiques,
- qui permettent une formation orientée vers les compétences,
- qui fonctionnent avec des types de formations individuelles et non pas
assistées en interne par des professeurs (voir exemples en annexe E),
- en composant des groupes selon les ressources proposées,
- en proposant une mise à jour individuelle et autonome des lacunes.
•
des classes particulières4•
une structure scolaire régulière et inchangée sur toute la durée de la formationA éviter:
•
les formes modulaires,•
l’intégration d’élèves adultes issus de la formation initiale réduite dans les classes deformation initiale classique.
6.4. La réduction concrète de la formation
Nombre de leçons
Les élèves adultes terminent leur formation par le même examen que les jeunes. De même, les
objectifs définis dans le programme de formation sont aussi valables pour eux. Cependant, ils
disposent d’un tiers du temps en moins pour atteindre ces objectifs.
4
Si le nombre moyen pour conduire des classes spécifiques n’est pas atteint, on conseille des solutionspar régions.
10
Pour élaborer le programme de la formation initiale réduite, le monde du travail du domaine
social conseille de prendre, comme base, le tableau des leçons réduit d’un tiers (annexe F).
Lors de l’élaboration du programme de formation, des points forts peuvent être définis, dans
lesquels des thèmes doivent être approfondis. Les thèmes qui, en raison des expériences
précédentes, peuvent être traités plus rapidement, doivent être réduits de façon adéquate en
fonction du temps imparti.
Durée de la formation
L’OrTra faîtière suisse du domaine social conseille la réduction de la durée de formation sur
deux ans.
Conformément au programme de formation partie E, la formation initiale réduite peut être
organisée sur 2 ou 3 ans. La variante sur trois ans offre l’avantage d’une plus faible charge
scolaire pour les personnes, car répartie sur une plus longue période. Cependant, cela peut être
un inconvénient d’espacer trop les jours les uns des autres : faire le lien entre les jours de cours
pouvant occasionner une surcharge de travail. Il faut également prendre en compte qu’avec les
2 ans d’expérience demandés, on arrive à une durée totale de 5 ans.
Pour la variante sur deux ans, la charge scolaire est de l’ordre de 1-2 jours, en fonction du
nombre de leçons par jours (8 ou 9) et de l’intégration ou non du cours de formation générale
(exemple de calcul, voir annexe D). La charge pour les personnes et les institutions est un peu
plus importante, la formation en est cependant plus compacte et contrôlable. Cette variante
permet, également, une structure régulière des journées scolaires, ce qui est particulièrement
important pour les personnes travaillant à temps partiel et/ou ayant une famille.
Organisation de la formation
Classes d’orientation spécifique
Pour la formation initiale réduite pour les adultes, il faut que la formation de classes d’orientation
spécifique soit judicieuse. Un canton pourra rarement proposer une gamme complète de
possibilités de formation. Un accord signé au niveau fédéral permet d’atteindre les tailles
nécessaires de classes, dans chaque orientation.
Structure d’une journée d’école
Si l’on réduit la formation d’un an, les adultes doivent, sur les deux ans, suivre, en moyenne, 2
jours et demi de
formation pratique. Pour 48 semaines de travail par an, on arrive à un total de120 jours effectifs de travail annuel. La formation scolaire doit être organisée de façon à ce que
la personne puisse suivre, dans tous les cas, ces 120 jours de formation professionnelle
pratique par an.
Sans cours généraux, les 720 leçons, au maximum, peuvent être enseignées par journée
scolaire (de 9 périodes), pendant deux ans. On constate cependant qu’en plus de la formation
scolaire et en institution, il serait judicieux de prévoir, également, du temps pour les
approfondissements individuels (voir «exemple de calcul pour les journées de cours dans une
formation initiale réduite sur 2 ans», en annexe D).
Organisation des cours de culture générale
Il est probable qu’à l’intérieur d’une classe, un bon nombre de personne ne soient pas astreintes
à suivre le cours de culture générale
5. De ce fait, il peut être opportun de proposer ce coursindépendamment du cours professionnel. On pourrait imaginer un cours général séparé, qui
5
Jusqu’à aujourd’hui, 40-60 % des élèves n’ont pas été obligés de suivre le cours de culture générale.11
pourrait être suivi avant, pendant ou après la formation (éventuellement par des personnes
d’autres professions, également)
6La possibilité de suivre le cours de culture générale avant la formation initiale scolaire peut être
intéressante pour les adultes, car ils peuvent ainsi, pendant leurs années de pratique
professionnelle, accomplir une partie de leur formation.
Maturité professionnelle
La maturité professionnelle intégrée à la formation, n’est pas réalisable dans la formation initiale
réduite pour les adultes ayant une activité à temps partiel, car leur temps de pratique serait trop
restreint. Par ailleurs, on peut supposer que la demande pour une maturité professionnelle
accompagnée d’une formation soit si faible qu’une offre spécifique soit inutile.