Autisme: "sérieux retard" français dans la prise en charge (pédopsychiatres)Trois pédopsychiatres faisant référence en matière d'autisme soulignent le "sérieux retard" en France en matière de prise en charge des enfants autistes, mais restent optimistes face à certains progrès récents et une mobilisation croissante des familles et des professionnels. "C'est vrai, on a beaucoup de retard dans la prise en charge de l'autisme en France, mais depuis 3-4 ans, il y a une mobilisation importante face au problème", déclare à l'AFP le Dr Nadia Chabane, pédopsychiatre à l'Hôpital Robert Debré à Paris et chercheur à l'Inserm. "Il va falloir pas mal de temps pour monter des structures, former des gens de façon adaptée pour prendre en charge correctement les enfants. C'est là où réside le problème, c'est le retard que nous avons pris sur les pays scandinaves, anglo-saxons et sur les Etats-Unis", explique-t-elle. Le Dr Chabane pense que la France est sortie du "dogmatisme psy", même s'il "reste encore quelques purs et durs" et qu'il "y a un consensus scientifique autour de l'autisme maintenant". "On a arrêté de culpabiliser les mères", estime-t-elle. Le Dr Charles Aussiloux, pédopsychiatre du service de médecine psychologique pour enfants et adolescents du CHU de Montpellier reconnaît lui aussi qu'"il y a effectivement un vrai problème de réponse quantitative aux besoins des autistes". "Le rattrapage qui a été fait est loin d'être suffisant" estime ce médecin, qui a fondé en 1999 le Centre de Ressources Autisme (CRA) Languedoc-Roussillon, l'une des toutes premières structures de ce genre en France. "L'important aujourd'hui c'est que les psychiatres ne restent pas les seuls à s'occuper de l'enfant autiste, mais qu'il soit aussi pris en charge par le corps social et enseignant en particulier", plaide le Dr Aussiloux. "La loi 2005, dite loi Handicap, donne à l'Education nationale l'obligation d'être le moteur de l'organisation des prestations pour les enfants qui ont des problèmes et pour les autistes en particulier", rappelle-t-il. Le Dr Aussilloux juge "intéressante" la méthode éducative ABA venue des Etats-Unis et du nord de l'Europe, plebiscitée par certaines associations de parents d'enfants autistes, tout en soulignant qu'il en existe "d'autres". "La méthode Schopler est utilisée dans certains services psychiatriques, mais surtout par des écoles spécialisées. Elle est une méthode davantage éducative que comportementaliste. Puis il y a les méthodes d'inspiration psycho-dynamiques, où on essaie de comprendre comment l'enfant réagit à sa situation et on confie l'enfant pour les activités d'éducation à l'école", dit-il. Catherine Milcent, pédopsychiatre, applique la méthode ABA dans l'Institut médico-éducatif où elle intervient à Paris. "Pour moi, il n'y a pas de doute que l'analyse appliquée du comportement (ABA) soit la meilleure technique", dit-elle. "Avec l'ABA, 8 enfants sur 10 vont avoir du language", selon elle. "De nombreuses études ont pu montrer l'efficacité des prises en charge comportementales, et ce dans de nombreux pays du monde. Cependant, la France accuse, dans ce domaine, un sérieux retard: il y a peu d'interventions comportementales, peu de professionnels sont formés et une méconnaissance de l'approche", accuse-t-elle. "Dans l'état actuel de nos connaissances, la méthode ABA est parmi celles qui ont le plus d'utilité" approuve le Dr Aussilloux: "Mais elle n'est pas utile pour tous. Le problème c'est d'arriver à ce que les palettes (éducatives) s'élargissent". |
Autisme et autiste en france ?
Posté par : Luthi Pierre-Alain le :
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