Voilà un article du temps qui va dans le sens du net, internet est le phénoméne systémique le plus puissant qu'aie connu l'humanité et sérieusement je ne sais pas ce qui va empécher la créature de se développer ;-) Luc Debraine Lundi 30 janvier 2006 L'autre jour, je suis intervenu dans un forum de discussion sur Internet. Le thème en était le «journalisme citoyen», ce mouvement de fond qui transforme chacun en pourvoyeur potentiel d'information, que celle-ci soit visuelle ou écrite. Histoire d'introduire un bémol, et surtout parce que je suis journaliste de profession, j'ai mentionné les problèmes de fiabilité dont souffre l'encyclopédie en ligne Wikipédia. Cette tour de Babel numérique, écrite par tous ceux qui le désirent, a en effet été récemment secouée par des vandales. A peine ai-je eu le temps de poster ma remarque qu'un internaute m'envoyait une étude du magazine scientifique Nature. Celle-ci comparait Wikipédia à la mythique encyclopédie Britannica, concluant à la fiabilité plus ou moins égale des deux ouvrages collectifs. Et l'internaute d'ajouter, perfide: «Vous parlez de fiabilité des sources, mais l'ironie veut que vous soyez vous-même sur un terrain glissant.» Tel est pris qui croyait prendre. Admettons-le: si les professionnels de l'information et les milieux universitaires ou scientifiques mettent en doute le sérieux factuel de Wikipédia, c'est aussi parce qu'ils se sentent menacés par cette bibliothèque amateur, séduisante, proliférante, évolutive, anonyme, prompte à se mettre à jour et à se corriger elle-même. Tout se passe comme si Wikipédia était un biotope qui s'autorégulait grâce à l'interaction de ses mille et une parties. Qu'un désordre, c'est-à-dire une erreur, s'introduise dans le système, celui-ci l'exclura pour remettre de l'ordre, et tendre vers l'équilibre. Par son mode même de fonctionnement, qui mime l'organisation de la vie, Wikipédia est ainsi plus digne de confiance qu'on ne croit. N'en déplaise à certains...