Une petite expérience dernièrement m’a fait prendre conscience de l’importance de la structure dans l’apport éducatif des parents ou des intervenants socio-éducatifs. Surtout vis-à-vis des petits enfants qui se doivent, semble’il toujours d’imiter leur environnement et de chercher à revivre ou à vivre des histoires imaginaires dont le fil rouge est la réalité.
Ainsi le garage et la maison de poupée ont l’avantage d’offrir à l’enfant un point d’appui pour la construction de leurs histoires d’enfants. La voiture arrive au garage, elle va se garer, on la nettoie, on la répare et elle repart… de même dans la maison de poupée le petit bébé va à la salle de bain pour se laver, puis monte à l’étage dans sa chambre et finalement on éteint la lumière pour qu’il puisse dormir.
La structure architecturale de la maison de poupée ou du garage à voitures permet à l’enfant de structurer et de fonder son histoire imaginaire
En fait quand les enfants ont moins de jouets, ils imaginent, ou creusent dans la terre ou le sable des formes ou des espaces qui leur permettent de construire progressivement leur récit.
Ce qui est finalement plus problématique pour eux, c’est l’amoncellement de jouets divers, la multiplication des objets dans leur chambre. Même si ces jouets sont bien organisés sur une étagère, il manque souvent pour l’enfant le lien entre eux, le fil rouge du récit, de l’histoire. Il manque la base d’une structure qui leur permet de commencer à construire le fil de leurs histoires imaginaires qui est le soutien de leurs jeux.
La multiplication des jouets dans le champ visuel de l’enfant n’est dans ce sens pas aidant et c’est par contre leur préorganisation dans des espaces qui favorise l’imaginaire. L’imagination ne naît pas de rien, elle prend toujours comme point d’appui une structure réelle et significative.
C’est en observant la difficulté pour les parents de laisser leurs enfants jouer et le besoin des enfants d’avoir une structure, un cadre de départ qui m’a frappé. Pour les abeilles par exemple, on propose un masque de départ, une simple empreinte d’alvéole qu’elle développe progressivement pour accueillir le couvain et les futures abeilles ou reine. C’est cette empreinte de départ qu’il s’agit de donner. L’impulsion du jeu… la feuille blanche avec des limites les crayons et qui sait un sujet … une envie.
La parentalité pourrait se résumer aux histoires de parents
Des histoires qui donnent en fait des fils rouges… L’être humain s’appuie sur trois repères fondamentaux : le temps, l’espace et les acteurs … Les histoires de parents font appel à ces trois dimensions spontanément et elle donne lieu à des préstructure… à des points d’ancrage pour l’enfant. Après il s’agit bien sûr de laisser s’exprimer librement la créativité de l’enfant. A lui de construire son histoire dans le garage à voiture, la maison de poupée ou tout autre espace. En introduisant une organisation spatiale ou architecturale dans les jeux de l’enfant, ou d’ailleurs dans toute son activité journalière ont favorisé son développement. Et finalement, l’avantage et loin des moindres et d’aider l’enfant a se détacher des boîtes à histoires prédigérées que sont les jeux vidéos et la télévision. En effet ce qui fait la force des écrans est d’offrir des histoires toutes faites, tout bien organisées et que l’enfant peut maîtriser. Le jeu vidéo offre un espace, un temps et des acteurs et les enfants en raffolent. Les adultes aussi d’ailleurs.
Finalement ce qui pourrait être le grand défi des parents serait d’arriver à offrir des histoires de parents suffisamment nourrissantes pour pouvoir aider l’enfant à construire la sienne.