Les adolescents prennent la parole p.3
Ils ont déterminé les thématiques des débats
Et ceux sont eux qui interrogeront les spécialistes le jour du Forum
Une démarche innovante p.3
Quatre temps forts pour échanger entre adolescents et experts p.4
Trois Forums pour mieux comprendre et accompagner les adolescents
Mieux comprendre et accompagner les adolescents p.5
LES APPORTS ORIGINAUX DU 3
ème FORUM ADOLESCENCESDeux enquêtes exclusives Ipsos Santé pour la Fondation Wyeth p.6
Regards croisés entre 800 adolescents et 800 adultes
qui comparent leur perception du monde
Une enquête qualitative inédite pour mieux comprendre
comment adultes et adolescents se jugent et s’apprécient
Premiers résultats de l’étude quantitative p.8
Deux lycées et près de 200 jeunes ont relevé le défi
p.16Pourquoi et comment deux lycées ont fait travailler 8 classes
sur les thématiques du 3
ème Forum AdolescencesDES EXPERTS QUI ONT ENVIE
DE SE LAISSER SURPRENDRE…
Leur regard sur ce 3
ème Forum Adolescences p.19Comme l’appréhendent-ils, ce qu’ils en attendent…
SANTE, ECOLE, SOCIETE : PREMIERES PISTES
SUR CE QUE LES ADOLESCENTS ONT A NOUS DIRE
Bien dans ma tête, bien dans mon corps : ma santé en questions p.22
Mon avenir professionnel, comment le construire ? p.24
Mon avenir social, mes responsabilités, parlons-en ! p.27
Mon avenir avec les autres, comment y croire ? p.30
Zoom sur leurs premières réflexions
Ce que les experts aimeraient peut-être leur dire
POUR ALLER PLUS LOIN
Interview du Professeur Claude Griscelli p.33
Rencontre avec le président de la Fondation Wyeth
pour la santé de l’enfant et de l’adolescent
Les partenaires du 3
ème Forum Adolescences p.35Le Ministère de l’Education Nationale
L’Inserm
La Fondation Wyeth pour la santé de l’enfant et l’adolescent p.38
Wyeth Pharmaceuticals France p.39
3
UN FORUM PAS COMME LES AUTRES
Les adolescents prennent la parole
Lors des deux premiers Forums Adolescences, les jeunes présents dans la salle et ceux qui
avaient été interrogés au cours des enquêtes Ipsos Santé réalisées en exclusivité pour la
Fondation Wyeth, avaient évoqué un certain nombre de questions qu’ils jugeaient essentielles
pour leur avenir.
Ils avaient aussi souhaité pouvoir davantage s’exprimer sur ces thèmes, mais également sur
bien d’autres...
Le 3
« ceux qui parlent », les professionnels, et « ceux dont on parle », les adolescents.
ème Forum Adolescences leur laisse quartier libre et renverse l’ordre établi entrePour ce 3
ème Forum Adolescences,
· rondes : leur santé ; leur avenir professionnel ; leur avenir social et les responsabilités qu’ils ont envie de prendre ; leur avenir avec les autres. · leur feront part de leurs rêves, de leurs craintes, de leurs espoirs et de leurs souhaits pour pouvoir se construire un avenir meilleur ou tel qu’ils le souhaiteraient. Ils solliciteront leurs avis et leurs commentaires. Une démarche innovante En partenariat avec le créé, pour ce 3 adolescents. Des équipes de jeunes lycéens ont travaillé et réfléchi en amont du Forum sur les quatre thématiques retenues et leurs réflexions constitueront la matière des débats avec les experts, le jour du Forum. Les ados en première ligne 250 adolescents seront dans la salle : décembre 2006 à janvier 2007, dans deux lycées parisiens: le lycée professionnel Gustave Ferrié (Paris 10 8 adolescents présents sur scène, à égalité avec les experts, seront leurs porte-parole rendront compte du travail de réflexion et des propositions émises pour chaque thème. 10 adolescents du lycée Pasteur (Neuilly) se sont exprimés de manière artistique quatre thèmes; deux expositions présenteront leur travail. 800 adolescents se sont exprimés au travers de deux enquêtes exclusives Ipsos Santé pour la Fondation Wyeth expliquent comment ils perçoivent le monde adulte et comment ils s’y voient évoluer. La Fondation Wyeth fait ainsi, une vraie place, à côté de la parole savante, à celle, plus méconnue, des adolescents « ordinaires » 4 Quatre temps forts pour échanger entre adolescents et experts Animés par des quatre thématiques apparues comme essentielles dans les études réalisées par Ipsos Santé auprès des adolescents. 1. Bien dans ma tête, bien dans mon corps : ma santé en questions Comment les adolescents aimeraient-ils qu’on leur parle de leur santé ? Qu’est-ce qui les fragilise, les renforce ? Avec qui se sentent-ils en confiance pour en parler ?... Deux lycéens livrent les conclusions de leurs groupes de réflexions et dialoguent avec : Philippe Jeammet président de l’école des parents et des éducateurs d’Ile-de-France, Catherine Weil-Olivier 2. Mon avenir professionnel, comment le construire ? Qu’est-ce que cela veut dire pour les adolescents ? L’école leur donne-t-elle envie d’apprendre ? Quelle image ont-ils du monde du travail ? … Deux lycéens livrent les conclusions de leurs groupes de réflexions et dialoguent avec : Marie Choquet Patrice Huerre Antony (92). 3. Mon avenir social, mes responsabilités, parlons-en ! Quelles responsabilités ont-ils envie de prendre ? La justice, l’Etat…, qu’est-ce que cela représente pour eux ? Et le respect, l’autorité ?… Deux lycéens livrent les conclusions de leurs groupes de réflexions et dialoguent avec Serge Hefez la Pitié - Salpêtrière. Jean-Pierre Rosenczveig 4. Mon avenir avec les autres, comment y croire ? Quelle confiance ont-ils dans les adultes ? Quels sont leurs rapports avec leurs copains ? Comment changer le monde ? Deux lycéens livrent les conclusions de leurs groupes de réflexions et dialoguent avec : Patrick Baudry Marcel Rufo 5 Mieux comprendre et accompagner les adolescents Avec les Forums Adolescences, l’ambition de la Fondation Wyeth pour la santé de l’enfant et de l’adolescent est d’ouvrir des pistes de réflexion pour mieux comprendre les adolescents et mieux les accompagner dans leur passage du monde de l’enfance à celui de l’âge adulte. S’il est original dans sa forme et sa conception, ce 3 parfaitement dans la logique des deux précédents. Il est aussi le fruit du travail de fond mené depuis 3 ans par la Fondation Wyeth : « Comment repérer les moments où tout peut basculer ? » et le second sur le thème de la prévention des risques dans un monde où les repères sont bouleversés : « Etre adolescent dans un monde incertain ». Nancy, Rouen, Bordeaux, Lille…) paysage de la bascule, le moral des adolescents et la façon dont ils perçoivent le monde qui les entoure, l’entraide intra-générationnelle et le besoin qu’ils ont des adultes, et enfin, sur le ressenti des médecins et leur pratique d’accompagnement des adolescents. en partenariat avec Fil Santé Jeunes pour décrypter la parole des adolescents sur des thèmes liés à la santé. Cette réflexion multiforme a mobilisé, dans la durée, les spécialistes de ces thématiques propres à l’adolescence : pédopsychiatres, psychiatres, psychanalystes, sociologues, représentants du monde éducatif et judiciaire, représentants du monde associatif, lesquels ont pu confronter leurs expériences, partager leurs réflexions. Leurs regards croisés font l’originalité et la richesse des travaux menés par la Fondation Wyeth pour la santé de l’enfant et de l’adolescent. Ils ont aussi pour ambition de faire concrètement avancer la cause que la Fondation s’est donnée. 6 LES APPORTS ORIGINAUX DU 3 ADOLESCENCES Deux enquêtes exclusives Ipsos Santé pour la Fondation Wyeth « psychologue Maurice Debesse (La crise d’originalité juvénile - 1937). Mais, au-delà des discours des adultes ou des professionnels, qui avec leurs mots de spécialistes, tentent de mieux décrypter ce moment de la vie, entre enfance et âge adulte, que pensent réellement les adolescents ? Comment voient-ils le monde dans lequel ils grandissent ? Ipsos Santé, à la demande de la Fondation Wyeth, a réalisé qualitative, l’autre quantitative, sur le regard que portent les adolescents sur la société et sur la confiance qu’ils ont dans les adultes Ces enquêtes s’inscrivent dans la philosophie du 3 croiser en permanence les regards des jeunes et des adultes : comment l’adolescent envisaget- il la vie et le monde adulte ?, et, à l’inverse, comment la société adulte se représente-t-elle les adolescents ? L’enquête exclusive menée auprès de 800 personnes de plus de 25 ans et 800 adolescents permet de mieux cerner la relation des jeunes avec le monde adulte et la façon dont ils se projettent dans l’avenir. Avec un perpétuel jeu de miroir entre les questions posées aux adolescents et celles posées aux adultes, comme par exemple : - Comment les adolescents perçoivent-ils leur avenir ? Comment les adultes perçoivent l’avenir des adolescents ? - Quelle perception les adolescents ont-ils de l’attitude des adultes sur leur santé, l’autorité… ? - Comment les adultes perçoivent-ils l’attitude des adolescents sur ces mêmes items ?... 7 jugent et s’apprécient ! Il s’agit d’une enquête d’observation à la méthodologie inédite, adultes et 20 adolescents (10 âgés de 13 à 15 ans et 10 autres de 16 à 18 ans). Pendant deux mois, il leur a été demandé de réfléchir en groupe ou en solo, mais aussi de produire de façon collective ou individuelle, des textes, des photos, des collages ou des dessins… L’objectif est, à travers des productions qui ne sont pas exclusivement verbales, de mieux comprendre comment adultes et adolescents s’appréhendent, se comprennent ou ne se comprennent pas, quelles sont leurs représentations de l’autorité, des responsabilités sociales, civiques, de l’avenir… Méthodologie : Les adultes se sont exprimés au travers d’entretiens individuels approfondis en face-à-face, et par la tenue d’un carnet de bord, sorte de journal intime où ils ont consigné leurs réactions et leurs pensées au fur et à mesure que leur étaient soumis par les sociologues les thèmes de réflexion. Les adolescents ont participé à 3 ateliers : 1 2 3 Chacun devait par ailleurs prendre une série de photos sur trois thèmes : « la planète adulte », « la planète ado » et « mon avenir ». Tout comme les adultes, les adolescents ont tenu un journal de bord dans lequel ils consignaient leurs réflexions personnelles et avaient à faire un certain nombre d’exercices : collages, autoportrait, dessins… 8 Regards croisés adolescents/adultes Résultats d’une étude réalisée par Ipsos Santé pour la Fondation Wyeth Qui sont les adultes en contact avec les adolescents ? Et avec qui les adolescents sont-ils amenés à dialoguer au quotidien ? L’enquête montre que 57% des adultes sont aujourd’hui en contact régulier avec des adolescents. Elle nous alerte sur le fait que l’environnement adulte est un élément essentiel dans la vie des adolescents et constitue un enjeu important dans la prévention des risques liés à cet âge de la vie. Les adolescents qui expriment le plus de difficultés dans cette étude sont aussi les moins en relation de dialogue avec des adultes. Comment les adultes se représentent-ils les adolescents ? Comment les adolescents pensent-ils être vus par les adultes ? Comment les adultes définissent-ils l’adolescence ? et comment les adolescents voient-ils cette période de leur vie de leur côté ? Une large majorité, 86%, des adultes interrogés déclarent avoir une bonne image des adolescents. Pourtant, 71% des adolescents estiment que les adultes ont une mauvaise image des adolescents. Ces deux chiffres en miroir obligent à une réflexion : qu’est-ce qui laisse à penser aux adolescents que les adultes sont si négatifs à leur égard? L’étude nous confirme en filigrane que la société adulte semble sensible aux difficultés des adolescents. Une majorité d’adultes les perçoit en effet sous pression, mal dans leur peau, ne pouvant pas facilement parler avec leurs parents... plus que les adolescents ne se définissent euxmêmes d’ailleurs. Tiendrait-on dans ce regard pessimiste un élément de réponse à l’impression d’image négative des adolescents… ? L’étude 2007 vient apporter un éclairage nouveau et complémentaire aux données déjà collectées Ipsos Santé réalise maintenant depuis 3 ans, des études pour la Fondation Wyeth pour mieux comprendre l’adolescence et ses mutations, et mieux prévenir les risques liés à cette période de la vie. La Fondation Wyeth dispose aujourd’hui d’un adolescents, autour de la question du point de bascule et de l’aide intra-générationnelle (2005), la question du moral des adolescents et de leur confiance dans l’avenir (2006), une étude auprès des médecins de ville sur la pratique des adolescents (2006), cette nouvelle étude apporte un éclairage neuf et complémentaire sur la problématique adolescente. Construite en et d’adultes de 25 ans et plus, les données présentées s’intéressent cette fois à mieux comprendre l’image des adolescents dans la société (adulte), la place concrète que représentent les adolescents pour les adultes et inversement. Une approche nouvelle donc qui met en miroir, voire confronte le point de vue des adolescents à celui de la société adulte et s’intéresse à sonder la réalité du dialogue adolescents/adultes. Rappel de la méthodologie : 803 adolescents de 15 à 18 ans domicile) du 22 au 26 janvier 2007 par des enquêteurs d’Ipsos. Les 803 individus constituent un échantillon national représentatif construit grâce à la méthode des quotas (sexe, âge, filière scolaire, après stratification par taille d’agglomération et région) à partir des données Insee et de l’Education Nationale. 858 adultes d’Ipsos. Les 858 individus constituent un échantillon national représentatif construit grâce à la méthode des quotas (sexe, âge, CSP, après stratification par taille d’agglomération et région) à partir des données INSEE. Nous avons défini par adolescent, toute personne âgée de 13 à 18 ans. 9 Au sein de la population des 25 ans et plus, une majorité d’adultes déclare être en contact régulier avec des adolescents 57% des adultes de 25 ans et plus indiquent être en contact régulier avec des adolescents s’agisse d’un cadre personnel ou professionnel… a contrario 42% des adultes considèrent ne pas l’être. La question des relations adolescents/adultes touche donc une majorité de la population. Elle constitue en ce sens un véritable enjeu de société. Ce chiffre nous révèle que l’entourage adulte des adolescents, certes très marqué par les parents et les professeurs, comporte d’autres figures adultes familières pour les adolescents. Parmi notre échantillon national représentatif des 25 ans et plus : 13%* sont parents 14%* des adultes interviewés considèrent être en contact régulier avec des adolescents dans le cadre de leur activité professionnelle directement et 37% fortement auprès d’eux. Ce qui nous amène à considérer que parmi les 25 ans et plus environ 5% ont une activité professionnelle impactant directement et fortement les adolescents.1 38%* des adultes interviewés sont en contact régulier avec des adolescents dans leur vie personnelle autres adultes de l’entourage auxquels les adolescents font référence. Aussi ces différents profils, représentent-ils des publics particulièrement importants dans le domaine de la prévention des risques auprès des adolescents. L’environnement adulte des adolescents, au-delà des figures des parents et des professeurs, qui sont les autres adultes avec lesquels les adolescents sont amenés à dialoguer ? C’est sans surprise les adultes de la famille, qui en dehors des parents, constituent d’après les adolescents leurs interlocuteurs les plus réguliers, loin devant les autres types d’interlocuteurs. être amenés à parler régulièrement à des adultes de leur famille (hors père et mère) et 28% de temps en temps. Viennent des interlocuteurs plus ponctuels : les amis de la famille (84% sont amenés à parler avec eux dont 39% régulièrement), les adultes de l’entourage (84% dont 34% régulièrement). Il apparaît qu’ils sont amenés à parler avec les professionnels des loisirs plus ponctuellement : 22% jugent qu’ils sont amenés à leur parler régulièrement et 41% de temps en temps. Ils sont moins nombreux à évoquer les autres professionnels de l’école (en dehors des professeurs) comme des personnes avec lesquels ils parlent (7% déclarent le faire régulièrement et 41% de temps en temps); ceux-ci constituent néanmoins des acteurs de l’environnement quotidien des adolescents. 1 ans et +. * Total supérieur à 100% car un individu peut appartenir à plusieurs catégories. 10 Des membres de ta famille Des professionnels qui interviennent à l’école, en dehors des professeurs Des professionnels qui interviennent dans tes loisirs Des parents de tes amis D’autres adultes de ton entourage Des amis de ta famille 67% 34% 27% 22% 7% 28% 45% 50% 49% 41% 41% 39% 84% 95% 84% 76% 63% 48% Régulièrement De temps en temps Aux ados : adultes suivants ? Baromètre du bien-être des adolescents : les adolescents déclarent aller bien mais les adultes portent sur eux un regard inquiet Le portrait que les adolescents dressent d’eux-mêmes nous porte cette année encore loin des noirs tableaux que certains dépeignent parfois à leur sujet. Ils nous disent qu’ils vont bien ou très bien pour une très large majorité d’entre eux. 54% 27% 17% 42% 36% 46% 55% 46% 96% 73% 72% J'ai beaucoup d'amis Je peux facilement parler avec mes parents Je me sens bien à l'école Je suis le plus souvent satisfait de ce qui m'arrive Tout à fait d'accord Plutôt d'accord Aux adolescents : Voici une liste d’affirmations. Pour chacune d’elles, dis-moi si, personnellement, tu es tout à fait, plutôt, plutôt pas ou pas du tout d’accord. J anvier 2007 71% 72% 79% 78% 80% 80% 95% 95% Avril 2005 Mars 2006 Le baromètre est très stable, un léger tassement (moins 6 points) concernant le fait de se sentir bien à l’école est néanmoins à constater, et devra être surveillé. 11 5% 11% 14% 17% 28% 4% 19% 39% Souvent, je suis mal dans ma peau J'ai des difficultés à aller vers les autres Je me sens souvent sous pression Tout à fait d'accord Plutôt d'accord Aux adolescents : tu es tout à fait, plutôt, plutôt pas ou pas du tout d’accord. J anvier 2007 16% 18% 23% 19% 42% 39% Avril 2005 Mars 2006 Base adolescents : n=803 Le regard porté par les adultes sur les adolescents est sombre et nettement plus inquiet : pression, mal-être, difficultés relationnelles sont décrites par une majorité d’adultes plus de l’expérience, construite par l’ensemble des discours médiatiques et sociaux sur les adolescents. Les adultes, et a fortiori les adultes en contact professionnel avec des adolescents, comme les médecins (étude 2006), ont visiblement tendance à voir les adolescents « plus mal » que les adolescents ne se définissent euxmêmes lorsqu’on les interroge personnellement. Ce décalage paraît logique concernant les professionnels (comme cela l’était avec les médecins en 2006). Ils apprécient le bien-être des adolescents par rapport à leurs expériences parfois difficiles et ils retiennent éventuellement les situations les plus problématiques voire pathologiques… Le décalage adolescents/adultes est patent sur les principaux indicateurs. Il est plus saillant sur la dimension « mal dans la peau », que les adultes et en particulier les professionnels attribuent majoritairement aux adolescents, ainsi que le sentiment de pression, que les adolescents reconnaissent intimement beaucoup moins que ne leur prêtent les parents et les « professionnels ». On constate que les professionnels sont soit nettement moins positifs, voire sont plus négatifs que ne le sont les parents d’adolescents interrogés. Le dialogue avec les parents · · parents, - leurs parents, - Le bien-être à l’école · · - - activité professionnelle pensent que les adolescents se sentent bien à l’école. La pression · · - - pression. 12 Le fait d’être mal dans sa peau · · - - Difficultés à aller vers les autres · · - - Aux adultes : plutôt, plutôt pas ou pas du tout aux adolescents de 13 à 18 ans ? 72% 73% 82% 95% Rappels Adolescents (n=803) 33% 54% 46% 83% Les médecins (rappels 2006) (n=200) 28% 42% 44% 88% Les professionnels en contact avec des ados (n=118) 45% Ils sont le plus souvent satis faits de ce qui leur arrive Ils se sentent bien à l’école Ils peuvent facilement parler avec leurs parents Ils ont beaucoup d’amis 59% 68% 93% Les parents d’ados (n=111) Les adolescents qui semblent aller moins bien dans cette étude, sont aussi ceux qui bénéficient d’un moindre dialogue avec des adultes Ces différents indicateurs de bien-être2 (voir ci-dessus) permettent d’identifier que rassemblent un faisceau de signes de mal-être Comment éviter que certains d’entre eux ne basculent dans des risques ou problèmes mettant en danger leur santé ? Comment s’assurer, par ailleurs, que ce groupe d’adolescents en difficultés, aujourd’hui marginal, ne s’accroisse au fil du temps ? Le dialogue existant avec l’entourage adulte paraît être un facteur déterminant du bien-être des adolescents et devoir jouer un rôle majeur auprès de ceux-ci. En effet, les adolescents qui dans cette enquête témoignent d’un bien-être très à assez positif (70%) sont plus nombreux à indiquer parler régulièrement avec les adultes de leur entourage. A contrario, ceux qui se révèlent rencontrer plus de difficultés (mal-être, insatisfaction, pression… relevés auprès d’une frange de 8%…) sont visiblement moins régulièrement amenés à parler avec des adultes que les autres. Au sein de la population nationale des 15-18 ans, l’étude permet d’estimer que moins de 1% des adolescents ne bénéficient d’aucun dialogue avec des adultes, au-delà de celui qui peut exister avec les parents ou les professeurs. Parmi les adolescents de 15 à 18 ans interrogés, 16% peuvent être considérés dans un environnement de dialogue avec des adultes tout à la fois régulier et diversifié (amenés à parler régulièrement avec au moins 4 profils différents parmi ceux cités). 2 Selon les réponses négatives ou positives à 7 questions de bien-être, un coefficient de bien-être a été attribué à chaque adolescent interrogé. Cette analyse permet de synthétiser un score de bien-être ou de mal-être des adolescents en 2007. 13 L’image des adolescents dans la société : une histoire de malentendu ? On est frappé du décalage entre l’image que les adultes interrogés déclarent avoir des adolescents et celle qui est perçue par les adolescents. Une large majorité des adolescents, image des adolescents. Pourtant, 86% des adultes interrogées déclarent avoir une bonne image des adolescents. Le sentiment d’une mauvaise image des adolescents est très majoritaire et doit attirer notre attention. Ce hiatus, renvoie-t-il à un adolescence vécue comme un Les adolescents jugent-ils d’abord l’image de leur groupe du point de vue amalgameraient comme étant celles des adultes, alimentant le sentiment exprimé dans l’étude qualitative qu’être adolescents est un stigmate ou encore que les adultes ne font pas confiance aux adolescents ni aux jeunes. 2% 13% 26% 73% 58% 11% 2% 13% 28% 86% Les ados pensent que les adultes ont une image d'eux … Les adultes ont une image des Nsp ados … Très mauvaise Assez mauvaise Assez bonne Très bonne Aux Ados : adultes ont actuellement une très bonne, assez bonne, assez mauvaise ou très mauvaise image des adolescents ? Base adolescents : n=803 Base adultes : n=858 Aux Adultes : avez personnellement une très bonne, assez bonne, assez mauvaise ou très mauvaise image des adolescents ? 14 Adolescents/adultes, une image réciproquement positive 86% des adultes estiment avoir une bonne image des adolescents. Exactement la même proportion d’adolescents, déclare qu’ils ont une image positive des adultes. Cette image réciproquement positive se situe de part et d’autre sur des opinions moyennes, la bonne image s’avère très majoritairement « assez bonne » et très minoritairement « très bonne ». 10% 13% 76% 73% 11% 11% 2% 2% 86% Les ados ont une image des adultes … Les adultes ont une image des ados … Nsp Très mauvaise Assez mauvaise Assez bonne Très bonne Aux Ados : personnellement une très bonne, assez bonne, assez mauvaise ou très mauvaise image des adultes ? Base adolescents : n=803 Base adultes : n=858 Aux Adultes : avez personnellement une très bonne, assez bonne, assez mauvaise ou très mauvaise image des adolescents ? Côté adultes A noter certaines différences significatives concernant l’image des adolescents : Les adultes disposant des revenus les plus élevés se montrent plus bienveillants concernant l’image des adolescents, de même que les personnes vivant dans des communes rurales. Aucune différence significative par sexe, ni âge n’est relevée sur cette question d’image des adolescents. Côté adolescents Les filles sont légèrement plus nombreuses à avoir une bonne image des adultes que les garçons du même âge (7 points d’écart). Les adolescents qui considèrent personnellement appartenir à une catégorie favorisée (catégorie subjective qui ne correspond pas à l’appréciation objective de la CSP de leurs parents mais au sentiment d’être favorisé ou pas) ont une meilleure image des adultes que ceux qui se classent parmi les défavorisés (19 points d’écart). Enfin, les adolescents qui montrent dans l’étude le plus de difficultés sont aussi les adolescents qui voient plus négativement les adultes (21 points d’écarts par rapport aux adolescents les plus à l’aise). Plus les adultes sont proches des adolescents, plus ils les voient positivement ? Moins les adolescents sont en contact avec des adultes, moins ils les voient positivement ? Côté adulte L’image des adolescents varie en fonction du type de contacts entretenus avec eux. On constate que plus on est proche, dans un cadre personnel, des adolescents, plus on en a une image positive. Les parents et les relations personnelles sont ainsi plus nombreux à déclarer avoir une image positive des adolescents (respectivement 92 et 93% de ces populations ont une image positive des adolescents). Les personnes ayant des contacts avec des adolescents dans le cadre de leur activité professionnelle sont en revanche légèrement moins nombreuses que ces proches à considérer avoir une bonne image de ce groupe. 88% de ces professionnels ont une image positive des adolescents (vs 86% de l’ensemble et 92% des parents). Les personnes qui n’ont pas de contact avec les adolescents sont moins nombreuses à en avoir une image positive : 78%. 15 Côté adolescent Les adolescents qui ont le moins de contacts réguliers avec des adultes, ont plus souvent d’eux une image négative. Une vision contrastée de l’adolescence Les bornes de l’adolescence Quand les adultes considèrent-ils qu’un enfant est devenu un adolescent et qu’un adolescent est devenu un adulte ? Quand les 15-18 ans considèrent-ils le début de l’adolescence et la fin de cette période ? Les deux études menées en regards croisés établissent que s’il y a convergence de vues, la pyramide du début de l’adolescence n’est néanmoins pas exactement symétrique entre adolescents et adultes. Une partie des adultes tendent à voir l’entrée dans l’adolescence plus tôt, que ne l’envisagent les adolescents concernés. Aux adolescents 11% 23% 29% 18% 11% 22% 23% 18% 12% 8% 6% 9% Ados Adultes 11 ans et moins 12 ans 13 ans 14 ans 15 ans 16 ans 17 ans et plus 3% 4% Au final l’adolescence durerait en moyenne 5 ans pour les adolescents et une durée à peu près équivalente pour les adultes. 16 L’adolescence : pire ou meilleur moment de la vie ? Les opinions divergent sur ce point entre adultes et adolescents mais aussi parmi ces populations. Les avis sont plus contrastés parmi les adultes : un sur quatre juge que l’adolescence est le meilleur moment de la vie, tandis qu’une proportion égale considère que c’est le pire moment de la vie. Les adolescents sont eux nettement plus nombreux à voir dans l’adolescence le meilleur moment de leur vie : 39% partagent cet avis, tandis qu’une presque majorité (tout comme chez les adultes) perçoit ce moment comme une étape comme une autre. Selon les adultes Selon les ados 39% 48% 12% 24% 25% Aux ados étape comme une autre ou le pire moment de la vie ? Meilleur moment Etape comme une autre Pire moment Nsp Côté adultes Les hommes adultes paraissent plus nostalgiques de cette période de leur vie que ne le sont les femmes (30% pensent que c’est le meilleur moment de la vie vs 18% des femmes). Les moins diplômés voient cette période de la vie plus souvent comme la pire des périodes (35% vs 24% des plus diplômés). 36% des parents d’adolescents pensent que c’est le meilleur moment de la vie. A l’opposé, les « professionnels » sont le groupe parmi lequel on trouve le plus de personnes qui perçoivent l’adolescence comme le pire moment de la vie (32% vs 22% des parents). Côté adolescents Pour les adolescents dont les indicateurs de bien-être sont au plus haut (dialogue avec les parents, bien-être à l’école, moindre difficulté relationnelle, moindre sentiment de pression…), l’adolescence est perçue plus souvent comme le meilleur moment de la vie. Pour ceux qui au contraire rencontrent des difficultés, l’adolescence représente sans surprise pour une plus importante part d’entre eux le pire moment de la vie (33% voient l’adolescence comme le pire moment de la vie tandis que seulement 12% de la population des 15-18 ans le pensent). Pour plus d’informations sur l’enquête : A découvrir aussi la synthèse exclusive d’une étude qualitative auprès d’adolescents et d’adultes… 17 Deux lycées et près de 200 jeunes ont relevé le défi Le 3 d’échanges mené par quelques 200 adolescents de 8 classes de seconde, première et terminale dans deux lycées parisiens : Le lycée Gustave Ferrié électronique, qui accueille essentiellement des adolescents parisiens, principalement des 18 Le lycée Sophie Germain grande majorité des adolescentes. 48 % de ces élèves sont boursiers et viennent de ZEP. Chacun des quatre thèmes du Forum a fait l’objet d’un travail de réflexion par un groupe d’une vingtaine de jeunes dans les deux lycées, soit deux groupes par thématique. Les adolescents ont travaillé en deux temps : 1. Une première séance pour discuter spontanément et à bâtons rompus du thème, et réfléchir aux pistes à proposer pour permettre à chacun de se construire un avenir plus conforme à ses souhaits. 2. Puis, une seconde séance, qui suivait assez rapidement la première, pour formuler des propositions et une synthèse de l’expression du groupe. Les adolescents ont dialogué librement entre eux, de l’équipe éducative et, accompagné le cas échéant, de sociologues de l’Inserm. 18 Le point de vue des proviseurs Pour les deux proviseurs des lycées Gustave Ferrié et Sophie Germain, le projet de la Fondation Wyeth s’inscrivait très naturellement dans une pratique de dialogue et d’ouverture déjà largement développée au sein de leur établissement. A Gustave Ferrié, explique d’établissement deux axes forts qui sont la formation à la citoyenneté et la sensibilisation culturelle, mais aussi la promotion de la motivation des élèves sont noués avec le monde professionnel et les élèves sont habitués aux interventions d’experts extérieurs. Même écho au lycée Sophie Germain où lycée, les élèves qui le souhaitent, participent à des discussions sur des questions d’actualité : « dépassionné et juste, et à mettre en perspective l’événementiel avec la réalité historique Ils ont ainsi une habitude du débat, de l’argumentation et de la distanciation. « d’établissement s’articule également autour de cinq axes : « Bien-être de l’adolescent », « orientation » avec la présentation de métiers en partenariat avec des professionnels; « maîtrise du langage », « ouverture culturelle » et enfin « accès aux nouvelles technologies Dans les deux lycées, et avec des adolescents aux profils sociologiques très différents, les proviseurs insistent sur sont exprimés durant les groupes de travail. « que leur parole soit reconnue et prise en compte « adolescents. Les faire discuter sur des thèmes qui les touchent de façon personnelle et intime, sur leur avenir, c’est aussi une façon de leur apprendre à exprimer leur différence, leur individualité, et d’acquérir maturité et autonomie intellectuelle L’une des motivations de Lydia Andreu pour participer au projet de la Fondation Wyeth est de donner à ses élèves de théorisation, de réflexion, de construction d’un argumentaire à développer leur expression orale, et s’ils sont assez spontanés pour décrirent la vie telle qu’ils la ressentent, les groupes de travail vont les obliger à ordonner leurs réflexions C’est en plus dit-elle « et collectif Pour Michel Vaudry, l’un des intérêts de cette expérience est, outre une meilleure connaissance des adolescents, de faire un « petit pas de plus » dans ce qu’il considère comme l’une des missions de l’école : acteurs passifs de leur existence. 19 Le point de vue des professeurs Le rôle des professeurs présents dans les groupes de travail a consisté essentiellement à présenter aux élèves, en amont, cet exercice de dialogue et d’échanges dans la perspective du Forum Adolescences, puis à se mettre en retrait. Au lycée Gustave Ferrié, l’exercice, finalement assez nouveau, a permis à certains élèves qui d'ordinaire s'expriment peu, explique de se faire entendre, et inversement, des élèves plus expansifs se sont tus. Selon ce professeur, « mûrir aussi, et leur donne l'occasion de rencontrer des jeunes d'autres lycées ; j'espère que cela constituera un événement marquant de leur année scolaire ... cependant un regret : « soient restés un peu superficiels trop préparé pour que les échanges restent spontanés, explique t-elle, et en même temps, il aurait fallu pouvoir travailler davantage avec les élèves pour qu’ils aillent plus au fond des choses. Samuel Coulon et Klarisse Brouwer d’éducation civique, juridique et sociale (ECJS) au lycée Sophie Germain, ont vécu l’expérience avec l’habitude de ceux qui pratiquent ce type d’exercice régulièrement : « travail s’intègre dans nos pratiques habituelles d’organisation de débat. La participation a été très active Le point de vue d’un des médiateurs Sociologue, chercheur au CETSAH, le Centre Transdisciplinaire - Sociologie Anthropologie Histoire (EHESS - CNRS), dans les deux lycées. Son rôle : animer les échanges, faire « sortir » les idées… en respectant la spontanéité des prises de parole. « plus frappé, c’est l’envie des adolescents d’être écoutés et bien compris. Certes, certains ont encore des difficultés à s’exprimer ou à rester concentrés plus d’une heure. Mais on sent souvent chez eux une vraie envie d’aller de l’avant, d’avoir un « petit copain », ou une « petite copine », d’étudier, de travailler, bref de gagner peu à peu en autonomie tout en gardant leur style de vie. Il y a ce qu’ils montrent d’eux et ce qu’ils sont au fond d’eux, mais ils sont rarement dupes de l’image qu’ils donnent individuellement ou collectivement ; parfois même ils en jouent. Globalement, les adolescents se sont prêtés au jeu des groupes de travail avec intérêt, voire avec plaisir, dans le lycée général comme dans le lycée professionnel. Cet échange n’était pourtant pas facile : on leur demandait de parler des jeunes en peu de temps, et au sein d’un groupe important de personnes qu’ils voient quotidiennement. Et puis dans chaque groupe, à chaque fois quelques « leaders » ont voulu monopoliser la parole. Il y a enfin une question de confiance qui s’est souvent posée : ne va-t-on pas être trahi, jugé ou mal compris ? « Que l’on s’intéresse à nous, c’est bien », mais à la condition que ce ne soit pas pour « nous utiliser » ou « nous manipuler ». Bref, que l’on ne se serve pas de leurs propos pour donner une image d’eux qui soit inexacte ou caricaturale. Le but est de mieux comprendre une période de transition complexe 20 DES EXPERTS QUI ONT ENVIE DE SE LAISSER SURPRENDRE Les experts invités à ce 3 consiste à ne préparer ni discours ni intervention…, mais à se laisser interroger par les adolescents et à discuter spontanément avec eux de leurs propositions pour construire leur avenir dans les meilleures conditions. Comment s’y préparent-ils ? Nous leur avons posé à tous, les deux mêmes questions. Leur regard sur ce 3 1. Comment appréhendez-vous ce 3 autour de la parole d’adolescents ? Patrick Baudry toujours plus enrichissant d’écouter parler ceux à qui l’on s’intéresse, d’entendre leurs mots, leur façon d’exprimer leurs expériences. Ensuite, ce Forum ne se focalise pas sur l’adolescence pathologique ou extravagante, filon émotionnel dont les médias se sont emparés… Les adolescents sont réduits à des clichés et notre compréhension de leur place dans la société est totalement faussée par une telle dérive. Marie Choquet auprès de la population adolescente générale, je trouve qu’on ne lui laisse pas assez souvent la parole et de ce fait, on véhicule bien des clichés ! J’espère que les adolescents vont nous faire la bonne surprise de valider en direct ce que nous constatons tous les jours dans nos enquêtes…, c'est-à-dire que les adolescents, dans leur très grande majorité, vont plutôt bien. Serge Hefez : est essentiel car à force de se focaliser sur la pathologie, on confond l’adolescence avec une période forcément cataclysmique aux effets délétères. Les adolescents vont globalement bien mais vivent un processus de transformation qui s’accompagne d’un certain niveau de souffrance. On ne peut donc comprendre ce qu’est l’adolescence qu’en étant en contact avec tous Patrice Huerre : « ordinaires » est salutaire : ces adolescents sont le vrai miroir d’une génération à laquelle on associe trop facilement des valeurs négatives, de violence, de transgressions… Pour avoir étudié l’histoire de l’adolescence, je crois que la façon dont ce groupe d’âge est perçu par les adultes tient beaucoup au « climat » de la société. Nous vivons actuellement dans une période de calme relatif, sans crise ni guerre, où dominent des valeurs liées à l’amélioration du bienêtre : dans un tel contexte, les adultes ont plus de mal à supporter des adolescents qui alors, les dérangent. Dans les périodes guerrières ou révolutionnaires, on a besoin de la jeunesse pour se battre et on la porte aux nues… 21 Philippe Jeammet : surprendre par les adolescents, par ce qu’ils vont nous dire et par la façon dont les échanges vont se nouer. Donner encore plus largement que dans les deux précédents Forums Adolescences et d’une façon aussi directe, la parole à des adolescents « ordinaires » introduit une dynamique nouvelle dans les travaux de la Fondation Wyeth. C’est un éclairage indispensable pour nous, spécialistes, qui voyons le plus souvent des adolescents en difficulté. Jean-Pierre Rosenczveig : s'expriment peu par la parole. Ce Forum leur en offre l’occasion. La saisiront-ils? Marcel Rufo : représentent 90 % de la population adolescente !! Il est toujours plus facile de parler des 10 % qui vont mal à cause de l'éclat et de l'exubérance des manifestations qu'ils présentent. Cependant, c'est grâce à ceux qui vont bien que nous pouvons donner des pistes d'action précoce et de prévention. Catherine Weil-Olivier : intéressant… Ce n’est qu’en écoutant parler les adolescents, en discutant avec eux, à égalité, que nous pourrons, professionnels ou non d’ailleurs, aller au-delà de nos préjugés. Ce qui me paraît surtout très important, c’est que ce Forum va contribuer à casser l’image de corps constitué que nous avons de l’adolescence. L’adolescence est une période charnière dans la vie de toute personne. Elle dure plus ou moins longtemps et n’a pas le même poids de dérives potentielles pour les uns et les autres. Elle doit être perçue pour chacun dans son originalité individuelle, même si de grandes tendances peuvent se dégager pour tous. 2. Qu’attendez-vous de ce dialogue avec les adolescents ? Qu’aimeriez-vous qu’ils en retirent ? Patrick Baudry : me méfierais autant d’un discours trop convenu pour « faire plaisir à l’adulte » que d’un discours trop provoquant qui serait une reprise de clichés bien connus. J’aimerais que les adolescents retiennent de nos échanges que les professionnels avec qui ils ont pu parler ne sont pas des zoologues qui les observent comme des animaux étranges. Il n’y a ni posture démagogique, ni condescendante, ni de supériorité. Je souhaite qu’ils comprennent qu’un vrai dialogue est possible, que ce Forum n’est pas une parenthèse au cours de laquelle ils auraient été écoutés. Ces échanges peuvent se reproduire ailleurs et avoir des effets concrets pour leur vie personnelle et collective. Marie Choquet : possible entre deux générations. Et c’est surtout aux adultes que je pense car ce sont les plus réticents à ouvrir le dialogue alors que les adolescents sont en demande d’échanges, même s’ils sont parfois un peu directs ! Ce Forum, j’espère, contribuera à balayer les appréhensions des adultes. 22 Serge Hefez : adultes en position d’adultes ! Il existe actuellement une vraie fascination pour « l’adoadulte », le « parent-copain » ! Or il y a une barrière générationnelle qui est importante ; l’intérêt de l’initiative de la Fondation Wyeth, c’est de permettre un dialogue de part et d’autre de cette frontière, où chacun est à sa place et dans son rôle. Il est important que ces jeunes entendent que les questions qu’ils se posent sont normales, qu’ils ne sont pas seuls à se les poser. Patrice Huerre de conserver sa capacité à être surpris et donc à rester curieux de tout. J’espère que ce Forum nous permettra d’explorer des pistes nouvelles pour mieux nous comprendre et nous connaître entre générations, pour apprécier nos différences car la grande erreur est de nier la différence inter-générationnelle. Philippe Jeammet : interactivité. Une co-création. Nous avons à apprendre les uns des autres et nous, les adultes, nous devons simplement leur permettre de se nourrir de notre expérience dont ils ont besoin pour se construire. Jean-Pierre Rosenczveig : présupposés et images d'Epinal classiques. Si les jeunes avec lesquels nous échangerons identifient leurs attentes, il sera possible de voir s'il est envisageable d'y répondre et à quel prix. Marcel Rufo : ambiante des discours tenus sur les adolescents. J’aimerais qu’ils nous apportent leur appétit de vivre, leur enthousiasme et leur gaieté. En un mot, que les adolescents « nous » soignent … Et puis surtout, je souhaite qu’ils repartent avec l’envie de prendre possession de leur avenir. Catherine Weil-Olivier : m’ouvrent de nouveaux horizons… Et eux, j’aimerais qu’ils repartent persuadés que les adultes ne sont pas aussi figés qu’ils le disent et le ressentent parfois. Personne n’a un rôle à jouer, ni eux, ni nous. 23 Santé, école, société : PREMIERES PISTES SUR CE QUE LES ADOLESCENTS ONT A NOUS DIRE Les groupes de réflexion de jeunes lycéens qui ont travaillé en amont de ce 3 Adolescences expliqueront le 7 mars prochain comment ils voient l’avenir, leur avenir. Et comment ils perçoivent le monde adulte. Voici en avant-première, quelques unes de leurs réflexions et propositions … Bien dans ma tête, bien dans mon corps : ma santé en questions Les questions sur lesquelles ils ont réfléchi → → → → → Zoom sur quelques pistes de réflexion Points de vue des lycéens de Gustave Ferrié La santé, une question d’équilibre… « aucun bobo, tout ça, que ça va, et que mentalement on n’a aucun stress, aucune inquiétude, on est en parfait équilibre ». Etre bien dans leur corps et dans leur tête, c’est disent-ils, ce qui va leur ouvrir les portes de la réussite : « bien physiquement, en théorie on n’a aucune limite et aucune barrière pour réussir ce qu’on entreprend L’expérience, une clé pour apprendre à relativiser le mal-être L’expérience permet de faire face aux soucis, aux déceptions, au mal-être moral : « jeune et qu’on a des trucs familiaux ou je ne sais pas quoi, vu qu’on manque d’expérience, on perd un peu les repères « pourra s’en sortir. Et pour le moral… vu qu’on est jeune, on n’a pas tout ça, on n’a pas cette expérience de la vie. Voilà. On se laisse un peu aller puis on se perd. C’est pour ça qu’il y en a beaucoup qui déboulent dans l’alcool, du shit, tout ça, pour trouver une confiance, une paix en soi. Un équilibre Pour avoir de l’expérience, il faut « 24 Se sentent-ils toujours compris ? Non. Les parents, les profs, les amis, les gens, les psychologues, l’école…, « souvent ils ne comprennent pas parce qu’ils n’ont pas vécu les mêmes expériences s’agit pas d’une question d’âge ou de génération. Pour être bien physiquement, il faut aussi avoir moralement de l’aide ou des conseils : « parce que sinon on est dans la solitude et on ne se pose des questions qu’à soi, sans réponse. Et voilà, on se prend la tête Quand on leur dit le mot « angoisse », ils répondent spontanément : « ne pas être à la hauteur, à la hauteur de ce que les autres attendent de nous », ou « ne pas réussir ce que l’on voulait faire », « ne pas avoir confiance en soi »… Points de vue des lycéens de Sophie Germain Etre jeune, « est-ce dangereux pour sa santé »… ? Etre jeune, c’est aimer prendre des risques, sans mesurer toujours les conséquences à long terme : « qu’ils sont jeunes et qu’ils ont l’impression qu’ils ont toute la vie devant eux, j’ai l’impression que pour eux, ils se disent : je peux profiter, je peux profiter et un jour, je m’arrêterai ». Ne pas aller bien n’est pas qu’une question « physique » Etre bien dans son corps, c’est être bien dans sa tête. D’où l’importance de faire du sport disent-ils, mais on peut aller bien physiquement et ressentir du mal-être. Les problèmes familiaux altèrent la santé tout autant que les drogues ou la maladie : « stresse plus vite parce qu’on est mal chez soi de bases solides et donc on peut flancher plus facilement d’un côté plutôt que de l’autre et après, ça peut-être une descente infernale alors que ça part de rien. Enfin de rien… Tout est relatif. Mais ça peut-être un tout petit truc qui nous fait directement commencer un petit peu de drogue avec les amis, des trucs comme ça et après… A qui parler quand on va mal ? Avec ses parents ou ses copains, cela dépend mais « notre vraie vie. On parle par exemple de tout ce qui nous entoure, par exemple des cours, enfin les trucs qu’ils veulent savoir. Et après, avec nos amis, ça va plus être notre vie sociale, notre vie sentimentale, amicale, ce qui nous énerve, ce qu’on trouve injuste. Communiquer avec les parents, ça va vraiment être très limité parce que, c’est pas des amis. C’est juste des parents ». Les filles sont-elles plus fragiles que les garçons ? Oui peut-être, en tout cas, elles sont plus sensibles au regard des autres : « garçons, à l’adolescence, ils se trouvent normaux contrairement aux filles. A peine elles ont un petit truc ou quoi que ce soit : il faut que je fasse attention. C’est dans les photos des stars, elles ne savent pas que les photos sont modifiées ». Mais tous préfèrent être dans la norme au risque d’être rejetés : normes, ça veut dire qu’il ne faut pas être trop gros, ni trop maigre. Il faut être bien, sinon, si tu es pas dans la norme, en fait, tu es pas normal 25 LE COIN DES EXPERTS… Sont-ils parfois déroutés par le regard des adolescents et spontanément, qu’ont-ils envie de leur dire… ? Philippe Jeammet : leurs questionnements que par leurs questionnements eux-mêmes. Il me semble que les interrogations essentielles demeurent : ce sont celles du besoin de la reconnaissance de soi par les autres. J’ai envie de leur dire qu’être bien dans sa tête et dans son corps n’est pas chose facile à l’adolescence. Mais il ne faut pas que les adolescents se servent de leurs difficultés ou de leurs handicaps comme d’un rempart derrière lequel ils se protègeraient. La vie est une chance formidable. Qu’ils donnent libre cours à leur appétit de vivre sans se laisser prendre au piège des déceptions. Mais, il ne faut pas qu’ils se renferment sur eux-mêmes et se construisent dans l’opposition. Catherine Weil-Olivier transition, de périodes de régression à des périodes de progression : leur temps est celui de la rapidité, pour tout ! Quant à leur regard sur notre monde adulte, il nous remet souvent en question, nous adultes, et cela pourrait parfois nous déranger, reconnaissons-le ! Mais quelle richesse aussi : nous avons beaucoup à apprendre d’eux, qui feront la société de demain. Je souhaite leur dire qu’ils possèdent un potentiel personnel, que pour être bien dans son corps et dans sa tête, il faut être capable, face aux événements de la vie, de s’adapter, de garder une souplesse et surtout ne pas se rigidifier dans une position de refus, de rejet ou de déni. Il faut aussi savoir « vouloir » et se mobiliser pour atteindre les objectifs des projets qu’ils se sont fixés, quels qu’ils soient. Les adolescents ont l’avenir dans leur main. C’est une source d’espoir formidable ! Mon avenir professionnel Les questions sur lesquelles ils ont réfléchi → → et quelles idées s’en font-ils ? → → Zoom sur quelques pistes de réflexions Points de vue des lycéens de Gustave Ferrié L’école, c’est obligatoire … cela ne donne pas envie d’apprendre ! « dormir. C’est clair. Parce que déjà, un des premiers faits qu’on n’a pas envie d’apprendre, 26 c’est que c’est imposé. Toutes les choses qui sont imposées, c’est dans la nature de l’enfant de ne pas vouloir, d’être contre. Par exemple, si les jeux vidéos étaient imposés, je ne pense pas qu’il y aurait beaucoup de jeunes qui joueraient « rapport avec l’école. Parce que demain matin, on recommence la même chose Ils expliquent qu’ils sont « là » parce qu’on les y a mis : ils n’ont pas choisi pour la majorité d’entre eux cette filière professionnelle. Ils trouvent qu’ils passent trop de temps à travailler et qu’ils n’ont pas assez de temps pour eux. « On est en BEP, on se voit pas aller loin » ! « ils mieux à nous connaître, en nous proposant des activités, cela éviterait les erreurs Ils ont conscience que pour réussir et avoir un diplôme, il faut travailler… : « diplôme, pas de travail. Pas de travail, pas d’argent tout : « pour avoir leur travail, ça sert à rien du tout. Il y a des gens qui ont un BAC et qui travaillent. Ils ont un bon travail. Moi, j’ai un cousin, il a un BAC+5, et il a pas de travail aussi avoir de la chance L’école leur explique-t-elle assez clairement ce que pourra être leur futur métier ? « stage, de travailler tous les jours, est-ce que c’est vraiment fatiguant de faire ça ?ou ça va t’apporter quelque chose. Donc, c’est bien de faire un stage nous l’a expliqué en cours, je pense qu’il y a rien de mieux que l’expérienc travaille comme fleuriste. On se dit pas qu’il y a beaucoup de travail derrière, alors qu’en fait, c’est super fatiguant. C’est un boulot pire que n’importe quoi. Points de vue des lycéens de Sophie Germain Penser à son avenir professionnel, c’est souvent une source de stress Travailler, c’est avoir la possibilité d’obtenir l’indépendance matérielle dont ils rêvent : « responsabilités, avoir un avenir parce que là au lycée on est encore isolé, on apprend, on est face aux profs, on n’est pas vraiment face au monde extérieur. Mais aujourd’hui, ils sont inquiets car ils craignent de s’engager dans des études longues pour finalement ne pas trouver du travail, ou difficilement. Et puis, il y a la pression des parents : « va faire dans l’avenir. Eux, ils ont une idée précise, il faut absolument qu’on réussisse ; enfin nous aussi, on pense à ça mais eux ils sont vraiment sur nous Se sentent-ils préparés pour assurer leur avenir professionnel ? Leur manque d’expérience et leur compétence généraliste les inquiètent : « avec le bac on ne peut presque rien faire parce qu’on a pas de d’utilité en propre, on a juste quelque chose de général, une connaissance alors que les BTS sont spécialisés dans quelque chose ». « Evidemment, on a peur parce que rien n’est certain et surtout ce que l’on sait par 27 nos parents, par des gens qu’on connaît, c’est pas forcément toujours très drôle et on a du mal aujourd’hui à avoir un boulot parents, ils disent qu’ils ont eu une journée difficile met l’angoisse ». monde du travail leur semble un peu tôt (les élèves cités sont en seconde) : projeter du lycée au futur métier qu’on voudrait faire, il y a d’abord une étape qu’on doit passer et après on pourra se poser la question L’école les aide-t-elle ? Quand des professionnels viennent leur parler de leur métier, ce sont des exemples qui les rassurent et les aident à faire des choix. Quant aux conseillers d’orientation (ou de « aider que les professeurs, lesquels les connaissent mieux. D’après eux, les entreprises vont leur demander… De l’expérience, d’être autonomes, de l’assurance et de la maturité et du talent ! Mais tous ont « travail pour gagner (leur) vie LE COIN DES EXPERTS… Sont-ils parfois déroutés par le regard des adolescents et spontanément, qu’ont-ils envie de leur dire… Marie Choquet : et du monde qui les entoure. Lorsque les résultats de nos questionnaires mettent en exergue ce côté positif des adolescents, leur envie de s’intégrer, le fait qu’ils se sentent plutôt bien chez eux, on me dit souvent que c’est parce qu’ils n’osent pas parler pour dire qu’ils vont mal. Au moins, allons-nous en avoir le coeur net ! Pour les aider à construire leur avenir professionnel, il faut trouver les moyens pour que parents, éducateurs et eux, les adolescents, soient davantage « partenaires ». Nos enquêtes montrent qu’environ un adolescent sur deux ne se sent pas bien dans l’environnement scolaire. L’école rate souvent l’échange avec les adolescents sous prétexte qu’ils « apprendre responsabilités. Alors, ils finissent par être ce que l’on attend d’eux : en retrait et non investis ! Patrice Huerre : grande curiosité pour le monde, à conserver une vraie envie de créer, alors même que nous leur offrons des représentations du monde plutôt sinistres. Ils ont cette capacité d’ouverture, de curiosité ou d’enthousiasme que nombre d’adultes ont perdu. Je leur dirai que pour construire leur avenir professionnel, leur marge de jeu est plus grande qu’on le dit, loin des schémas qu’on leur assène comme des chemins obligatoires. Il ne faut pas réduire l’avenir professionnel à la possession de certaines clés qui, si on ne les avait pas, fermeraient toutes les portes. La sacralisation du diplôme me semble une erreur, il y a d’autres voies. On se forme dans la durée ; on apprend durant toute sa vie. 28 Mon avenir social, mes responsabilités, parlons-en ! Les questions sur lesquelles ils ont réfléchi → famille, des professeurs, de la Justice, de l’Etat ? → besoin pour construire leur autonomie ? → respectée ? Zoom sur quelques pistes de réflexions Le civisme, une question de respect « même s’ils disent ne pas disposer de toutes les clés pour comprendre les choix qu’on leur propose. Ils se sentent souvent exclus du débat, « utilisés », notamment par les médias qui donnent d’eux une image tronquée : « l’image des banlieues L’égalité des chances, ils n’y croient pas vraiment, sauf pour « Quant à l’autorité, elle est spontanément associée aux instances judiciaires ou policières « leur mettent la pression nous, sans nous La famille, une source d’équilibre Les parents et la fratrie sont les deux pôles sur lesquels ils s’appuient. Leurs parents leur font confiance parce qu’ils font attention : « sûrs qu’on n’a pas fait de bêtises Ils ont parfaitement conscience de leurs responsabilités au sein de leur famille : « parents) journée ne se couche pas à 4 heures du matin quand on a cours le lendemain c’est une erreur, on doit prendre nos responsabilités une fille Ce sens des responsabilités va assez loin lorsqu’ils parlent aussi de prise en charge de leurs propres parents, le moment venu : « d’eux quand ils seront vieux comme ils se seront occupés de nous modèle qu’ils ont envie de reproduire. La générosité et l’engagement La générosité rime avec entraide, conseil et soutien pour leurs proches. Si l’Etat a un rôle important à jouer pour venir en aide aux plus démunis, ils estiment que la France est un pays où de ce point de vue, les choses ne sont pas trop « mal faites ». Ils ont envie de s’engager pour construire une famille plus, peut être, que sur le plan professionnel. 29 L’autorité, c’est important En tant que futurs parents, ils souhaitent pour leurs enfants une école où la cour serait plus grande, où il y aurait une cafétéria…, mais aussi des profs plus sévères et davantage d’autorité : « qu’elles ont le pouvoir de faire des choses […]. Mais, quand on nous met beaucoup de trucs qu’on ne doit pas faire, on a toujours envie de le faire La justice, peut mieux faire… Elle ne peut être « juste » s’il n’y a pas d’égalité entre tous : « faiblesse, c’est que ça peut empiéter sur la liberté de chacun, la liberté de vivre déjà, et la liberté de choisir son mode vie, parce que des fois on nous impose des choses qu’on n’a pas forcément envie de faire. Après il y a les inégalités des droits selon les classes sociales, ça aussi c’est connu. A partir de là je ne sais pas s’il peut y avoir une justice, si l’égalité n’existe pas, donc il n’y a pas vraiment de justice Les policiers appliquent la loi sans avoir assez de recul pour juger des situations particulières : « rapport aux textes de lois, parce que eux, ils n’ont pas l’idée de ce qui se passe, la loi est comme ça, on applique, c’est tout. Donc voilà. Ils n’ont pas assez de recul sur ce qui se passe, et donc, après, la discrimination mène des fois à des erreurs judiciaires Mais reconnaissent-ils : « création de l’emploi, à l’expression, à la défense…La justice étant créée par l’homme, celleci est à son image, et ne se veut pas parfaite Le respect, une notion qu’ils ont du mal à définir … « eu le respect. Si on ne vous a pas appris, pff en perte de vitesse. Pourtant : « Donc elles ne vont faire qu’aller plus loin, au-delà des limites fixées Des limites qu’ils ressentent comme plus nombreuses que celles imposées aux générations précédentes : « plus on a envie de les dépasser 30 LE COIN DES EXPERTS… Sont-ils parfois déroutés par le regard des adolescents et spontanément, qu’ont-ils envie de leur dire… Serge Hefez : adolescents nous renvoie à nos faiblesses d’adultes. En fait, je crois que, bien souvent, ce sont les adultes qui sont en crise… Je rencontre souvent des jeunes inquiets qui se demandent comment leurs parents vont supporter leur départ de la maison ! Or nous avons une responsabilité générationnelle de leur permettre de grandir et de se séparer qui nous oblige à nous défaire de cette complaisance narcissique. J’ai envie de leur dire que construire son avenir social, c’est être acteur de sa vie. Les adolescents ont la chance d’évoluer dans une société démocratique où leur avis compte : qu’ils se saisissent de cette chance pour faire une société plus juste. C’est presque un cliché, mais la vraie question pour eux n’est pas « qu’est-ce que la société peut faire pour moi ? » mais « qu’est-ce que je peux faire pour la société ? ». Autre élément fondamental, la question du rapport à l’autorité : ce peut être bien de s’affronter à l’autorité pour se construire, mais pas pour la détruire car l’autorité, fondatrice de hiérarchies, est d’abord protectrice. S’enfermer dans une dialectique bourreau/victime ne peut que générer une violence destructrice. Jean-Pierre Rosenczveig : sentiment d'injustice et n'ont pas totalement tort si on veut bien ouvrir les yeux sur ce qui constitue leur environnement et leur cadre de vie. Par contre, je leur dirais volontiers que si les droits sont premiers pour la construction et la reconnaissance de la personne, des droits découlent des devoirs. On ne peut pas tout avoir sans rien payer ! Il ne faut pas récriminer seulement, mais agir et d'abord ouvrir les yeux sur ce qui vous environne. Il faut s'engager dans la vie et pas seulement pour des bénéfices au premier degré. Mais être responsable, c'est aussi rendre des comptes et pas seulement avoir du pouvoir. 31 Mon avenir avec les autres, comment y croire ? Les questions sur lesquelles ils ont réfléchi → → → → idéal ? Zoom sur quelques pistes de réflexions Quand ils se sentent angoissés, ils en parlent… …D’abord à leur mère, puis aux copains, à leur petite amie. En fait, cela dépend du sujet et « Zidane : « une fierté Imaginer demain Ils sont prêts à s’engager, à imaginer le futur, mais en prenant tout le temps de la réflexion « dit que de nos jours l’engagement, c’était du rêve, et pouvoir réaliser ça, si on se donnait les moyens de réaliser ce qu’on a toujours voulu, on pouvait. On a dit qu’un adolescent, il néglige un peu l’engagement, mais ce n’est pas pour autant qu’il oublie sa tête. L’engagement, c’est une prise de conscience. Par rapport au futur, à l’avenir ». « On a dit que l’engagement aussi ça se construisait au jour le jour, et qu’il ne fallait pas s’engager trop vite aussi, il fallait prendre du recul, de façon à savoir ce qu’on veut vraiment, et des conséquences que ça peut avoir sur notre entourage, dans notre vie. (…) Il faut reculer pour mieux sauter ». « L’engagement, en fait, c’est penser à ce qui peut être le mieux pour nous, notre famille, notre entourage, et faire comme j’ai dit, c‘est faire quelque chose qu’on aime, qu’on ne regrettera pas dans le futur quoi ». Qu’est ce qui les rendra heureux demain ? La famille et l’entourage sont les éléments les plus importants. La santé ensuite et enfin l’argent : « quelqu'un faut avoir la famille. Et puis après, c’est l’argent » c’est trop présent un peu partout Les signes extérieurs de la réussite, c’est pour l’avenir, avoir fondé une famille, avoir un travail. Et pour le présent, passer avec succès leurs diplômes. Mais, celui qui a arrêté l’école, qui n’a pas de diplôme, peut lui aussi réussir, l’essentiel est d’atteindre les objectifs que l’on s’est fixés. 32 Le monde idéal serait… … un monde sans guerre, sans bombe, sans violence, sans misère, sans discrimination… Pour cela, il faut que les gens changent car « ce sont eux qui font la société ». « de différences. Je pense que pour changer la société, il faut aimer les autres, être à l’écoute, aimer des gens, comment dire… de différentes origines, c'est-à-dire n’importe qui, et donner un peu d’amour. Ça peut changer la société Lorsqu’on leur demande quel est le principal problème de notre société, ils répondent « la mauvaise éducation » ou l’absence d’éducation. Et puis ce sont les discriminations, sociales et surtout raciales : « peut avoir bac + 2 et le Noir, il peut avoir bac + 8, on va prendre le Blanc, on ne va pas prendre le Noir. manque d’éducation et l’influence des médias (« meurent toujours en premier » changer. L’école idéale, ce serait… Une école avec moins d’heures de cours, la possibilité de faire des matières qui les intéressent : « trucs comme ça, je ne sais pas. Parce que pour faire sport-études, j’ai vu que pour remplir les conditions, il fallait avoir minimum 15 de moyenne. Déjà que nous on est en BEP, on se tue pour avoir des 11 et des 12 ! Alors s’il faut avoir 15 pour rentrer là-dedans, ça démoralise. Ça ne donne même pas envie de travailler 33 LE COIN DES EXPERTS… Sont-ils parfois déroutés par le regard des adolescents et spontanément, qu’ont-ils envie de leur dire… ? Patrick Baudry : maturité que l’on peut qualifier de précoce et qui est, peut-être, problématique pour les adolescents eux-mêmes parce qu’une forme de naïveté leur permettrait de mettre en réserve un certain nombre de questionnements. Je leur dirai que la société est tout sauf un agrégat d’individus : ce sont des rapports sociaux, des montages symboliques, des institutions… Je voudrais aller à l’encontre de cette sorte d’idéologie qui met en avant la recherche absolue de l’autonomie et la revendication de la liberté à tout prix. C’est un piège. Je préfère mettre en avant les valeurs du collectif, de la solidarité et de l’entraide, des valeurs qui sont d’ailleurs celles des adolescents contrairement à l’image que l’on se complait véhiculer sur eux. Autre question essentielle, celle des rapports entre les limites et la transgression. J’aimerais qu’ils comprennent que le problème n’est pas la transgression en tant que telle mais sa négation ou sa banalisation. Marcel Rufo : adolescents que l'inverse ! En fait, deux choses m’étonne : tout d’abord, l’intérêt que nous portons actuellement à l’adolescence. A quelle partie de nous, adultes, ce questionnement nous renvoie-t-il ? Ensuite, ce complexe que j’appelle « des trente glorieuses » chez les adolescents. C’est la première fois qu’une génération jeune est persuadée qu’elle aura moins de chances que la génération qui la précède ! Parfois, je me demande s’il n’y a pas là une forme de manipulation de leur part… : « vous voulez que l’on discute parce que vous trouvez que l’on va mal ? Alors, allons-y ! ». Je suis curieux de savoir ce que les adolescents de ce 3 A propos de leur avenir avec les autres, j'attaquerai peut être la notion fausse du meilleur (ou de la meilleure) ami (e) : beaucoup se projettent sur un autre en pensant qu’il a plus de chance que lui. C’est un leurre : chacun a en soi toutes les qualités pour se construire, pour réussir. Et puis, ignorer son avenir est une chance formidable : tous les paris sont possibles, tout est en germe, rien de définitif n’est encore écrit. 34 POUR ALLER PLUS LOIN Interview du Professeur Claude Griscelli, pédiatre et président de la Fondation Wyeth pour la santé de l’enfant et de l’adolescent La Fondation Wyeth organise son 3 société : les adolescents prennent la parole ». Pourquoi ce choix et comment ce forum s’inscrit-il dans la démarche de la Fondation ? La Fondation Wyeth pour la santé de l’enfance et de l’adolescent a choisi d’explorer depuis plus de 3 ans toutes les dimensions de l’adolescence pour tenter d’apporter une contribution à la prévention des risques de santé des jeunes et plus largement à améliorer leur bien-être. Nous avons une approche à la fois médicale, sociale et sociétale car c’est le bien-être des adolescents qui nous importe et non une pathologie en particulier. Depuis le début de nos travaux, que ce soit au cours des deux premiers Forums ou à l’occasion des études réalisées en exclusivité pour nous par Ipsos Santé, nous avions senti chez les adolescents une très forte demande de dialogue, voire une vraie frustration de ne pouvoir s’exprimer davantage. D’où ce 3 thématiques qu’ils jugent les plus importantes pour leur avenir. Bien entendu, ce dialogue entre adolescents et professionnels de santé ou de l’éducation, n’est pas qu’un simple moment de convivialité, si important cela soit-il. Notre démarche est, là encore, de mieux comprendre l’adolescence pour mieux accompagner les jeunes et prévenir les difficultés qu’ils peuvent rencontrer. Comment ce 3 compréhension de l’adolescence ? Ce que les adolescents vont nous dire de leur santé, de la façon dont ils voient leur avenir, comment ils perçoivent le monde et la société va nous permettre de mieux cerner leurs attentes et leurs espoirs. Ils sont soumis à de multiples influences, ils réagissent, s’adaptent, s’opposent mais, les études le confirment, ils se sentent aussi majoritairement confiants dans leur avenir. Pour autant, les adultes les disent complexes, difficiles ou fragiles. Incompréhension ou communication déficiente ? Savons-nous vraiment ce qui séparent les imaginaires des jeunes et le monde que les adultes leur proposent ou leur imposent ? Le 3 Forum Adolescences devrait permettre de croiser les regards, et peut-être de rapprocher les points de vue. 35 Concrètement, comment avez-vous procédé ? Pour ce 3 partenaires que sont, d’une part, l’Education Nationale et, d’autre part, l’Inserm. Près de 200 lycéens ont travaillé en petits groupes accompagnés par leurs enseignants et des sociologues de l’Inserm : c’est le fruit de leurs réflexions qui sera livré le 7 mars prochain. La Fondation, depuis sa création, s’est fait un devoir de réunir un matériel exclusif pour apporter une contribution unique aux recherches sur l’adolescence : nous avons donc également fait réaliser deux enquêtes par Ipsos Santé, dont l’une est véritablement une innovation en terme de méthodologie. Quelles suites à ce 3 Aujourd’hui, deux lycées parisiens ont choisi de relever le défi. Ils ont ouvert la voie et demain, d’autres suivront. Pour les jeunes qui ont travaillé en amont de ce forum, il s’agissait d’un formidable challenge : la Fondation leur a donné une « tribune libre » et la possibilité de discuter d’égal à égal avec quelques-uns de nos plus grands spécialistes, pédiatres, sociologues, représentants de l’éducation et de la justice… Je souhaite que, grâce à la Fondation Wyeth, beaucoup d’autres puissent saisir cette même chance et en tirent profit à la fois au plan individuel et collectif. La Fondation a aussi en projet de réunir dans un ouvrage la totalité des enseignements de ces trois Forums Adolescences, et notamment, les études réalisées pour ce 3 seront pas, compte tenu de leur richesse, livrées en totalité le 7 mars. Il faudra attendre la rentrée 2007… 36 Les partenaires du 3 La DGESCO La direction générale de l’enseignement scolaire. http://eduscol.education.fr Le Ministère de l’Education Nationale et plus particulièrement, la DGESCO, direction générale de l’enseignement scolaire, sont présents aux côtés de la Fondation Wyeth dans son action de formation, sensibilisation et d’information. « L’Ecole a pour mission d’instruire, d’éduquer et de permettre à chacun de devenir pleinement responsable : elle a un rôle spécifique, complémentaire de celui des familles, dans la construction individuelle et sociale des enfants et des adolescents, dans l’apprentissage du « vivre ensemble », dans la préparation à la vie en société. Lieu d’acquisition de savoirs et de compétences, l’Ecole est aussi un lieu de socialisation, d’apprentissage de règles, de pratiques de la citoyenneté et de construction de l’autonomie. L’Ecole doit pouvoir compter sur des partenaires qui partagent ses valeurs, ses objectifs, ses préoccupations et qui soient également en capacité de la soutenir dans les missions que lui a confiées la Nation. C’est dans ce cadre que prend tout son sens très nombreux personnels de l’Education nationale au six régions. En 2007, cette collaboration avec la Fondation Wyeth et l’INSERM se poursuit de manière plus étroite pour l’organisation de ce 3 manifestation reposent sur dans les actions engagées en milieu scolaire lycéennes et lycéens. Deux lycées parisiens, le lycée Gustave Ferrié et le lycée Sophie Germain ont été volontaires pour engager leurs élèves et leurs équipes éducatives dans un travail préparatoire qui trouvera son aboutissement dans la participation de lycéens « acteurs » lors des débats de la journée du 7 mars. Deux aspects sont particulièrement remarquables part, aux lycéens de se familiariser avec une prise de parole argumentée ; d’autre part, elle est valorisante pour eux-mêmes et les équipes éducatives puisque cette parole s’exprimera devant un large public et sera débattue avec des experts de haut niveau. La conclusion de cette journée, enrichie des apports des experts présents, contribuera certainement à nourrir les réflexions du ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et à mieux accompagner les jeunes dans la construction individuelle et sociale de leur personnalité ». Le Directeur général de l’enseignement scolaire Roland DEBBASCH 37 L’Inserm, Institut national de la santé et de la recherche médicale www.inserm.fr www.reseau-inserm-jeunes.org « L’Inserm est le seul organisme public français entièrement dédié à la recherche biologique, médicale et en santé des populations. En 1986, l’Inserm créait le destiné aux 15-20 ans médiation scientifique de l’Institut. L’Inserm s’est donc engagé depuis déjà plusieurs années dans une démarche de dialogue avec les jeunes. Ce sont aujourd’hui des dizaines d’antennes du Réseau Inserm Jeunes qui ont été créées en France, mais aussi en Europe (Barcelone, Berlin, La Haye, Bucarest, Budapest, etc.), ou à l’international (Canada, Tunisie, etc.) Sur des thématiques aussi transversales que la nutrition, les addictions et la vaccination, les antennes du Réseau Inserm jeunes (par ailleurs partenaires de la MGEN) impliquent les adolescents de manière participative, les incitant par là même à devenir les acteurs de leur propre santé. Chaque jeune se familiarise sans complexe avec des travaux scientifiques établissant ainsi des liens de proximité avec des chercheurs au moyen de rencontres, de débats, de visites de laboratoires et de documents de recherche. Les jeunes inscrits au sein du réseau organisent ensuite des Cafés Santé Inserm Jeunes, moments d’échange et de dialogue entre jeunes, grand public et experts. C’est donc dans ce contexte et grâce son implication auprès des jeunes citoyens que l’Inserm a souhaité s’associer à la préparation du 3ème Forum Adolescences aux côtés de la Fondation Wyeth et de son président Claude Griscelli. Le 7 mars prochain, des jeunes lycéens parisiens sont invités à prendre la parole et à débattre avec des sociologues partenaires de l’Inserm. Compte tenu de la présence de notre Réseau sur l’ensemble du territoire français, les jeunes des antennes seront conviés aux « Forums des capitales régionales » qui, à partir de septembre 2007, relaieront le Forum Adolescences dans une dizaine de grandes villes de France et poursuivra l'échange entre adolescents et experts.» Christian Bréchot Directeur général de l’Inserm Apprendre à comprendre l’adolescence pour mieux identifier, mieux soigner, mieux accompagner et mieux guérir Depuis 2 ans, sous l’impulsion de Christian Bréchot, directeur général de l’Inserm et du Professeur Claude Griscelli, président de la Fondation Wyeth, l’Inserm a créé à la Maison de Solenn à Paris, l’unité de recherche 669 intitulée « troubles du comportement alimentaire de l’adolescent » composée actuellement de 45 chercheurs dont 37 médecins psychiatres, avec pour thème principal de recherche les troubles du comportement alimentaire chez l’adolescent. Son directeur, Bruno Falissard, par ailleurs membre du Conseil Scientifique de la Fondation Wyeth, explique qu’à l’instar de la Fondation Wyeth, l’Inserm a le souci de rapprocher recherche fondamentale et patient. « Il s’agit de comprendre des trajectoires 38 comportementales, d’évaluer des prévalences et de tenter d’identifier les déterminants d’un troubles… pour, au final, permettre d’apporter des solutions». Ainsi, l’Inserm est très fortement impliqué dans les thématiques liées à l’adolescence, d’une part au travers d’études sur les conduites de destruction ou autodestruction comme la tentative de suicide, la toxicomanie, la dépression, les troubles du comportement alimentaire, les conduites violentes…, et d’autre part, de l’évaluation des prises en charge et des thérapeutiques. L’Inserm, après 5 ans de recherche, a par exemple mis en place des moyens de mesure la dépression chez l’adolescent. Par ailleurs, l’institut suit l’une des cohortes d’adolescents les plus importantes au monde (1000 personnes en population clinique) pour des recherches sur les troubles alimentaires. Ses études sur les conduites addictives et violentes sont menées auprès d’une population générale de 20 000 adolescents en milieu scolaire. 39 La Fondation Wyeth pour la santé de l’enfant et de l’adolescent La Fondation Wyeth soutient et promeut des actions, partenariats, réflexions, initiatives et pratiques innovantes dans le domaine de la santé et du bien-être de l’enfant et de l’adolescent. Depuis sa création en juin 2003 par Wyeth France, à l’initiative de son président Mehdi el Glaoui, la Fondation Wyeth place la prévention, la continuité des soins et le devenir de l’enfant au coeur de ses préoccupations. Présidée par le Pr Claude Griscelli, la Fondation Wyeth sélectionne de façon extrêmement rigoureuse des projets de partenariats répondant à des impératifs d’excellence et de cohérence avec ses priorités. Dans un premier temps, le conseil scientifique composé de 10 personnalités reconnues, instruit les demandes en évaluant leur intérêt pour la Fondation, leur rigueur méthodologique, les indicateurs d’évaluation proposés et la qualité des équipes. Sur ces bases, le conseil d’administration décide des propositions à retenir. A ce jour, 31 projets ont obtenu le soutien financier de la Fondation Wyeth. Par ailleurs, la Fondation organise des rencontres avec la presse autour de thèmes aux résonances médicales, sociales et sociétales. De novembre 2004 à mai 2006, experts et journalistes ont ainsi pu partager leurs points de vue sur le devenir des grands prématurés, les malformations congénitales et les cardiopathies congénitales. Enfin, la Fondation s’attache à créer des débats autour de thématiques liées à l’adolescence et à ses difficultés. Organisé à Paris en mai 2005, le 1 le moment où tout peut basculer ? » 2006, le 2 un monde incertain » invitant les adolescents à questionner les experts et à échanger avec eux sur les thèmes : « Santé, école, société ». Disposant de l’appui déterminé de personnalités reconnues dans leur domaine d’expertise et de moyens financiers importants, grâce à une dotation annuelle de 2 millions d’euros garantie pour 5 ans par Wyeth Pharmaceuticals France, la Fondation Wyeth est une référence dans le domaine de la santé de l’enfant et de l’adolescent. Composition du Conseil d’Administration présidé par Claude Griscelli : Anne Barrère, Claude Evin, Danièle Girault, Claude Huriet, Olivier Lyon-Caen, Charles Mallo, Patricia Marchesi Jean-François Mattéi, Pierre Petetin, Marcel Rufo, Danièle Sommelet, Michèle Uzan, Philippe Vitou. Composition du Conseil Scientifique présidé par Claude Griscelli Patrick Berche, Martine Bungener, Marie Choquet, Paul Czernichow, Olivier Dulac, Bruno Falissard, Philippe Jeammet, Arnold Munnich, Anne-Marie Prieur, Catherine Weil-Olivier. Délégué général 40 Wyeth Pharmaceuticals France 10 emploie 52 000 collaborateurs à travers le monde. En 2006, 2,9 milliards de dollars ont été investis en Recherche et Développement. 3 Plus de 700 collaborateurs se répartissent entre le siège situé à Coeur Défense, le centre de logistique de Blois et les réseaux de visite médicale. A Coeur Défense, le centre européen de Recherche et Développement clinique est en charge de la mise en place et du suivi de toutes les études cliniques de Wyeth Pharmaceuticals en Europe. Ces études représentent 25% de la dépense globale de Wyeth Pharmaceuticals en R&D. Wyeth Pharmaceuticals France est présent dans 9 domaines thérapeutiques importants : Rhumatologie, Psychiatrie, Vaccinologie, Cancérologie, Cardiologie, Gynécologie, Infectiologie, Hémophilie, Transplantation. Ses produits sont distribués en ville et à l’hôpital. Wyeth Pharmaceuticals s’est donné pour objectif de devenir la meilleure société biopharmaceutique du monde au sens éthique du terme. Cette conception exigeante d’un métier en pleine mutation, impliquant une responsabilité médicale mais aussi sociale et sociétale, a conduit Wyeth Pharmaceuticals France à créer la Fondation Wyeth pour la santé de l’enfant et de l’adolescent. Ce troisième Forum, ainsi que tous les efforts engagés depuis juin 2003, démontrent le bien-fondé d’une démarche répondant à une vraie nécessité.