L'affaire des adolescents zurichois maltraités dans un mas du
nord de l'Espagne, où ils avaient été envoyés sur mandat de services sociaux
officiels, pose avec acuité la question du contrôle des placements. La Ville
en cause, Zurich, qui avait eu recours à l'organisation zurichoise Time Out,
a fait preuve pour le moins de légèreté: elle n'a jamais eu le moindre
contact avec les responsables du centre de rééducation.
«Chacun sait que les enfants placés sont exposés à des risques particuliers
par la suite.» La citation est tirée du postulat de la conseillère nationale
zurichoise Jacqueline Fehr, qui demandait en 2002 au Conseil fédéral de
publier un rapport étudiant comment il serait possible de professionnaliser
le placement d'enfants en Suisse. Objectif: répondre aux exigences de qualité
reconnues sur le plan international. Alors qu'un projet du Fonds national est
consacré au problème, tout le domaine des placements d'enfants reste une zone
grise en Suisse. Il n'existe même pas de statistiques fiables sur la
question, alors qu'on estime à environ 14000 le nombre d'enfants et jeunes
placés.
Le rapport, confidentiel, a été délivré à la fin de l'année dernière au
Département fédéral de justice et police de Christoph Blocher, qui devrait
dire d'ici à l'été quelles suites il compte y donner. «Nous demandons
notamment qu'une base légale fédérale oblige les cantons à contrôler les
organisations privées servant d'intermédiaires», indique Werner Glauser,
responsable de l'Association suisse pour les enfants en placement, et
coauteur du rapport.
Car c'est là clairement le maillon faible de la chaîne qui conduit un jeune à
intégrer une famille qui n'est pas la sienne. Tandis que l'adoption est
soumise à un contrôle fédéral, les institutions spécialisées sont soumises à
la surveillance des cantons.
«Le placement d'un enfant chez des parents nourriciers est un long processus,
qu'il importe de mettre correctement en place et d'accompagner, poursuit
Werner Glauser. Les services sociaux sont débordés, en raison de la
recrudescence des cas et des pressions budgétaires. Les associations privées
jouent un rôle toujours plus important, et la plupart d'entre elles font un
travail sérieux. Mais il est indispensable de mettre en place des standards
minimaux de qualité. Et de les appliquer.» Et de conclure, en faisant
allusion à la pratique de la Ville de Zurich, que la responsabilité finale
d'un placement ne doit pas être déléguée.
Dans une interview accordée vendredi à la Neue Zürcher Zeitung, Monika
Stocker, la municipale zurichoise des affaires sociales, signale que ses
services sont prêts à mettre en place des contrôles, mais que cela
nécessitera du personnel supplémentaire. «La revendication que l'Etat
contrôle tout à la perfection est nouvelle, a-t-elle toutefois tenu à
préciser. Les temps ne sont pas si lointains où l'on demandait une moins
grande ingérence étatique. Je continue à penser qu'il est bon de recourir à
des compétences privées.»
Placement adolescents zurichois maltraités
Posté par : Luthi Pierre-Alain le :
Adolescence Ados coaching | Site web : www.letemps.ch
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