- Briser l’isolement que vit le
jeune et aborder directement le sujet du suicide. Parler du suicide n’incite
pas au passage à l’acte. Au contraire cela permet de briser l’isolement,
d’exprimer ses souffrances, de lui faire entrevoir d’autres avenues. Lui donner
la possibilité de parler des choses qui le préoccupent. L’amener à exprimer ce
qu’il ressent et vit par rapport à cette situation.
- Lui exprimer notre disponibilité et écouter sans juger, éviter de brusquer, de se moquer, de culpabiliser ou de faire la morale. Reconnaître la légitimité de ses problèmes, le traiter en adulte.
- Éviter de minimiser les difficultés du jeune, ce qui peut sembler un problème mineur pour soi-même représente un problème majeur pour la personne qui souffre.
- Évaluer le plus rapidement possible l’urgence suicidaire en vérifiant si l’adolescent a des idées suicidaires continues, s’il dispose de moyen pour s’enlever la vie, si le lieu et le moment sont décidés. Il faut aider le jeune à se calmer, à accepter de retarder son geste et de se faire aider par un professionnel. On ne laisse pas l’adolescent seul avant d’être assuré que l’urgence a baissé et qu’il est calmé. Il faut être vigilant au soulagement spontané de la crise suicidaire, cela peut signifier que la décision de passer à l’acte est prise. Faire un pacte de non suicide avec l’adolescent et lui faire promettre de ne pas passer à l’acte avant de l’avoir appeler. L’amener à l’urgence d’un hôpital si le risque demeure élevé.
- L’aider à évaluer sa situation permettra de découvrir de nouvelles pistes pour trouver des solutions. Explorer avec le jeune l’éventail de solutions possibles et l’orienter vers des actions concrètes.
- Intensifier l’estime de soi en encourageant le jeune dans ses progrès, ses habiletés et ses comportements indépendants. Il faut éviter de tout faire à la place du jeune et favoriser l’autonomie en respectant les limites et les capacités du jeune.
- L’encourager à reprendre les activités qu’il aime ou aimait dans la mesure de ses capacités et à son rythme.
- Rendre les lieux sécuritaires : enlever les armes à feu, médicaments et autres objets dangereux.
- Ne pas tout prendre sur ses épaules et ne pas agir seul, solliciter de l’aide auprès de personnes significatives ou d’un professionnel. Une personne extérieure est souvent mieux placée pour aider la personne suicidaire car il est très exigeant affectivement pour un proche d’aider davantage une personne suicidaire qui lui est chère, bien que la présence de personnes significatives soit indispensable au mieux-être du jeune suicidaire.
- Il ne faut jamais mettre l’adolescent au défi de passer à l’acte.
- Éviter de donner ses propres recettes de bonheur, ce qui est bon pour soi ne l’est pas nécessairement pour les autres.
- Éviter de faire des promesses que l’on ne pourra pas tenir.
- Démentir les mythes entretenus par les adolescents entre autres que : les adultes ne peuvent les aider, qu’ils ne le prendront pas au sérieux, qu’ils ne seront pas capables de comprendre leur façon de voir les choses, qu’ils en profiteront pour le punir de ses erreurs, qu’ils vont penser qu’il est malade.
La famille des adolescents suicidaires devrait toujours être impliquée
lorsque l’adolescent reçoit l’aide thérapeutique d’un psychologue afin
d’améliorer la communication parent-adolescent, de favoriser l’adoption de
stratégies plus adaptées pour résoudre les conflits, de resituer la place de
chacun à l’intérieur de la famille, de restaurer le système de valeurs.